^Aliyy ibn Abi Talib Histoire Villes Musulmanes

Al-Koufah

Al-Koufah est une ville connue de la région de Babel en Irak. Elle a été construite par les musulmans en l’an 17 de l’Hégire. L’Imam ^Aliyy que Dieu l’agrée y a été assassiné en l’an 40 de l’Hégire. Il y a plusieurs avis à propos de son appellation Al-Koufah.

 

Al-Koufah

C’est une ville connue de la région de Babel en Irak. Il y a plusieurs avis[1] à propos de son appellation Al-Koufah. Il a été dit qu’elle a été appelée Koufah à partir du terme takawwouf qui signifie le regroupement, parce que les gens s’y sont regroupés ; il a été dit aussi qu’elle a été appelée Koufah à partir du terme koufan qui signifie les zones de sable circulaires, parce qu’elle est circulaire ; ou aussi à cause de l’endroit où elle se trouve, toute terre comportant des pierres avec de l’argile et du sable est appelée en effet koufah ; et il y a d’autres avis encore.

Sa fondation 

Al-Koufah (Koufa) et Al-Basrah (Bassorah) sont deux villes que les musulmans ont fondées en Irak. L’histoire de la fondation de Al-Koufah est la suivante[2] :

Après la conquête de Al-Mada’in, l’ancienne capitale de Chosroès[3], les musulmans s’y étaient installés. Mais son climat n’avait pas convenu aux arabes et leur teint était devenu pâle. Lorsque le Calife, ^Oumar Ibnou l-Khattab, que Allah l’agrée, en avait pris connaissance, il avait écrit à Sa^d Ibnou Abi Waqqas pour l’interroger sur la cause du changement de teint et de carnation des arabes. Sa^d, que Allah l’agrée, lui avait répondu que la raison en était le changement d’air et de sol. ^Oumar avait dit : « Ne conviennent aux arabes que les endroits qui conviennent à leurs chameaux, alors envoie en éclaireurs Salman –le Perse– et Houdhayfah –fils de Al-Yaman– afin qu’ils cherchent un endroit ayant accès à l’eau de sorte qu’il n’y ait pas entre vous dans cet endroit et moi aucune étendue d’eau ni aucun pont ».

Salman était alors parti à l’ouest de l’Euphrate et Houdhayfah à l’est de l’Euphrate. Et ils se sont rencontrés à Al-Koufah, qui leur a plu. Ils ont tous deux écrit à Sa^d Ibnou Abi Waqqas qui avait, à ce moment-là, fini de conquérir la plupart des villes perses. Il quitta Al-Mada’in avec ses armées jusqu’à ce qu’il établisse son camp à Al-Koufah. C’était au mois de Al-Mouharram de l’an dix-sept de l’Hégire.

Ayant ordonné à un archer de tirer une flèche en direction de l’est et une flèche en direction de l’ouest, il ordonna aux gens de construire leurs maisons entre les deux flèches. Il avait partagé les quartiers entre les arabes, chaque tribu ayant son propre quartier, et il construisit la mosquée et le palais princier[4] au milieu de la ville.

La carte suivante donne la position des deux villes Al-Koufah et Al-Basrah par rapport à Baghdad, Médine l’Illuminée et la Mecque honorée.

Certains illustres savants de Al-Koufah 

Parmi les illustres savants de Al-Koufah figure Abou Hanifah An-Nou^man Ibnou Thabit Al-Koufiyy. Il est né à Al-Koufah en l’an quatre-vingt de l’Hégire. Il y a grandi et a vécu la majeure partie de sa vie là-bas. Abou Hanifah est resté longtemps aux côtés de son Chaykh Hammad Ibnou Abi Soulayman qui enseignait à la mosquée de Al-Koufah et c’est lui qui l’a promu dans la jurisprudence. Abou Hanifah est décédé en l’an cent cinquante de l’Hégire.

Parmi les illustres savants de Al-Koufah figure aussi ^Aliyy fils de Hamzah Al-Kiça’iyy, l’imam de l’école dite koufi dans la langue et la grammaire arabe. Il était le septième des sept récitateurs du Qour’an. Il est né dans l’un des villages proches de Al-Koufah, en l’an cent dix-neuf de l’Hégire et il est décédé en l’an cent quatre-vingt-neuf de l’Hégire.

Le décès de l’Émir des croyants ^Aliyy Ibnou Abi Talib à Al-Koufah

L’Imam ^Aliyy que Allah l’agrée a habité à Al-Koufah. Il y a été assassiné par le kharijite maudit ^Abdou r-Rahman ibnou Mouljam. ^Aliyy, que Allah l’agrée, était sorti pour faire la prière du soubh, dix-sept nuits passées du mois de Ramadan de l’an quarante de l’Hégire, dans la mosquée de Al-Koufah[5]. Ibnou Mouljam lui a porté un coup au front avec son épée empoisonnée, et il en est mort quelques jours plus tard, la vingt-et-unième nuit de Ramadan de l’an quarante de l’Hégire. L’endroit exact de sa tombe, que Allah l’agrée, ne nous est pas connu actuellement.

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[1] Cf. Mou^jamou l-Bouldan, de son auteur Yaqout Al-Hamwiyy, décédé en 626 de l’Hégire.

[2] Cf. Al-Jawharou th-Thamin édité par Darou l-Machari^ et Tarikh atTabariyy, évènements de l’année 17 de l’Hégire, Mention des raisons pour lesquelles des musulmans ont quitté Al-Mada’in pour aller à Al-Koufah et la raison de la fondation de Al-Koufah, de son auteur le grand savant et historien Mouhammad ibnou Jarir atTabariyy décédé en 310 de l’Hégire.

[3] Il s’agit de la capitale des Perses sous les Sassanides. Son ancien nom était Ctésiphon. Elle est située sur la rive gauche du Tigre, à 30 km au sud-est de la ville actuelle de Bagdad, en Irak. Les musulmans ont appelé cette ville Mada’in Kisra ou les villes de Chosroès.

[4] Darou l-‘Imarah : Il s’agit du bâtiment qui regroupait les administrations dans les villes musulmanes traditionnelles.

[5] Cf. Touhfatou l-‘Anam Moukhtasarou Tarikhi l-‘Islam, de son auteur le Chaykh ^Abdou l-Bacit Al-Fakhouriyy, décédé en 1323 de l’Hégire.