Khoutbah Miracles du Prophète Mouhammad

Khoutbah n°1262 : ^Outhman Ibn ^Affan le troisième calife bien guidé

^Ouhtman Ibn ^Affan est né six ans après l’année de l’éléphant. Il est entré en Islam parmi les premiers, par la cause de Abou Bakr, que Dieu les agrée tous les deux.

 

Khoutbah n°1262

Discours du vendredi 1er décembre 2023 correspondant au 17 Joumada l-‘Oula 1445 de l’Hégire.

^Outhman Ibn ^Affan le troisième calife bien guidé

الحمد لله والصلاة والسلام على سيدنا محمّد رسول الله يا أيّها الذين آمنوا اتّقوا الله

Al-hamdou lil-Lahi wassalatou was-salamou ^ala sayyidina Mouhammad, raçouli l-Lah ; ya ‘ayyouha l-Ladhina ‘amanou t-taqou l-Lah.

Louanges à Dieu, nous Le louons, nous Lui demandons Son aide, nous recherchons Sa bonne guidée, nous Le remercions, nous implorons Son pardon, nous nous repentons à Lui, nous demandons que Dieu nous préserve du mal de nos âmes et de nos mauvais actes, celui que Dieu guide, nul ne peut l’égarer et celui qu’Il égare, nul ne peut le guider.

Je témoigne qu’il n’est de dieu que Dieu, qu’Il est le dieu unique et qu’Il n’a pas d’associé, qu’Il n’a pas de semblable ni de ressemblant, pas d’opposé ni d’équivalent. Il est exempt des limites et du corps, des organes et des membres.

Et je témoigne que notre maître et notre bien aimé, notre guide et notre éminence, la source de notre joie, محمّد Mouhammad, qu’il est Son esclave et Son messager, celui qu’Il a élu et qu’Il agrée le plus, celui que Dieu a envoyé en tant que miséricorde pour les mondes, en tant que guide annonciateur de bonne nouvelle et avertisseur d’un châtiment. Ô Dieu honore et élève davantage en degré notre maître محمّد Mouhammad ainsi que sa famille bonne et pure et ses compagnons honorables, ceux qui ont défendu la vérité et la religion.

Après quoi, esclaves de Dieu, je vous recommande, ainsi qu’à moi-même, de faire preuve de piété à l’égard de Dieu العَلِيّ العَظِيم Al-^Aliyy Al-^Adhim, Celui Qui dit dans un verset explicite de Son Livre, dans la sourate الأَحۡزَاب Al-‘Ahzab :

﴿ مِّنَ ٱلۡمُؤۡمِنِينَ رِجَالٞ صَدَقُواْ مَا عَٰهَدُواْ ٱللَّهَ عَلَيۡهِۖ فَمِنۡهُم مَّن قَضَىٰ نَحۡبَهُۥ وَمِنۡهُم مَّن يَنتَظِرُۖ وَمَا بَدَّلُواْ تَبۡدِيلٗا ﴾

(mina l-mou’minina rijaloun sadaqou ma ^ahadou l-Laha ^alayhi faminhoum man qada nahbahou waminhoum man yantadhirou wama baddalou tabdila)

ce qui signifie : « Il y a parmi les croyants des hommes qui ont respecté les engagements qu’ils ont pris à l’égard de Dieu ; parmi eux, il y a ceux qui sont arrivés à leur terme et d’autres qui sont encore dans l’attente, et ils n’ont pas changé leur engagement. »

Et Dieu dit, dans la sourate التَّوۡبَة At-Tawbah :

﴿ يَـٰٓأَيُّهَا ٱلَّذِينَ ءَامَنُواْ ٱتَّقُواْ ٱللَّهَ وَكُونُواْ مَعَ ٱلصَّـٰدِقِينَ ﴾

 (ya ‘ayyouha l-ladhina ‘amanou t-taqou l-Laha wakounou ma^a ssadiqin)

ce qui signifie : « Ô vous qui êtes croyants en Dieu, faites preuve de piété à l’égard de Dieu et soyez avec ceux qui sont véridiques. »

Et le Messager de Dieu صلَّى الله عليه وسلم a dit dans un حديث hadith rapporté par Abou Dawoud dans ses Sounan et d’autres :

(( فعليكم بسنّتي وسنة الخلفاء المهديّين الراشدين تمسكوا بها وعضّوا عليها بالنّواجذ ))

(fa^alaykoum bisounnati wasounnati l-khoulafa’i   l-mahdiyyina r-rachidin tamassakou biha wa^addou ^alayha bin-nawajidh)

ce qui signifie : « Attachez-vous à ma Sounnah et à la sounnah des califes bien guidés, attachez-vous à cela très fermement. »

Les califes bien guidés faisaient partie des gens de science, qui sont les héritiers des prophètes. Les meilleurs d’entre eux sont les quatre califes Abou Bakr, ^Oumar, ^Outhman et ^Aliyy, que Dieu les agrée. Leurs califats ont duré en tout environ trente ans. Nous allons parler aujourd’hui de l’Émir des croyants ^Outhman Ibnou ^Affan, que Dieu l’agrée. Il se nomme Abou عبد الله   ^Abdi l-Lah ^Outhman Ibnou ^Affan, fils de Abou l-^As, fils de ‘Oumayyah, fils de ^Abdou Chams, fils de ^Abdou Manaf, fils de Qousayy, le Qurachite, descendant de ‘Oumayyah. Sa mère se nommait Arwa fille de Kourayz. Il a également été surnommé Dhou n-Nourayn car il a épousé deux des filles du Maître des mondes صلَّى الله عليه وسلم : Rouqayyah, puis ‘Oummou Koulthoum après la mort de sa sœur.

Il était, que Dieu l’agrée, de taille moyenne, ni petit ni grand. Il avait un beau visage, blanc, teinté de rougeurs, la barbe fournie, de longs avant-bras que couvrait sa pilosité, il avait renforcé ses dents avec de l’or.

Il est né six ans après l’année de l’éléphant. Il est entré en Islam parmi les premiers, par la cause de Abou Bakr, que Dieu les agrée tous les deux. Il fait donc partie des prédécesseurs, des premiers à être entrés en Islam. Il a accompli les deux émigrations : la première de La Mecque vers l’Abyssinie et la deuxième de La Mecque à Médine.

Il était présent lors de tous les évènements importants avec le Messager de Dieu صلَّى الله عليه وسلم, hormis Badr parce que son épouse Rouqayyah était malade. Le Prophète صلَّى الله عليه وسلم lui avait ordonné de rester à Médine pour s’occuper d’elle, mais le Prophète l’avait compté, malgré cela, au nombre des gens de Badr et lui avait donné sa part du butin.

Il fut désigné pour être Calife après la mort de ^Oumar Ibnou l-Khattab, que Dieu l’agrée, trois nuits après sa mort. À son époque, d’éminentes conquêtes ont eu lieu, l’état musulman s’est propagé et beaucoup de gens sont entrés en Islam, grâce à Dieu.

Ses mérites sont éminents et les traces qu’il a laissées, que Dieu l’agrée, sont nombreuses. On cite notamment qu’en l’an trente de l’Hégire, il avait craint qu’il y ait une divergence à propos du قرآن Qour’an. Il a donc convoqué les compagnons et a fait quatre ou cinq copies du moushaf, à partir du moushaf qu’avait rassemblé Abou Bakr AsSiddiq, que Dieu l’agrée. Il a envoyé dans chaque région un moushaf qui soit une référence et sur laquelle les gens de cette région puissent se baser. Et il n’y eut jamais, par la grâce de Dieu, de divergence au sujet du قرآن Qour’an.

Concernant son ascèse dans le bas monde : il y a notamment qu’il dépensait ses biens dans la voie que Dieu agrée. At-Tirmidhiyy a rapporté dans ses Sounan que le Prophète صلَّى الله عليه وسلم avait adressé un discours aux gens pour les inciter à préparer l’armée qui fut nommée l’armée de la difficulté. ^Outhman a dit : « Je m’engage à fournir cent chameaux avec tout leur harnachement », c’est-à-dire tout l’équipement, la bride, la couverture, la selle que l’on pose dessus pour les monter, « et ceci dans la voie que Dieu agrée. » Puis le Messager صلَّى الله عليه وسلم avait de nouveau incité les gens à faire des dons et ^Outhman, que Dieu l’agrée, a dit : « Je m’engage à fournir deux cents chameaux avec tout leur harnachement, dans la voie que Dieu agrée. » Mais le Messager صلَّى الله عليه وسلم avait de nouveau incité à faire des dons et ^Outhman a dit : « Je m’engage à donner trois cents chameaux avec tout leur harnachement, dans la voie que Dieu agrée. » Celui qui rapporte le حديث hadith a dit : « J’ai vu le Messager de Dieu صلَّى الله عليه وسلم descendre du minbar en disant :

(( ما على عُثمانَ ما عَمِلَ بعدَ هذه ، ما على عُثمانَ ما عَمِلَ بعدَ هذه  ))

(ma ^ala ^Outhmana ma ^amila ba^da hadhih)

ce qui signifie : « ^Outhman a gagné par cet acte beaucoup de récompenses. » Et il l’a répété deux fois.

Chourahbil fils de Mouslim a dit : « ^Outhman, que Dieu l’agrée, donnait aux gens le repas qui lui était destiné quand il était Calife et il rentrait chez lui manger du vinaigre et de l’huile. » Cela est rapporté par Abou Nou^aym dans le livre Al-Hilya.

Parmi ses mérites également, que Dieu l’agrée, c’est que le Prophète صلَّى الله عليه وسلم l’a décrit comme étant un homme pour lequel les anges avaient beaucoup de respect, tout comme cela a été rapporté de ^A’ichah, la mère des croyants, que Dieu l’agrée, elle a dit : « Ô Messager de Dieu, lorsque Abou Bakr puis ^Oumar ont demandé l’autorisation d’entrer pour te voir, tu le leur as autorisé et tu as gardé la même position ; et lorsque ^Outhman a demandé l’autorisation, tu t’es rassis et tu as arrangé tes vêtements. » Alors il lui a dit :

(( ألا أستحي من رجل تستحي منه الملائكة ))

[rapporté par Mouslim dans son Sahih] (‘ala ‘astahi min rajoulin tastahi minhou l-mala’ikah) ce qui signifie : « Comment voudrais-tu que je traite un homme envers qui les anges éprouvent du respect. »

^Outhman, que Dieu l’agrée, achevait la récitation du قرآن Qour’an dans sa totalité en une seule rak^ah. D’après le fils de ^Oumar, que Dieu les agrée tous les deux, il a dit à propos de la parole de Dieu تعالى, dans la sourate الزُّمَر AzZoumar :

﴿ أَمَّنۡ هُوَ قَٰنِتٌ ءَانَآءَ ٱلَّيۡلِ سَاجِدٗا وَقَآئِمٗا يَحۡذَرُ ٱلۡأٓخِرَةَ وَيَرۡجُواْ رَحۡمَةَ رَبِّهِۦۗ قُلۡ هَلۡ يَسۡتَوِي ٱلَّذِينَ يَعۡلَمُونَ وَٱلَّذِينَ لَا يَعۡلَمُونَۗ إِنَّمَا يَتَذَكَّرُ أُوْلُواْ ٱلۡأَلۡبَٰبِ ٩ ﴾

(‘amman houwa qanitoun ‘ana’a l-layli sajidan waqa’iman yahdharou l-’akhirata wayarjou rahmata rabbihi qoul hal yastawi l-ladhina ya^lamouna wal-ladhina la ya^lamouna ‘innama yatadhakkarou ‘oulou l-’albab)

qui signifie : « Ou celui qui implore au cœur de la nuit en prosternation ou debout, craignant la rétribution dans l’au-delà et espérant la miséricorde de son Seigneur. Dis : Sont-ils équivalents ceux qui ont la connaissance et ceux qui ne l’ont pas ? Ne réfléchissent correctement à propos des arguments que ceux qui sont dotés de raison saine », il a dit : « Il s’agit de ^Outhman Ibnou ^Affan. » [rapporté par Abou Nou^aym dans Al-Hilya]

Au sujet de sa mort, que Dieu l’agrée, elle eut lieu après qu’il avait été assiégé un certain temps dans sa demeure. Il avait lui-même interdit à ses serviteurs de monter sa garde et il avait demandé aux compagnons qu’on ne fasse pas couler de sang à cause de lui. Mais certains compagnons avaient craint pour lui et avaient envoyé leurs fils monter la garde à la porte de sa demeure afin que personne n’y pénètre pour lui nuire. Au point que ^Aliyy avait envoyé               Al-Haçan et Al-Houçayn surveiller tous les deux la porte de sa maison. Ahmad a rapporté de ^Outhman qu’il a dit : « J’ai vu hier soir le Messager de Dieu dans le rêve avec Abou Bakr et ^Oumar. Ils m’ont dit : “Patiente tu rompras le jeûne demain auprès de nous”. » [rapporté par Ahmad dans son Mousnad] Demain, c’est-à-dire la nuit suivante.

Effectivement, des individus escaladèrent sa maison, en passant par des maisons collées à la sienne et les imbéciles semeurs de troubles pénétrèrent chez lui. L’un d’entre eux le frappa avec son épée, mais son épouse Na’ilah le protégea de son corps et des doigts de sa main furent coupés, puis ils l’ont assassiné, que Dieu l’agrée.

Son assassinat eut lieu le vendredi dix-huit Dhou l-Hijjah de l’an trente-cinq de l’Hégire, il était en train de jeûner et de réciter le قرآن Qour’an. Il avait quatre-vingt-deux ans et n’avait pas essayé de se protéger, car ceux qui voulaient le tuer étaient musulmans. Il fut enterré dans Al-Baqi^. La durée de son califat fut de douze ans moins douze jours.

Ahmad rapporte de ^A’ichah, que Dieu l’agrée, qu’elle a dit : « J’étais auprès du Prophète lorsqu’il m’a dit :

(( يا عائشة لو كان عندنا من يحدّثنا ))

(ya ^A’ichah, law kana ^indana man youhaddithouna)

ce qui signifie : « Ô ^A’ichah, si tu trouvais quelqu’un qui nous fasse la conversation ? » Elle a dit : « Ô Messager de Dieu, veux-tu que j’appelle Abou Bakr ? » Il se tut, puis il dit à nouveau :

(( لو كان عندنا من يحدّثنا ))

(law kana ^indana man youhaddithouna)

ce qui signifie : « Si tu trouvais quelqu’un qui nous fasse la conversation ? » Elle a dit : « Je lui ai dit : veux-tu que je demande à quelqu’un qu’on nous ramène ^Oumar ? » Il s’est tu, puis il a demandé à un jeune serviteur près de lui, il lui a dit quelque chose à voix basse de sorte que ^A’ichah n’a pas entendu et il est parti. Elle a dit : « Voici que ^Outhman a demandé l’autorisation d’entrer. » Il l’autorisa et il entra, le Prophète صلَّى الله عليه وسلم a parlé longtemps avec lui, puis il lui a dit :

(( يا عثمان إنّ اللهَ عزّ وجلّ مقمِّصك قميصا (أي الخلافة) فإذا أرادك المنافقون على أن تخلعَه فلا تخلعْه لهم ولا كرامة ))

(ya ^Outhman ‘inna l-Laha ^azza wajall mouqammisouka qamisan fa’idha ‘aradaka l-mounafiqouna ^ala ‘an takhla^ahou fala takhla^hou lahoum wala karamah)

ce qui signifie : « Ô ^Outhman, Dieu عزّ وجلّ va te revêtir d’un habit [il visait par là le califat], si les hypocrites te demandent de l’enlever ; ne l’enlève pas. » Il lui a répété cela deux ou trois fois. [rapporté par Ahmad dans son Mousnad et d’autres que lui].

Nous demandons à Dieu عزّ وجلّ de faire que l’évocation de la conduite de ces gens honorables et bienfaisants soit une cause pour éclairer notre chemin, pour redresser nos faux pas et pour améliorer nos états, nos actes et notre caractère. Nous demandons à Dieu qu’Il renforce notre ardeur à prendre exemple sur eux dans leur manière d’agir dans la rectitude et leur façon d’assurer la sauvegarde.

Ayant tenu mes propos, je demande que Dieu me pardonne, ainsi qu’à vous-mêmes.

Second Discours :

الحمد لله والصلاة والسلام على سيدنا محمّد رسول الله يا أيّها الذين آمنوا اتّقوا الله اللهم اغفِرْ للمؤمنين والمؤمنات

Al-hamdou lil-Lahi wassalatou was-salamou ^ala sayyidina Mouhammadin raçouli l-Lah ;
ya ‘ayyouha l-ladhina ‘amanou t-taqou l-Lah
.

Allahoumma ghfir lil-mou’minina wal-mou’minat.