Croire en Dieu Khoutbah

Khoutbah n°1177 :  Gardez-vous d’insulter Dieu

Celui qui insulte Dieu, ne se soumet pas à Dieu et n’adore donc pas Dieu. Il n’est pas musulman.

Khoutbah n°1177

Discours du vendredi 15 avril 2022 correspondant au 14 رمضان Ramadan 1443 de l’Hégire.

Gardez-vous bien d’insulter Dieu 

الحمد لله والصلاة والسلام على سيدنا محمّد رسول الله يا أيّها الذين آمنوا اتّقوا الله

Al-hamdou lil-Lahi wassalatou was-salamou ^ala sayyidina Mouhammad, raçouli l-Lah ; ya ‘ayyouha l-Ladhina ‘amanou t-taqou l-Lah.

Louanges à Dieu, nous Le louons سبحانه وتعالى, nous L’implorons de nous guider sur le chemin de droiture, nous recherchons Son pardon et nous nous repentons à Lui. Nous Lui demandons de nous préserver du mal de nos âmes et du mal de nos mauvaises œuvres. Celui que Dieu guide, nul ne peut l’égarer et celui que Dieu égare, nul ne peut le guider.

Je témoigne qu’il n’est de dieu que Dieu, qu’Il est unique, qu’Il n’a pas d’associé, ni de semblable, ni de forme, ni d’image, ni de membre. Et je témoigne que notre maître, notre bien-aimé, notre éminence et notre guide, la cause de notre joie محمّد Mouhammad, est Son esclave et Son messager, celui qu’Il a élu et qu’Il agrée le plus ; celui que Dieu a envoyé en tant que miséricorde pour les mondes, guide annonciateur de bonne nouvelle et avertisseur d’un châtiment. Ô Dieu, honore et élève davantage en degré notre maître محمّد Mouhammad et préserve-le de ce qu’il craint pour sa communauté ainsi que sa famille et ses compagnons bons et purs.

Ô Dieu, honore et élève davantage en degré notre maître محمّد Mouhammad et préserve-le ce qu’il craint pour sa communauté, celui qui a appelé au bien et à la guidée, celui qui a instauré pour la communauté la voie de la réussite, ainsi que sa famille et l’élite des compagnons.

Mes frères de foi, je vous recommande ainsi qu’à moi-même de faire preuve de piété à l’égard de Dieu العَلِيّ العَظِيم Al-^Aliyyou l-^Adhim, Lui Qui dit, pour indiquer que les bienfaits accordés aux gens sont par Sa grâce, dans sourate البَلَد Al-Balad :

﴿ أَلَمۡ نَجۡعَل لَّهُۥ عَيۡنَيۡنِ ٨ وَلِسَانٗا وَشَفَتَيۡنِ ٩ ﴾

(‘alam naj^al lahou ^aynayn waliçanan wachafatayn

ce qui signifie : « N’est-ce pas que Nous lui avons accordé deux yeux ? Une langue et deux lèvres !? »

Dieu a ainsi indiqué à l’être humain les bienfaits qu’Il lui a accordés. Que c’est Lui Qui lui a accordé deux yeux avec lesquels il voit les choses visibles, Qui lui a accordé une langue avec laquelle il exprime ce qu’il a à l’esprit, Qui lui a accordé deux lèvres qui cachent l’intérieur de sa bouche et dont il se sert pour prononcer, manger, boire et souffler. Quant à la parole de Dieu, dans sourate البَلَد Al-Balad :

﴿ وَهَدَيۡنَٰهُ ٱلنَّجۡدَيۡنِ ﴾

(wahadaynahou n-najdayn) [90/10] elle signifie que Dieu lui a montré les deux voies, la voie du bien et la voie du mal, celle qui mène au Paradis et celle qui mène à l’enfer. Il a aussi été dit que ce verset a été révélé au sujet de Al-Walid Ibnou l-Moughirah, l’un des grands mécréants de Qouraych, qui n’avait pas observé le droit de Dieu تعالى concernant les bienfaits qu’Il a accordés et n’avait donc pas été reconnaissant envers Dieu pour cela : il avait mécru en Celui Qui fait parvenir toute grâce.

Mes frères de foi, certes la langue est un bienfait éminent, il est donc un devoir d’être reconnaissant envers Celui Qui fait parvenir toute grâce… Et la reconnaissance envers Lui au sujet de ce bienfait se fait en se gardant de l’utiliser dans ce que Dieu a interdit…

On trouve des gens qui ne sont pas reconnaissants pour ce bienfait et qui utilisent leur langue pour prononcer ce qui ne leur est pas permis de dire, et combien ils sont nombreux à le faire… Parmi les choses que Dieu a interdites, mes frères de foi, il y a le mensonge… le fait d’injurier un musulman sans aucun droit… faire la médisance… commettre la namimah –c’est-à-dire rapporter les paroles des uns aux autres pour semer la discorde–… semer la zizanie entre les musulmans… leur nuire par des paroles… ou commettre d’autres péchés de la langue encore…

Il y a parmi ces gens-là, mes frères de foi, ceux qui arrivent à la plus grande injustice qui est la mécréance, que Dieu nous en protège… Tu vois donc l’un d’entre eux qui, au lieu de manifester une grande reconnaissance pour ce bienfait accordé par Dieu, utilise plutôt sa langue pour injurier Dieu… pour insulter Dieu, que Dieu nous en protège… Il y a parmi eux aussi celui qui, lorsqu’il se met en colère, injurie Dieu, que Dieu nous en protège… Parmi eux, il y a celui qui insulte Dieu, en étant en colère ou en étant satisfait, et qui prétend ensuite qu’il est musulman… Alors qu’il ne l’est plus !!… Celui qui injurie Dieu n’est pas musulman. Certes, un musulman, c’est quelqu’un qui a cru que Le seul Qui mérite l’adoration, c’est-à-dire l’extrême limite de la crainte et la soumission, c’est Dieu, et que محمّد Mouhammad est le messager de Dieu, et qui s’est gardé de tout ce qui contredit l’Islam… Un musulman, c’est quelqu’un qui a attaché son cœur à vénérer Dieu, الواحد Al-Wahid الأحد Al-‘Ahad, de la vénération qui est obligatoire, en permanence… Quant à celui qui profère des blasphèmes à l’encontre de Dieu, celui-là n’est pas quelqu’un qui vénère Dieu.… Celui qui insulte Dieu sort de l’Islam et se retrouve au nombre des mécréants, et l’on n’accepte pas de lui, après cela, sa parole quand il dit : « Mais moi, j’étais en colère et je ne voulais pas commettre la mécréance. » En effet, les savants de l’Islam ont indiqué que si quelqu’un est en colère, il n’est pas sauvé de la mécréance s’il prononce une parole de mécréance volontairement, c’est-à-dire lorsque cela ne s’est pas produit de lui par lapsus. Le hafidh An-Nawawiyy a rapporté des savants hanafites, en approuvant leurs propos, que si quelqu’un se met en colère contre son enfant et qu’il le frappe durement, et qu’une autre personne lui dit : « N’es-tu pas musulman ?! » S’il lui répond : « Non » volontairement, il aura mécru. La signification de la parole de ces savants est que si un musulman se met dans une grande colère contre son enfant et le frappe durement à cause de sa grande colère et que quelqu’un d’autre lui dit alors : Comment le frappes-tu aussi durement ? N’es-tu pas musulman ? Car être miséricordieux et ne pas se laisser aller à frapper durement un enfant, même si on est en colère, cela fait partie de ce qui est digne d’un musulman. Par sa réponse « non », sans que cela soit par lapsus, ni en ayant perdu la raison de sorte à être fou, celui qui a frappé a dit qu’il n’est pas musulman, il a commis ainsi de la mécréance et sa colère n’est pas une excuse pour lui.

Prêtez bien attention, mes frères de foi… injurier Dieu ne se limite pas uniquement à prononcer les paroles vulgaires connues chez les gens impudents, comme les paroles dites par certains dans le dialecte « yal^an rabbak » qui signifie « Maudit soit ton Seigneur » ou « ‘oukht rabbak » qui signifie « la sœur de ton Seigneur », que Dieu nous en garde. En fait, injurier Dieu consiste en tout propos qui attribue à Dieu ce qui n’est pas digne de Lui, comme par exemple attribuer à Dieu d’avoir un enfant, ou une épouse, ou d’avoir une quantité, ou d’être un corps, ou d’avoir des membres, ou d’avoir une forme, ou d’être dans un endroit, ou d’avoir une couleur, ou d’être touché par la fatigue, ou l’incapacité, ou l’ignorance, ainsi que toutes les caractéristiques des êtres créés.

Ne soyez pas trompés, mes frères de foi, par la parole de certains qui disent que celui qui injurie Dieu n’a pas commis de mécréance et n’est pas sorti de l’Islam s’il n’avait pas voulu sortir de l’Islam et que son cœur était resté ferme sur la foi ; ou que celui qui injurie Dieu en plaisantant n’aurait pas de compte à rendre pour cela. En effet, ces propos sont faux, faux et archi-faux, car ils sont en contradiction avec la parole de Dieu تعالى, en contradiction avec la parole du Prophète صلَّى الله عليه وسلم, en contradiction avec l’unanimité des savants.

Quant à la contradiction avec la parole de Dieu تعالى, notre Seigneur تبارك وتعالى a dit, dans la sourate التَّوۡبَة At-tawbah :

﴿ يَحۡلِفُونَ بِٱللَّهِ مَا قَالُواْ وَلَقَدۡ قَالُواْ كَلِمَةَ ٱلۡكُفۡرِ وَكَفَرُواْ بَعۡدَ إِسۡلَٰمِهِمۡ ﴾

(yahlifouna bil-Lahi ma qalou walaqad qalou kalimata l-koufri wakafarou ba^da ‘islamihim) [9/74] ce qui signifie : « Ils jurent par Dieu qu’ils n’ont pas dit [ce qu’ils ont proféré], mais ils ont bien dit la parole de mécréance et ils ont montré leur mécréance après avoir montré l’Islam. » Dieu les a donc jugés mécréants pour avoir dit la parole de mécréance. Mais également avec la parole de Dieu, dans la sourate التَّوۡبَة At-tawbah :

﴿ وَلَئِن سَأَلۡتَهُمۡ لَيَقُولُنَّ إِنَّمَا كُنَّا نَخُوضُ وَنَلۡعَبُۚ قُلۡ أَبِٱللَّهِ وَءَايَٰتِهِۦ وَرَسُولِهِۦ كُنتُمۡ تَسۡتَهۡزِءُونَ لَا تَعۡتَذِرُواْ قَدۡ كَفَرۡتُم بَعۡدَ إِيمَٰنِكُمۡۚ ﴾

(wala’in sa’altahoum layaqoulounna ‘innama kounna nakhoudou wanal^ab ; qoul ‘abil-Lahi wa‘ayatihi waraçoulihi kountoum tastahzi’oun, la ta^tadhirou qad kafartoum ba^da ‘imanikoum

ce qui signifie : « Si tu les interrogeais, ils diraient : Certes, nous ne faisions que jouer et plaisanter, dis : “Est-ce de Dieu, de Ses signes, de Son messager dont vous vous moquiez ?! Ne vous cherchez pas d’excuse [en disant nous ne faisions que jouer et plaisanter], vous avez montré votre mécréance après avoir montré la foi.”  »

Quant à la contradiction avec la parole du Prophète, il a été rapporté que le Prophète صلَّى الله عليه وسلم a dit :

(( إِنَّ العَبْدَ لَيَتَكَلَّمُ بِالكَلِمَةِ لاَ يَرَى بِهَا بَأْسًا يَهْوِي بِهَا فِي النّارِ سَبْعِينَ خَرِيفًا ))

(‘inna l-^abda layatakallamou bil-kalimati la yara biha ba’sa yahwi biha fi n-nari sab^ina kharifa) [rapporté par At-Tirmidhiyy]

ce qui signifie : « Certes, il arrive que quelqu’un dise une parole dans laquelle il ne voit pas de mal, mais à cause de laquelle il chutera en enfer pendant soixante-dix automnes. »

Le Messager de Dieu صلَّى الله عليه وسلم a donc indiqué dans ce حديث hadith qu’il est possible que quelqu’un dise une parole qu’il ne voit pas comme étant nuisible pour lui-même, mais qui le fera chuter pendant soixante-dix ans en enfer, du fait que sa parole était de la mécréance, s’il ne revient pas à l’Islam. Il est rapporté du Prophète صلَّى الله عليه وسلم que le fond de l’enfer est à une distance de soixante-dix ans de chute et que cet endroit ne sera atteint que par les mécréants.

Quant à la contradiction avec l’unanimité des savants, le Qadi ^Iyad le Malékite a rapporté l’unanimité de la communauté sur la déclaration de mécréance de celui qui injurie Dieu, lorsqu’il a dit dans son livre Ach-Chifa biTa^rifi Houqouqi l-Moustafa : (la khilafa ‘anna sabba l-Lahi تعالى mina l-mouslimina kafir) c’est-à-dire : « Il n’y a pas de divergence que celui qui insulte Dieu تعالى parmi les musulmans est devenu mécréant. »

Alors prends bien garde, mon frère musulman, de tomber dans le laisser-aller dans la parole, et pèse tes paroles avec la balance de la Loi de l’Islam avant de les prononcer, car tout ce que l’esclave dit volontairement est inscrit par les deux anges. Notre Seigneur Dieu تبارك وتعالى dit, dans la sourate قٓ Qaf :

﴿ مَّا يَلۡفِظُ مِن قَوۡلٍ إِلَّا لَدَيۡهِ رَقِيبٌ عَتِيدٞ ﴾

(ma yalfidhou min qawlin ‘il-la ladayhi Raqiboun ^Atid)

ce qui signifie : « Pas une parole qu’il prononce sans qu’il ait auprès de lui رقيب Raqib et عتيد ^Atid. »

C’est-à-dire que toutes les paroles que l’être humain dit, les anges رقيب Raqib et عتيد ^Atid les inscrivent. Elles seront donc soit en ta faveur, soit contre toi. Alors protège ta langue de dire la mécréance et d’autres choses laides encore, car certes, tu es responsable de ta langue. Je demande à Dieu تبارك وتعالى qu’Il nous protège afin de rester sur l’Islam, qu’Il protège nos organes de tomber dans la désobéissance à Dieu. Certes ne réussira que celui à qui Dieu accorde la réussite.

Enfin, je demande que Dieu تعالى me pardonne ainsi qu’à vous-mêmes.

Second Discours[1] :

الحمد لله والصلاة والسلام على سيدنا محمّد رسول الله يا أيّها الذين آمنوا اتّقوا الله اللهم اغفِرْ للمؤمنين والمؤمنات

Al-hamdou lil-Lahi wassalats-salamou ^ala sayyidina Mouhammadin raçouli l-Lah ;
ya ‘ayyouha l-ladhina ‘amanou t-taqou l-Lah
. Allahoumma ghfir lil-mou’minina wal-mou’minat.

[1] Il s’agit des piliers selon Ach-Chafi^iyy pour ceux qui seraient amenés à donner le discours entièrement en français. Les piliers devraient être dits en arabe.