Compagnons Famille du Prophète

Az-Zoubayr, l’apôtre du Prophète

Parmi les compagnons honorables du Prophète Mouhammad salla l-Lahou ^alayhi wasallam, figure son apôtre, son soutien dévoué, Az-Zoubayr fils de Al-^Awwam.

Qui est AZ-ZOUBAYR ? الزبير | COURS 5 | PODCAST

Parmi les compagnons honorables du Prophète Mouhammad salla l-Lahou ^alayhi wasallam, figure son apôtre, son soutien dévoué, Az-Zoubayr fils de Al-^Awwam.

Le soutien dévoué du Messager

Il s’appelle Az-Zoubayr fils de Al-^Awwam fils de Khouwaylid, fils de ‘Açad, fils de ^Abdou l-^Ouza, fils de Qousay, fils de Kilab. Son surnom est Abou ^Abdi l-Lah. Il est l’apôtre, c’est-à-dire le soutien dévoué, du Messager de Allah salla l-Lahou ^alayhi wasallam, il est également son cousin, le fils de sa tante paternelle Safiyyah, la fille de ^Abdou l- Mouttalib. Il est l’un des dix à qui le Prophète salla l-Lahou ^alayhi wasallam a annoncé la bonne nouvelle d’être au Paradis sans châtiment et l’un des six qui font partie de ‘Ahlou ch-Choura, ceux qui se sont concertés pour choisir le deuxième calife notre maître ^Oumar que Allah l’agrée. Il est entré en Islam avec sa mère alors qu’il avait huit ans ; il compte ainsi parmi les premiers à être entrés en Islam.

Al-Boukhariyy et Mouslim ont tous deux rapporté deux hadith de Az-Zoubayr et chacun de son côté en a rapporté d’autres. Al-Boukhariyy a rapporté de Az-Zoubayr quatre autres hadith. Quant à Mouslim, il a rapporté un seul autre hadith de Az-Zoubayr.

Az-Zoubayr que Allah l’agrée a fait les deux émigrations en Abyssinie (Al-Habachah). Puis, l’émigration vers Médine l’Illuminée étant devenue obligatoire, il y a émigré alors qu’il avait dix-huit ans.

Ses mérites et les faits remarquables de sa vie

Le glorieux compagnon Az-Zoubayr Ibnou l-^Awwam, que Allah l’agrée, fait partie de ceux qui ont brandi leur sabre pour défendre le Messager de Allah salla l-Lahou ^alayhi wasallam. Ainsi, il est rapporté dans “Hilyatou l-‘Awliya’” qu’il était parvenu à Az-Zoubayr une voix insufflée par Satan prétendant que le Prophète salla l-Lahou ^alayhi wasallam aurait été fait prisonnier dans les hauteurs de la Mecque, alors il est parti à sa recherche. Lorsque Az-Zoubayr l’a rencontré, le Prophète salla l-Lahou ^alayhi wasallam lui a dit :

مَالَكَ يَا زُبَيْر؟

(malaka ya Zoubayr)

« Ô Zoubayr, que t’arrive-t-il? »

Az-Zoubayr lui a répondu : « On m’a dit que tu as été fait prisonnier ; je suis venu pour frapper avec mon sabre celui qui l’a fait. »

Sur ce, le Prophète salla l-Lahou ^alayhi wasallam a fait une invocation en sa faveur. C’est ainsi que Az-Zoubayr a été le premier à avoir brandi son sabre dans la voie que Allah agrée.

Le Prophète salla l-Lahou ^alayhi wasallam a dit :

لكل نبي حواريّ وحواريّ الزبير ))

(likoulli nabiyyin hawariyyoun wa hawariyya z--Zoubayr)

« Chaque prophète a un apôtre, et mon apôtre, c’est Az-Zoubayr. »

Az-Zoubayr que Allah l’agrée avait l’âge de douze ans à ce moment-là, comme est cité dans “Siyar ‘A^lam n-Noubala’” ; Mouça Ibnou Talhah a dit : « ^Aliyy, Az-Zoubayr, Talhah et Sa^d sont nés dans la même année. »

En plus, Al-Mada’iniyy a dit : « Talhah, Az-Zoubayr et ^Aliyy avaient le même âge ; l’oncle de Az-Zoubayr l’accrochait au-dessus du feu et faisait en sorte que la fumée arrivât sur lui ; mais Az-Zoubayr répétait : “Je ne retournerai jamais à la mécréance !” »

Az-Zoubayr, que Allah l’agrée, a participé à toutes les conquêtes avec le Messager de Allah salla l-Lahou ^alayhi wasallam ; il avait pris envers lui l’engagement de mourir dans la voie que Allah agrée. Il était resté ferme à ses côtés le jour de la bataille de Badr, ainsi que le jour de la bataille de ‘Ouhoud ; il avait avec lui l’une des bannières des Émigrants. Lorsque les musulmans sont entrés à la Mecque honorée, le jour de la conquête de la Mecque (jour de al-Fath), Az-Zoubayr, que Allah l’agrée, était à la tête de l’aile gauche de l’armée et Al-Miqdad Ibnou l-‘Aswad était à la tête de l’aile droite. Ils sont venus chacun à cheval. Le Messager de Allah salla l-Lahou ^alayhi wasallam a essuyé la poussière de leurs visages avec son vêtement.

Le jour de la bataille de Badr, Az-Zoubayr avait un turban de couleur jaune, Jibril ^alayhi s-salam et les anges ^alayhimou s-salam étaient descendus avec la même apparence que Az-Zoubayr. Dans “At--Tabaqat Al-Koubra” Ibnou Sa^d rapporte de ^Amr Ibnou ^Asim Al-Kilabiyy qui, d’après Hammam, rapporte de Hicham Ibnou ^Ourwah ces paroles qu’il tient de son père :

« Az-Zoubayr avait une pièce de tissu jaune avec laquelle il s’était enturbanné le jour de la bataille de Badr ; le Prophète salla l-Lahou ^alayhi wasallam a dit :

(( إن الملائكة نزلت على سيماء الزبير ))

(’inna l-mala’ikata nazalat ^ala sima’i z--Zoubayr)

« Certes les anges sont descendus avec la même apparence que Az-Zoubayr. »

L’apôtre du Prophète

D’après Al-Boukhariyy, Mouslim et d’autres, il est rapporté que le Messager de Allah salla l-Lahou ^alayhi wasallam a dit le jour de la bataille de Al-Khandaq :

(( من يأتيني بخبر القوم ))

(man ya’tini bikhabari l-qawm )

« Qui m’apporte des nouvelles de l’ennemi ? »

Et Az-Zoubayr avait dit : « Moi ! »

Le Prophète salla l-Lahou ^alayhi wasallam l’a répété une deuxième et une troisième fois, et à chaque fois, c’était Az-Zoubayr qui se proposait en disant : « Moi ! »

C’est alors que le Prophète salla l-Lahou ^alayhi wasallam a dit :

(( لكل نبي حواريّ وحواريّ الزبير ))

(likoulli nabiyyin hawariyyoun wa hawariyya z--Zoubayr)

« Chaque Prophète a un apôtre, et mon apôtre, c’est Az-Zoubayr. »

Dans “Siyar ‘A^lam n-Noubala’”, il est rapporté de Younous Ibnou Boukayr qui rapporte de Hicham les paroles qu’il tient de son père et qui sont de Az-Zoubayr :

« Le Messager de Allah salla l-Lahou ^alayhi wasallam a pris ma main et a dit :

(( لكل نبي حواريّ وحواريّ الزبير وابن عمتي ))

(likoulli nabiyyin hawariyyoun wa hawariyya z--Zoubayr wabnou ^ammati )

« Chaque prophète a un apôtre, et mon apôtre c’est Az-Zoubayr le fils de ma tante paternelle. »

Ibnou Sa^d a également rapporté ce hadith dans ses “Tabaqat” et Al-Hakim l’a jugé sahih (sûr) dans son “Moustadrak”.

Dans la langue arabe, le mot الحواريّ al-hawariyy signifie : celui qui soutient, ou celui qui soutient les Prophètes ^alayhimou s-salam tout comme l’a mentionné l’auteur de “Al-Qamous”. Mous^ab Az-Zoubayriyy a dit : « L’apôtre est celui qui est sincère et dévoué. » Selon Al-Kalbiyy : « al-hawariyy signifie l’intime. »

Dans “At--Tabaqat Al-Koubra“, Ibnou Sa^d rapporte avec une chaîne de transmission remontant jusqu’à Hicham Ibnou ^Ourwah, qu’un homme était passé devant ^Abdou l-Lah Ibnou ^Oumar, et on l’avait interrogé sur son identité. Alors, ce jeune homme avait répondu : « Je suis le fils de l’apôtre du Messager de Allah. » Ibnou ^Oumar lui avait dit : « Si tu es un fils de Az-Zoubayr, d’accord, sinon tu ne mérites pas cette appellation. » C’est alors qu’on a interrogé Ibnou ^Oumar : « Est-ce qu’il y a eu quelqu’un qui était surnommé hawariyy Raçouli l-Lah, l’apôtre du Messager de Allah salla l-Lahou ^alayhi wasallam, mis à part Az-Zoubayr ? » Alors, Ibnou ^Oumar a répondu : « Je n’en ai pas connaissance. »

Son décès, la bataille de Al-Jamal

Le décès de Az-Zoubayr, que Allah l’agrée, a eu lieu en l’an 36 de l’Hégire, le jour de la bataille du chameau (bataille de al-Jamal). Lorsqu’il avait quitté le lieu de la bataille en ayant fait le repentir pour avoir été dans les rangs de ceux qui combattaient contre l’Émir des Croyants, notre maître ^Aliyy Ibnou Abi Talib, que Allah l’agrée. Al-Hakim, dans son “Moustadrak”, rapporte de Qays Ibnou Abi Hazim les circonstances de son assassinat :

« ^Aliyy avait adressé la parole à Az-Zoubayr : ” Ne te rappelles-tu pas de ce jour où nous étions dans une cour appartenant à des partisans médinois du Prophète (les ‘Ansar) et que le Messager de Allah salla l-Lahou ^alayhi wasallam t’avait demandé si tu m’aimais ? Tu avais répondu :

– Qu’est-ce qui pourrait bien m’en empêcher ?

Ensuite, le Messager de Allah salla l-Lahou ^alayhi wasallam t’avait dit que tu serais contre moi, que tu allais me combattre et que tu serais injuste envers moi. “

Sur ce, Az-Zoubayr avait quitté le champ de bataille. »

Après avoir regretté, il a quitté les rangs de ceux qui combattaient le calife. Sur le chemin du retour, ^Amr Ibnou Jourmouz l’a rattrapé et l’a tué dans une vallée qui s’appelle Wadiyy As-Siba^, à une quinzaine de kilomètres de Bassora. Il est ensuite parti annoncer ce qu’il a fait à l’Émir des Croyants ^Aliyy Ibnou Abi Talib, que Allah l’agrée. Il a demandé la permission de le rencontrer, mais l’Imam ^Aliyy a répondu : « Annoncez-lui qu’il mérite l’enfer ! » Et dans une autre version, il a dit : « Annoncez à l’assassin du fils de Safiyyah qu’il mérite l’enfer ! »

Adh-Dhahabiyy, rapporte avec une chaîne de transmission que Abou Jarw Al-Maziniyy a dit :

« J’étais présent lorsque ^Aliyy et Az-Zoubayr s’étaient réconciliés. ^Aliyy a dit à Az-Zoubayr :

– Ô Zoubayr, je te conjure par Allah, n’as-tu pas entendu le Messager de Allah salla l-Lahou ^alayhi wasallam dire que tu allais me combattre et que tu serais injuste dans ce combat ?

À cela, Az-Zoubayr a répondu :

-- Si, mais je ne m’en rappelle qu’ à l’instant, maintenant que tu me parles.

Puis, il est parti. »

Yazid Ibnou Abi Ziyad rapporte de ^Abdou r-Rahman Ibnou Abi Layla :

« Az-Zoubayr avait quitté le front de bataille le jour de Al-Jamal et avait pris congé de ^Aliyy, c’est alors que son fils ^Abdou l-Lah l’a rencontré et lui a dit :

-- Mais c’est un manque de courage, c’est un manque de courage!

Alors, Az-Zoubayr lui a répondu :

-- Les gens savent que je ne suis pas peureux, mais ^Aliyy m’a rappelé quelque chose que j’avais entendu du Messager de Allah et j’ai juré que je ne le combattrai pas.

Puis, Az-Zoubayr a dit ce poème :

Délaisser les choses dont je crains les conséquences.

Par recherche de l’agrément de Allah, cela vaut mieux dans le bas monde et dans la religion. »

Az-Zoubayr que Allah l’agrée n’avait laissé ni dinar ni dirham (pas d’héritage en pièces de monnaie), mis à part des terres dont une à Al-Ghabah (terre boisée au nord de Médine) et quatre maisons : une à Médine, une à Bassora, une à Koufa et une autre en Égypte. Mais il avait des dettes. La raison en était que lorsque quelqu’un venait lui confier de l’argent à titre de dépôt, il lui disait : « Non, je ne le prends que s’il s’agit d’un prêt ; parce que je crains qu’il ne se perde ! » Son fils ^Abdou l-Lah a estimé la totalité des dettes qu’il avait : cela atteignait les deux millions deux cent mille. Il a alors vendu la terre qu’il avait à Al-Ghabah et il a fait annoncer durant le Pèlerinage, pendant quatre ans, que toute personne envers qui Az-Zoubayr était redevable, le rejoigne afin qu’il lui rembourse ce qu’il lui devait. Lorsque quatre années se sont écoulées, il a partagé le restant de l’argent entre les héritiers.

Éloge d’un ami

Hassan Ibnou Thabit a écrit ce poème très célèbre dédié à Az-Zoubayr Ibnou l-^Awwam :

Il a vécu en demeurant fidèle au serment donné

au Prophète salla l-Lahou ^alayhi wasallam,

fidèle à son enseignement, lui qui était son apôtre

car toujours sa parole était suivie des actes.

Sur la voie du Prophète ^alayhi s-salam

il est resté et soutenait quiconque soutenait le Droit ;

et le Droit est juste et mérite d’être soutenu.

Il était le cavalier célèbre et le héros qui s’engageait

avec bravoure dans les batailles les plus redoutables.

Lorsque la guerre se montrait, rude, il s’y jetait

sabre au clair, comme s’il allait sans peur, au-devant de la mort.

Un homme ayant pour mère Safiyyah, et qui

en plus d’appartenir au clan des ‘Açad, a

grandi chez une telle femme, est forcément un brave.

Il était parent proche du Messager de Allah

^alayhi s-salam mais en défendant l’Islam,

il a acquis une renommée à jamais indiscutable.

Combien de fois de son sabre Az--Zoubayr a-t-il repoussé

les tourments loin du Messager ^alayhi s-salam.

Que Allah lui accorde généreusement Sa récompense.

Si ces éloges sont un bien, de la part d’un ami,

que tes actes, ô toi fils de femme hachémite,

sont meilleurs qu’eux et valent tellement mieux ! »

A retenir :

Az-Zoubayr était l’apôtre (le soutien dévoué) du Messager de Dieu salla l-Lahou ^alayhi wasallam.

Il fait partie des 10 compagnons qui ont reçu la bonne nouvelle d’être au Paradis sans châtiment.

Il est mort assassiné injustement après avoir quitté le lieu de la bataille de Al-Jamal.

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