Abou Hanifah

L’Imam Abou Hanifah a interprété des versets non explicites

On trouve dans le Qour’an des versets explicites et des versets non explicites. Certains savants tels que Abou Hanifah ont interprété les versets non explicites, ils leur ont donné un sens conforme à la Sounnah et aux versets explicites.

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On trouve dans le Qour’an des versets explicites et des versets non explicites. Certains savants tels que Abou Hanifah ont interprété les versets non explicites, ils leur ont donné un sens conforme à la Sounnah et aux versets explicites.

L’interprétation globale des versets non explicites

L’imam Abou Hanifah fait partie des successeurs, né en 80 il est mort en 150 de l’Hégire et fait donc partie du Salaf dont le Prophète a fait l’éloge. Il a eu l’immense honneur de voir les compagnons, des gens qui avaient vu et vécu avec notre Prophète bien-aimé, Mouhammad fils de ^Abdou l-Lah.

Dans le Qour’an honoré figurent :

  1. des versets explicites : ce sont les versets qui n’admettent qu’un seul sens du point de vue de la langue, ou encore ceux dont le sens qui est visé a été clairement connu. C’est le cas de la parole de Dieu :

﴿لَيْسَ كَمِثْلِهِ شَىْء﴾

[Ach-Choura / 11] (layça kamithlihi chay’)

« Rien n’est tel que Lui ».

  1. et des versets non explicites : ce qui est non explicite, c’est ce qui admet plusieurs sens selon la langue, et qui nécessite donc une exégèse pour lui donner le sens qui est en conformité avec les ayah C’est le cas de la parole de Dieu :

﴿الرَّحْمَنُ عَلَى الْعَرْشِ اسْتَوَى﴾

[sourat Taha / 5] (Ar-Rahmanou ^ala l-^archi stawa)

Les savants tels que Abou Hanifah ont interprété les versets équivoques, ils leur ont donné un sens conforme à la Sounnah et aux versets clairs.

Ainsi, l’imam Abou Hanifah est dans la lignée des savants du Salaf, qui, comme l’ont dit An-Nawawiyy et d’autres préféraient ne pas interpréter en détail mais ils interprétaient globalement, en disant « sans comment » et c’est exactement ce que Abou Hanifah a fait. Il a dit clairement que les attributs de Dieu sont « sans comment » ce qui est totalement différent du fait de dire “on ne sait pas comment.

Au sujet du yad de Allah

Parmi les précieuses paroles que l’imam Abou Hanifah a dites au sujet de l’exemption de Dieu de toute caractéristique des corps, il y a sa parole dans son livre Al-Fiqhou l-‘Akbar :

يدُهُ صفتُهُ بلا كيف

(yadouhou sifatouhou bila kayf)

« Son (yad) est un de Ses attributs sans comment. »

(Al-yad) est un attribut de Allah sans que ce soit une main c’est-à-dire sans que ce soit un organe. En effet (al-yad) est un attribut de Dieu cité à plusieurs reprises dans le Qour’an. Ce qui est visé par l’attribut de Dieu (al-yad) n’est pas le sens qui vient communément à l’esprit en arabe pour le mot (yad) : la main –l’organe, le membre–. Mais son sens est tel que l’a dit l’imam Abou Hanifah, c’est un attribut sans comment, qu’il est impossible de s’imaginer ou se représenter.

Au sujet de l’istiwa

L’imam Abou Hanifah a dit dans le livre Al-Wasiyyah :

نقِرُّ بأنّ اللهَ على العرش استوى من غير أن يكونَ لهُ حاجةٌ إليه واستقرارٌ عليه وهو الحافظُ لِلعرشِ وغيرِ العرشِ من غير احتياجٍ ، فلو كان محتاجًا لما قدَرَ على إِيجادِ العالم وتدبيره كالمخلوق ولو كان محتاجًا إلى الجلوس والقرار فقَبلَ خلقِ العرش أينَ كان اللهُ تعالى عن ذلك علوّا كبيرًا

(nouqirrou bi ’anna l-Laha ^ala l-^archi stawa min ghayri ‘an yakouna lahou hajatoun ‘ilayhi wastiqraroun ^alayhi wahouwa l-Hafidhou li l-^archi waghayri l-^archi min ghayri htiyajin falaw kana mouhtajan lama qadara ^alaijadi l-^alami watadbirihi kal-makhlouqi walaw kana mouhtajan ‘ila l-joulouci wal-qarar faqabla khalqi l-^archi ‘ayna kana l-Lahou ta^ala, ta^ala l-Lahou ^an dhalika ^oulouwan kabira)

« Nous reconnaissons –tout comme il a été rapporté dans le Qour’an que Dieu istawa ^ala l-^arch sans qu’Il en ait besoin –du trône– ni qu’Il s’installe ou de s’établisse dessus, et Il est Al-Hafidh, Celui Qui préserve le Trône et autre que cela sans nécessiter de le faire. Car s’Il avait un quelconque besoin, Il ne serait pas tout puissant à faire exister le monde et à prédestiner tout ce qui lui arrive, Il serait comme les créatures. Et s’Il avait besoin de s’asseoir (al-joulous) et de s’établir (al-istiqrar), alors avant de créer le Trône, où donc aurait-Il été ?! Dieu est exempt de ce que lui attribuent les injustes. »

Ainsi l’istiwa de Allah cité dans le Qour’an dans le verset 5 de sourat Taha n’a pas le sens de la position assise qui vient communément à l’esprit ; c’est un istiwa sans comment.

Cette parole est citée dans le livre Al-Wasiyyah de Abou Hanifah authentifié par Al-Kawthariyy page 2 et Moulla ^Aliyy Al-Qari l’a citée dans le commentaire du livre Al-Fiqhou l-‘Akbar page 70 au sujet de la parole de l’imam : « Son yad est un attribut qui est sans comment. »