Le jeûne dans l'Islam

Qui doit jeûner, qui peut ne pas jeûner ?

Il est du devoir de tout musulman pubère, sain d’esprit et capable de jeûner d’accomplir le jeûne du mois de Ramadan. Il y a des excuses dans la Loi de l’Islam qui permettent à certaines personnes de ne pas jeûner mais elles devront s’acquitter de ce qui leur est demandé selon leur cas.

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Il est du devoir de tout musulman pubère, sain d’esprit et capable de jeûner d’accomplir le jeûne du mois de Ramadan. Il y a des excuses dans la Loi de l’Islam qui permettent à certaines personnes de ne pas jeûner mais elles devront s’acquitter de ce qui leur est demandé selon leur cas.

Les conditions d’obligation du jeûne

Le jeûne est un devoir pour chaque musulman pubère, sain d’esprit, capable de jeûner. Il n’est pas valable de la part du non musulman d’origine, ni de l’apostat et il n’est pas valable non plus d’une femme ayant les menstrues ou les lochies. Ce n’est pas un devoir pour le fou de jeûner et il n’a pas à faire le rattrapage. Ce n’est pas un devoir de l’accomplir pour le malade pour qui le jeûne est nuisible.

Le jeûne est une obligation indépendante de la prière

Prétendre que celui qui n’accomplit pas les 5 prières rituelles ou commet d’autres grands péchés n’aurait pas à jeûner ou que son jeûne ne serait pas valable n’a aucun fondement dans la religion de l’Islam.

Dans quel cas est-il permis de ne pas jeûner ?

Certaines personnes ne jeûnant pas ne commettent pas de péché, car elles ont une excuse ou une dispense selon la Loi de l’Islam. Elles n’ont donc pas commis de péché mais elles devront s’acquitter du rattrapage et/ou de la compensation (fidyah) et/ou de l’expiation selon le cas.

Les cas dans lesquels la personne ne jeûne pas sans commettre de péché :

  • La femme qui a ses menstrues (règles) ou lochies.
  • Un voyageur qui fait un voyage permettant de raccourcir les prières de 4 à 2 rak^ah, même si le jeûne ne présente pas pour lui de difficulté.
  • Le  malade pour qui le jeûne est nuisible.
  • La femme enceinte ou une femme qui allaite qui craint pour elle-même ou pour son bébé.

Pour chaque cas cité, il faut remplir les conditions qui permettent de ne pas jeûner, pour cela, il convient d’expliquer son cas à un enseignant ayant la capacité de répondre.

Que doit faire celui qui n’a pas jeûné ?

Tout dépend de la raison pour laquelle la personne n’a pas jeûné. C’est en fonction de cela que sera déterminé le fait de devoir rattraper ou pas les jours non jeûnés, payer une compensation (fidyah) ou pas, et effectuer une expiation ou pas. Il  y a donc quatre cas :

1) Rattrapage uniquement

Ceux qui n’ont pas jeûné et doivent uniquement le rattrapage jour pour jour sont :

  • celui qui n’a pas jeûné à cause d’une maladie dont on espère la guérison ;
  • celui qui était dans un long voyage durant lequel il n’a pas jeûné ;
  • la femme qui a les menstrues ou les lochies ;
  • la femme enceinte et celle qui allaite, si elles ont peur pour elles-mêmes.

2) Rattrapage et compensation

Quant aux personnes qui n’ont pas jeûné et qui doivent le rattrapage assorti d’une compensation (fidyah), ce sont :

  • la femme enceinte et celle qui allaite, si elles n’ont pas jeûné par peur pour leur bébé. Elles doivent le rattrapage et la compensation pour chaque jour qu’elles ne jeûnent pas.

La compensation (fidyah) est de donner à un pauvre un moudd (le plein de deux mains jointes de taille moyenne) de la nourriture de base la plus répandue du pays (en France c’est le blé). La compensation doit être donnée chaque soir du jour qu’elle ne jeûne pas.

Dans le madh-hab hanafiyy, il s’agit de nourrir un pauvre d’une quantité suffisante pour son repas de midi et du soir ou la contrepartie de cela, soit moins de 5 euros.

3) Compensation seule

Les personnes n’ayant pas à jeûner ni à rattraper leurs journées non jeûnées, mais qui doivent verser une compensation (fidyah) sont :

  • le vieillard qui ne supporte pas le jeûne ou qui en serait gravement affecté ;
  • le malade dont on n’espère pas la guérison.

Le vieillard et le malade dont on n’espère pas la guérison n’ont pas à jeûner ni à rattraper. Ils doivent la compensation seule (soit un moudd de la nourriture de base la plus répandue du pays) pour chaque jour qu’ils ne jeûnent pas.

4) Rattrapage et expiation

Quant à celui qui rompt le jeûne et qui doit le rattrapage ainsi que l’expiation, c’est :

  • Celui qui a eu un rapport sexuel durant la journée de Ramadan délibérément, de son propre gré, en se rappelant le jeûne et même s’il n’est pas sorti de maniyy. Il doit rattraper cette journée qu’il a annulée tout comme il doit l’expiation définie par la Loi.

Celui qui n’a pas jeûné sans excuse

Celui qui n’a pas jeûné délibérément durant Ramadan sans excuse et non à la suite d’un rapport, tombe dans un grand péché. Il doit se repentir et rattraper jour pour jour dès le lendemain de la fête de la fin du jeûne (^idou l-Fitr) connue sous le nom de l’aïd.

A retenir :

Le jeûne est un devoir pour chaque musulman pubère, sain d’esprit, capable de jeûner.

Le jeûne n’est pas valable de la part de la femme qui a les menstrues ou les lochies.

Il y a des excuses selon la Loi de l’Islam qui autorisent la personne à ne pas jeûner.

Celui qui n’a pas jeûné doit selon le cas le rattrapage et/ou la compensation et/ou l’expiation.