Khoutbah

Khoutbah n°1198 : Dieu n’est pas un corps

Le fait d’affirmer que Dieu n’est pas un corps fait partie des choses sur lesquelles la communauté est unanime, et c’est quelque chose qui a été exprimé textuellement par les savants du Salaf vertueux

Khoutbah n°1198

Discours du vendredi 9 septembre 2022 correspondant au 12 safar 1444 de l’Hégire

L’exemption de Dieu du corps

et de la totalité des caractéristiques de la création

الحمد لله والصلاة والسلام على سيدنا محمّد رسول الله يا أيّها الذين آمنوا اتّقوا الله

Al-hamdou lil-Lahi wassalatou was-salamou ^ala sayyidina Mouhammad, raçouli l-Lah ; ya ‘ayyouha l-Ladhina ‘amanou t-taqou l-Lah.

Louanges à Dieu, nous Le remercions, nous recherchons Son aide, nous recherchons Sa bonne guidée, nous Le louons, nous demandons que Dieu nous préserve du mal de nos âmes et de nos mauvaises œuvres, celui que Dieu guide, nul ne peut l’égarer et celui qu’Il égare, nul ne peut le guider.

Je témoigne qu’il n’est de dieu que Dieu, qu’Il est le dieu unique et qu’Il n’a pas d’associé, qu’Il n’a pas de semblable ni de ressemblant, ni d’opposant ni d’équivalent. Et je témoigne que notre maître et notre bien-aimé, notre éminence et notre guide, la cause de notre joie, محمّد Mouhammad, est l’esclave de Dieu et Son Messager, celui qu’Il a élu et qu’Il agrée le plus, celui que Dieu a envoyé en tant que miséricorde pour les mondes, guide annonciateur de bonne nouvelle pour les croyants et avertisseur d’un châtiment pour les non musulmans, et qu’il a bien transmis le message et s’est acquitté de ce qui lui a été confié, qu’il a porté le conseil à la communauté et qu’il a fourni tout son effort par recherche de l’agrément de Dieu, un véritable effort. Que Dieu le rétribue pour nous du meilleur de ce dont Il a rétribué l’un de Ses prophètes. Ô Dieu, honore et élève davantage en degré notre maître محمّد Mouhammad ainsi que sa famille et ses compagnons bons et purs.

Après quoi, esclaves de Dieu, je vous recommande de faire preuve de piété à l’égard de Dieu العَلِيّ القدير Al-^Aliyy Al-Qadir, de persévérer sur la croyance des prophètes, de persévérer sur la voie du Maître des prophètes, de persévérer sur la voie de l’Imam des saints et des vertueux, lui qui est le Bien-aimé et le modèle à suivre, lui qui a dit, que davantage d’honneur et d’apaisement de la part de mon Seigneur lui soient accordés, dans un حديث hadith honoré :

(( وَاللهِ إِنِّي لَأَعْلَمُكُمْ بِاللهِ عَزَّ وَجَلَّ وَأَخْشَاكُمْ لَهُ ))

(wal-Lahi ‘inni la‘a^lamoukoum bil-Lahi ^azza wajall wa’akhchakoum lah) [rapporté par Ahmad dans son Mousnad] ce qui signifie : « Par Dieu, je suis celui d’entre vous qui connaît le plus Dieu عزّ وجلّ et qui Le craint le plus ! » Ainsi, le Prophète témoigne qu’il a le degré le plus élevé dans cette science qu’est la connaissance de Dieu تعالى et de Ses attributs. En effet, cette science est la plus honorable des sciences. Elle est la plus obligatoire et la plus prioritaire et ce, conformément à ce qu’indique Sa parole تعالى, dans sourate محمّد Mouhammad :

﴿ فَٱعۡلَمۡ أَنَّهُۥ لَآ إِلَٰهَ إِلَّا ٱللَّهُ وَٱسۡتَغۡفِرۡ لِذَنۢبِكَ وَلِلۡمُؤۡمِنِينَ وَٱلۡمُؤۡمِنَٰتِۗ وَٱللَّهُ يَعۡلَمُ مُتَقَلَّبَكُمۡ وَمَثۡوَىٰكُمۡ ﴾

(fa^lam ‘annahou la ‘ilaha ‘il-la l-Lahou wastaghfir lidhanbika walil-mou’minina wal-mou’minati wal-Lahou ya^lamou moutaqallabakoum wamathwakoum)

ce qui signifie : « Persévère sur la croyance qu’il n’est de dieu que Dieu et demande pardon pour ton péché, ainsi que pour les croyants et les croyantes, certes Dieu sait vos changements d’états et votre devenir. »

Dans ce verset, Dieu سبحانه وتعالى a fait précéder l’ordre de connaître le tawhid –l’unicité de Dieu– sur l’istighfar –l’ordre de demander pardon–, du fait que le tawhid concerne la connaissance des fondements, alors que l’istighfar –la demande du pardon– se rapporte à la science des lois et des jugements pratiques. C’est pour cela que l’Imam Abou Hanifah a dit dans Al-fiqhou l-‘Absat :

( اعْلَمْ أَنَّ الفِقْهَ فى الدِّينِ أَفْضَلُ مِنَ الفِقْهِ فى الأَحْكَامِ )

(‘i^lam ‘anna l-fiqha fi d-dini ‘afdalou mina l-fiqhi fi l-‘ahkam) ce qui signifie : « Sache que la connais­sance dans le domaine de la croyance est meilleure que la connaissance dans le domaine des jugements pratiques. » Quand il a mentionné (al-fiqh fi d-din), il visait la connaissance des fondements de la religion, la connaissance de la croyance en l’unicité, le tawhid.

Chers bien-aimés, la science du tawhid a un honneur particulier par rapport aux autres sciences, car c’est une science qui concerne la plus honorable des connaissances. En effet, cette science concerne la connaissance de Dieu عزّ وجلّ conformément à ce qui est digne de Lui. Le tawhid, selon Ahlou s-Sounnah, consiste à nier toute ressemblance entre Dieu et Ses créatures et tout athéisme, tout comme l’a cité Ibnou Hajar Al-^Asqalaniyy dans son Commentaire du Sahih de Al-Boukhariyy. Le tawhid est fondé sur la confirmation des attributs qui sont obligatoires selon la raison pour Dieu, comme la science, la puissance et la volonté, et sur le rejet de toute assimilation : c’est-à-dire sur l’exemption de Dieu de toute ressemblance avec Ses créatures. Cela est tiré du قرآن Qour’an honoré, en particulier la parole de Dieu تعالى, dans sourate الشُّورَى Ach-Choura :

﴿ لَيۡسَ كَمِثۡلِهِۦ شَيۡءٞۖ وَهُوَ ٱلسَّمِيعُ ٱلۡبَصِيرُ ١١ ﴾

(layça kamithlihi chay’oun wahouwa s-Sami^ou l-Basir)

qui signifie : « Absolument rien n’est pareil à Lui et Il est Celui Qui entend, Celui Qui voit. » Ou encore de la parole de Dieu تعالى, dans sourate الإِخۡلَاص Al-‘Ikhlas :

﴿ وَلَمۡ يَكُن لَّهُۥ كُفُوًا أَحَدُۢ ٤ ﴾

(walam yakoun lahou koufouwan ‘ahad)

qui signifie : « Et Il n’a strictement aucun équi­valent. » Cela est également tiré de la parole de Dieu تعالى, dans sourate النَّحۡلِ An-Nahl :

﴿ وَلِلَّهِ ٱلۡمَثَلُ ٱلۡأَعۡلَىٰۚ وَهُوَ ٱلۡعَزِيزُ ٱلۡحَكِيمُ ﴾

(walil-Lahi l-mathalou l-‘a^la wahouwa l-^Azizou l-Hakim)

qui signifie : « Dieu a les attributs qui sont exempts de toute imperfection et Il est العزيز Al-^Aziz –Celui Qui est puissant, Qui n’est pas vaincu– الحكيم Al-Hakim –Celui Qui fait exister les choses avec perfection car Il sait les issues des choses–. » Et aussi de la parole de Dieu تعالى, dans sourate النَّحۡلِ An-Nahl :

﴿ فَلَا تَضۡرِبُواْ لِلَّهِ ٱلۡأَمۡثَالَۚ إِنَّ ٱللَّهَ يَعۡلَمُ وَأَنتُمۡ لَا تَعۡلَمُونَ ﴾

(fala tadribou lil-Lahi l-‘amthala ‘inna l-Laha ya^lamou wa‘antoum la ta^lamoun)

ce qui signifie : « Alors n’attribuez pas de ressemblants à Dieu ; certes Dieu sait votre devenir et vous, vous ne savez pas. »

Pour ce qui est du verset, dans sourate الشُّورَى Ach-Choura :

﴿ لَيۡسَ كَمِثۡلِهِۦ شَيۡءٞۖ  ﴾

(layça kamithlihi chay’

qui signifie : « Absolument rien n’est pareil à Lui », c’est le verset le plus explicite qui soit parvenu au sujet de l’exemption de Dieu de toute ressemblance avec Ses créatures. De ce verset, on comprend qu’il s’agit d’une exemption totale. L’explication de ce verset est que Dieu n’a absolument aucune ressemblance avec quoi que ce soit, d’aucune manière que ce soit. Ce verset comporte la négation de tout ce qui n’est pas digne d’être attribué à Dieu, à savoir : l’incapacité, l’ignorance, la limite, la couleur, les organes, la forme, l’image, l’aspect et la composition. Concernant Sa parole تعالى :

﴿ وَهُوَ ٱلسَّمِيعُ ٱلۡبَصِيرُ ١١ ﴾

(wahouwa s-Sami^ou l-Basir)

qui signifie : « et Il est Celui Qui entend, Celui Qui voit. », il y a la confirmation de ce qui est digne d’être attribué à Dieu. En effet, l’ouïe est un attribut qui est digne de Lui être attribué, il en est de même pour la vue. Mais dans ce verset, Dieu a fait précéder l’exemption de toute ressemblance avec les créatures afin que personne n’ait l’illusion que Son ouïe et Sa vue seraient semblables à l’ouïe et la vue d’autres que Lui. En effet, Dieu voit sans avoir besoin de rayons lumineux et sans avoir besoin de pupille. Et Il entend sans avoir besoin d’oreille et de tympan, ni d’aucun autre organe, car Dieu تعالى, rien n’est pareil à Lui. Il n’est pas un corps et Il n’a aucune ressemblance avec les corps.

Mes frères de foi, le fait d’affirmer que Dieu n’est pas un corps fait partie des choses sur lesquelles la communauté est unanime, et c’est quelque chose qui a été exprimé textuellement par les savants du Salaf vertueux –les savants des trois premiers siècles de l’Hégire–. L’Imam Ahmad Ibnou Hanbal, dont se réclame mensongèrement et calomnieusement un certain nombre de mouchabbihah –assimilationnistes– a répliqué contre ceux qui utilisent le terme jism –corps– au sujet de Dieu. C’est ainsi qu’il a dit : « Les noms –c’est-à-dire les dénominations des choses– sont tirés de l’enseignement révélé et de la langue. Or les spécialistes de la langue ont assigné ce nom –al-jism le corps– à ce qui a une largeur, une longueur, une épaisseur, une composition, une image et un assemblage. Or, Dieu سبحانه وتعالى n’est pas concerné par tout cela –c’est-à-dire qu’Il en est absolument exempt–. De plus, cela n’est pas parvenu dans la religion –c’est-à-dire que l’attribution du terme جِسم jism, corps, à Dieu n’est pas parvenue dans les textes religieux, et c’est donc infondé –d’employer le terme jismcorps– au sujet de Dieu selon la religion et selon la langue. »

Cela a été rapporté de l’Imam Ahmad par Abou l-Fadl At-Tamimiyy Al-Baghdadiyy qui était le plus grand savant des hanbalites de Baghdad à son époque et fils de leur plus grand savant. Cela a été rapporté aussi de l’Imam Ahmad par Al-Bayhaqiyy dans son livre Manaqibou Ahmad.

Mes frères de foi, le sens de ses propos, en général, est que les noms sont connus à partir de la langue ou bien à partir des textes religieux. Certains noms ont été connus à partir de la langue, comme l’homme, le cheval et autres. Et d’autres noms sont connus à partir des textes de la voie révélée de l’Islam, comme le terme salat –la prière– telle qu’elle est définie dans la religion de l’Islam.

Dans la langue, le mot جِسم jism qui signifie corps, désigne ce qui a trois dimensions, une longueur, une largeur, une épaisseur, une composition, une image et un assemblage. Or on n’attribue absolument pas cela à Dieu, car sinon, cela signifierait qu’Il serait pareil à Ses créatures ; et cela contredirait la parole de Dieu :

﴿ لَيۡسَ كَمِثۡلِهِۦ شَيۡءٞۖ ١١ ﴾

(layça kamithlihi chay’)

qui signifie : « Absolument rien n’est pareil à Lui. »

De plus, si Dieu était un corps ayant une longueur, une largeur, une épaisseur, une composition, une image et un assemblage, Il aurait besoin de qui L’aurait caractérisé par cette longueur, par cette largeur, par cette épaisseur, par cette composition et par cette image. Or, la raison ne conçoit pas qu’un être qui a besoin d’autrui soit dieu. Il est donc interdit selon la religion d’attribuer la signification du corps à Dieu, et ceci est impossible selon la raison s’agissant de Lui.

D’autre part, le terme même, c’est-à-dire le mot جِسم jism –corps– n’est parvenu dans aucun texte de la religion au sujet de Dieu, or il n’est permis de nommer Dieu que par un nom que Dieu a confirmé dans les textes religieux comme étant l’un de Ses noms, tout comme l’Imam de Ahlou s-Sounnah Abou l-Haçan Al-‘Ach^ariyy et d’autres l’ont mentionné. On n’attribue à Dieu que ce qu’Il nous a appris comme étant l’un de Ses attributs. Il est donc faux d’employer ce mot جِسم jism –corps– au sujet de Dieu.

En outre, l’auteur du livre AlKhisal a rapporté de l’Imam Ahmad lui-même qu’il déclare mécréant « celui qui dit que Dieu serait un corps pas comme les autres corps. » Cela est conforme à ce qui est parvenu du reste des Imams. En effet, il a été confirmé que Ach-Chafi^iyy déclarait mécréants les moujassim –ceux qui attribuent le corps à Dieu–, tout comme As-Souyoutiyy l’a rapporté de lui dans son livre Al-‘Achbahou wan-Nadha’ir. Il en est de même dans le livre Al-Minhajou l-Qawim de Ibnou Hajar Al-Haytamiyy qui cite : « Al-Qarafiyy et d’autres ont rapporté que Ach-Chafi^iyy, Ahmad, Malik et Abou Hanifah ont déclaré mécréants ceux qui attribuent la direction et le corps à Dieu. » C’est-à-dire que la personne qui considère que Dieu serait un corps ou qu’Il serait dans un endroit est mécréante, car tout cela fait partie des attributs des humains.

L’Imam du Salaf, Abou Ja^far AtTahawiyy, dans son Traité de croyance qu’il présente comme étant l’exposé de la croyance de Ahlou s-Sounnah wal-Jama^ah, a dit : « Celui qui qualifie Dieu par l’une des significations des humains a commis une mécréance. » Or, le corps, la composi­tion, l’image et l’aspect font partie des significations des humains. Celui qui attribue quoi que ce soit de ces choses-là à Dieu devient mécréant catégoriquement. L’Imam Abou l-Haçan Al-‘Ach^ariyy dans son livre An-Nawadir a dit : « Celui qui croit que Dieu est un corps n’a pas connu son Seigneur et il est mécréant. »

Ô Dieu, par le degré des prophètes et des messagers, par le degré des saints et des vertueux, par le degré des Imams Ahmad Ibnou Hanbal, Ach-Chafi^iyy, Malik, Abou Hanifah et Al-‘Awza^iyy, et de tous les savants qui œuvrent conformément à leur science, fais que nous persévérions sur leur croyance. Ô Dieu, fais que nous soyons de ceux qui soutiennent la religion et qui répliquent aux déviés et aux égarés. Ô Dieu, Toi Qui est le plus miséricordieux des miséricordieux.

Ayant tenu mes propos, je demande que Dieu me pardonne ainsi qu’à vous-mêmes.

Second Discours :

الحمد لله والصلاة والسَّلام على سيّدنا محمّد رسول الله يا أيّها الذين آمنوا اتّقوا الله اللهم اغفِرْ للمؤمنين والمؤمنات

Al-hamdou lil-Lahi wassalatou was-salamou ^ala sayyidina Mouhammadin raçouli l-Lah ;
ya ‘ayyouha l-ladhina ‘amanou t-taqou l-Lah
.

Allahoumma ghfir lil-mou’minina wal-mou’minat.