Discours en Arabe et en Français
Je commence par le nom de Allah, Celui Qui accorde Sa miséricorde à toutes les créatures dans le bas monde mais aux seuls croyants dans l’au-delà, Celui Qui accorde beaucoup de miséricordes aux croyants.
La louange est à Allah le Seigneur des mondes,
Que l’honneur et l’élévation en degrés soient accordés à notre maître Mouhammad le Messager de Allah, ainsi que la préservation de ce qu’il craint pour sa communauté.
Khoutbah n°980
Discours du vendredi 06 juillet 2018 correspondant au 22 Chawwal 1439 de l’Hégire
La Bienfaisance envers les Parents
Al-hamdou lil-Lahi [1] was–salatou was-salamou ^ala sayyidina Mouhammadin r-raçouli l-Lah ; ya ‘ayyouha l-Ladhina ‘amanou t-taqou l-Lah.
La louange est à Allah, nous Le louons, nous recherchons Son aide, nous recherchons sa bonne guidée, nous Le remercions. Nous demandons que Allah nous préserve du mal de nos âmes et de nos mauvaises œuvres. Celui que Allah guide, nul ne peut l’égarer et celui qu’Il égare, nul ne peut le guider. Que l’honneur et l’élévation en degrés soient accordés à notre maître Mouhammad le véridique fidèle à sa parole, l’honnête, ainsi qu’à ses frères les prophètes et les messagers.
Esclaves de Allah, je vous recommande ainsi qu’à moi-même de faire preuve de piété à l’égard de Allah, Al-^Aliyy, Al-Qadir, Celui Qui dit dans un verset explicite de Son Livre :[sourat Al-‘Isra’ / 23 et 24] (waqada Rabbouka ‘an la ta^boudou ‘il-la ‘iyyahou wabil-walidayni ‘ihçanan ‘imma yabloughanna ^indaka l-kibara ‘ahadouhouma ‘aw kilahouma fala taqoul lahouma ‘ouffin wala tanharhouma waqoul lahouma qawlan karima ; wakhfid lahouma janaha dh-dhoulli mina r-rahmati waqoul Rabbi rhamhouma kama rabbayani saghira)
« Allah ordonne que vous n’adoriez que Lui et que vous soyez bienfaisants envers vos parents ; s’ils atteignent la vieillesse chez toi, l’un des deux ou tous les deux, ne leur dis pas « pff »[2], ne leur dis pas des paroles rudes et adresse-leur de bonnes paroles. Par miséricorde, fais preuve d’humilité envers eux et dis : Seigneur, accorde-leur Ta miséricorde, tout comme ils m’ont élevé lorsque j’étais petit. »
Mes chers frères [que j’aime] par recherche de l’agrément de Allah, Allah ta^ala a ordonné d’un ordre catégorique à Ses esclaves, dans Son Livre honoré, de n’adorer que Lui et d’agir avec bienfaisance envers les parents. La bienfaisance envers les parents consiste à leur prodiguer le bien et à les honorer, au point que Ibnou ^Abbas, que Allah l’agrée lui et son père, a dit : « Ne secoue pas tes vêtements en leur présence, de crainte que la poussière ne les atteigne. »
Il est recommandé de leur obéir en toute chose, mis à part la désobéissance à Allah ta^ala. Même pour les choses déconseillées selon la chari^ah, cela est demandé. Et ce sera une élévation en degrés selon le jugement de Allah.
Si l’un des deux parents a ordonné à l’un de ses enfants de faire ou de délaisser quelque chose qui est simplement autorisé, il lui est recommandé de lui obéir en cela. Mais si cela chagrinait le cœur du père ou de la mère que l’enfant leur désobéisse, et en ressentait une grande gêne, alors à ce moment-là, ce serait un devoir de leur obéir.
Al-Hakim, At–Tabaraniyy, et Al-Bayhaqiyy dans son livre Chou^abou l-‘Iman, ont rapporté, avec une chaîne de transmission remontant jusqu’au Prophète, salla l-Lahou ^alayhi wasallam, cette parole :
« L’agrément de Allah se gagne en gagnant la satisfaction des parents, et le châtiment de Allah est mérité pour celui qui agit mal envers eux. »
Il est parvenu dans le hadith sahih ce qui éclaircit encore davantage l’éminence du degré de la bienfaisance envers les parents, à savoir ce qu’a rapporté Al-Hakim du Messager salla l-Lahou ^alayhi wasallam de Allah :
« La personne qui a le plus grand droit sur la femme, c’est son époux ; et la personne qui a le plus grand droit sur l’homme, c’est sa mère. »
Bahz Ibnou Hakim rapporte de son père que son grand-père, que Allah les agrée tous les deux, a dit :
« J’ai demandé au Messager de Allah salla l-Lahou ^alayhi wasallam envers qui j’agis avec bienfaisance, il a répondu :
أُمَّكَ
(‘oummak !)
« ta mère! »
Je lui ai dit : “ Qui d’autre après ? ”
Il a répondu :
أُمَّكَ
(‘oummak !)
« ta mère! »
Je lui ai dit : “ Qui donc après ? ”
Il a répondu :
أُمَّكَ
(‘oummak !)
« ta mère! »
Je lui ai dit : “ Qui donc après ? ”
Il a répondu :
أَباكَ ثُمَّ الأَقْرَبَ فَالأَقْرَبَ
(‘abaka thoumma l-‘aqraba fal’aqrab !)
« Ton père, puis le plus proche parent après lui, puis le plus proche, et ainsi, de proche en proche ! »
Cela a été rapporté par Abou Dawoud et At-Tirmidhiyy qui l’a jugé haçan.
On comprend de ce hadith la priorité de la mère par rapport au père concernant le fait d’agir avec bienfaisance. Et la Voie révélée n’a accordé cette spécificité à la mère qu’en raison de tous les efforts qu’elle a déployés pour pallier les difficultés et en raison de sa tendresse compatissante, compte tenu de ce qu’elle supporte comme douleurs pendant la grossesse, lors de l’accouchement, et comme fatigue durant l’allaitement et les veilles la nuit. ^Abdou l-Lah Ibnou ^Oumar, que Allah les agrée tous les deux, avait vu un homme qui portait sa mère sur le dos tout en faisant les tours autour de la Ka^bah, et qui lui a dit : « Ô fils de ^Oumar, crois-tu que je me serai acquitté du droit qu’elle a sur moi après ce que je fais ? »
Il avait répondu : « Ce que tu fais ne vaut pas même une seule des contractions de l’accouchement. Mais tu as agi en bien envers elle, et Dieu te rétribuera, pour le peu que tu fais, par beaucoup de récompenses. »
Mes frères de foi, il y a des récits qui montrent l’éminence d’être bienfaisant envers la mère, parmi lesquels l’histoire d’un vertueux, connu sous le nom de Bilal Al-Khawwass, qui a dit : « Je me trouvais un jour dans la région désertique surnommée Tih bani ‘Isra’il[3]. J’ai suivi un homme qui marchait à mes côtés et j’ai eu l’inspiration qu’il s’agissait de Al-Khadir. Je l’ai interrogé au sujet de Malik fils ‘Anas. Il a répondu : “ C’est l’Imam des Imams ! ” Puis, je l’ai interrogé au sujet de Ach-Chafi^iyy, il a dit : “ Il fait partie des ‘Awtad [4] ! ” Ensuite, je l’ai interrogé au sujet de Ahmad Ibnou Hanbal, il a répondu : “ C’est un siddiq [5] ! ». Je l’ai interrogé ensuite au sujet de Bichr Al-Hafi, il a répondu : “Il ne viendra personne après lui qui soit comme lui ! ” Je lui ai dit : “Par Allah, qui es-tu ? ” Il a répondu : “ Al-Khadir.” Je lui ai demandé la raison pour laquelle j’avais pu le voir et il a répondu : “ Parce que tu es bienfaisant envers ta mère ! ” C’est-à-dire que si Bilal Al-Khawwass a mérité de voir Al-Khadir, c’est parce qu’il agissait avec bienfaisance envers sa mère.
Mes frères musulmans, Allah a interdit à Ses esclaves, dans cette ‘ayah :
(fala taqoul lahouma ‘ouffin)
« Ne leur dis pas pff ! »,
de dire « pff » à leurs parents. Et ce, en raison de la nuisance que cela comporte. De sorte que s’ils demandent à leur enfant de faire quelque chose et qu’il leur dit : « pff ! », de ce simple fait, il tombe dans un grand péché. Mes frères de foi, regardez avec moi l’éminence du droit qu’ont les parents sur leur enfant ! En effet, par le simple fait qu’il leur dise : « pff ! », il désobéit à Allah, et il mérite le châtiment dans le bas monde avant celui de l’au-delà.
En effet, Al-Hakim a rapporté avec une chaîne de transmission sahih que le Messager de Allah salla l-Lahou ^alayhi wasallam a dit :(koullou dh-dhounoubi you’akh-khirou l-Lahou minha ma cha’a ‘ila yawmi l-qiyamati ‘il-la ^ouqouqa l-walidayni fa’innahou you^ajjalou lisahibih)
« Allah retarde la punition de tous les péchés, pour qui Il veut, jusqu’au jour du Jugement, sauf le ^ouqouq envers les parents. Mal agir envers les parents fait encourir à celui qui le fait une punition rapide. »
Quant au fait de s’abstenir de faire ce que les parents demandent, sans dire : « pff ! », si cela chagrine ses parents, alors c’est un péché, sinon, ce n’est pas un péché.
Dans la ‘ayah éminente précédemment citée, Allah nous a interdit de les réprimander. Il dit :
(wala tanharhouma)
« ne leur dis pas des paroles rudes »
Cela veut dire : ne leur parle pas d’une manière blessante pour qu’ils délaissent certaines choses qui ne sont pas interdites mais vers lesquelles tu ne penches pas.
Allah tabaraka wata^ala nous a plutôt ordonné de leur adresser de belles paroles. Il a dit :
(waqoul lahouma qawlan karima)
« et adresse-leur de bonnes paroles. »
c’est-à-dire : dis leur plutôt des paroles douces, tendres, les meilleures que tu puisses trouver ! Allah nous a ordonné d’adopter un comportement doux envers nos parents et Il nous l’a fortement recommandé. Il nous a ordonné la bienfaisance avec eux. Allah ta^ala dit :
(wakhfid lahouma janaha dh-dhoulli mina r-rahmah)
« Par miséricorde, fais preuve d’humilité envers eux »
c’est-à-dire : sois doux et humble envers tes parents, par miséricorde envers eux, et pour le fait qu’ils ont atteint un âge avancé et qu’ils se retrouvent avoir besoin de celui qui, de toutes les créatures de Allah, était celui qui avait le plus besoin d’eux.
Mon frère musulman, sache que cela relève de la bienfaisance envers les parents, d’agir en bien envers ceux que son père aimait de son vivant, en leur rendant visite et en leur prodiguant le bien. Il en est de même pour ceux que sa mère aimait de son vivant. On établit alors des relations avec eux en leur rendant visite et en agissant avec bienfaisance avec eux.
Le Messager de Allah salla l-Lahou ^alayhi wasallam a dit dans le hadith rapporté par Mouslim :
(‘inna min ‘abarri l-birri ‘an yabarra r-rajoulou ‘ahla widdi ‘abihi ba^da ‘an youwalli)
« Parmi les plus grandes bienfaisances, il y a qu’un homme agisse avec bienfaisance avec les amis de son père, après sa mort. »
Parmi les bienfaisances envers les parents, il y a aussi le fait de leur rendre visite après leur mort. Ainsi, Allah ta^ala nous a ordonné d’invoquer en leur faveur la miséricorde puisqu’Il dit :
(waqoul Rabbi rhamhouma kama rabbayani saghira)
« Et dis : “Ô Seigneur, fais-leur miséricorde tout comme ils se sont occupés de moi quand j’étais petit” »,
c’est-à-dire tout comme ils ont été miséricordieux envers moi en m’élevant quand j’étais petit.
Notre Seigneur nous a recommandé de ne pas nous suffire d’agir avec miséricorde envers les parents de notre miséricorde qui n’est pas éternelle, mais d’invoquer Allah ta^ala, Lui Qui est miséricordieux et Qui accorde avec largesse, qu’Il leur fasse miséricorde de la miséricorde qui demeurera sans fin et qu’Il leur accorde une bonne rétribution pour avoir agi avec bienfaisance envers nous dans notre enfance et de nous avoir élevés. L’invocation est réservée aux parents musulmans, et non à ceux qui sont morts sur autre chose que l’Islam, comme cela est bien clair.
Mes frères de foi, après tout ce qui a été cité au sujet de la bienfaisance envers les parents, quelle personne censée ira s’en détourner ?! Si tu trouves dans ton âme un bien et une insistance pour agir en bien envers tes parents, pour leur obéir par recherche de l’agrément de Allah ta^ala, alors remercie Allah et persévère sur cela, et demande que cela augmente. En revanche, si tu trouves en toi autre chose que cela, alors fais preuve de piété à l’égard de Allah et corrige ton état avant qu’il ne soit trop tard ; avant que tu n’aies à regretter, au Jour où le regret ne sera d’aucune utilité.
Ô Allah, améliore nos états, accorde-nous d’être de ceux qui finissent leur vie en faisant les actes de vertu et d’être au nombre de ceux qui réussiront dans l’au-delà, ô Seigneur des mondes !
Après avoir tenu mes propos, je demande que Allah me pardonne ainsi qu’à vous-mêmes.
Second Discours[6] :
Al-hamdou lil-Lahi was–salatou was-salamou ^ala sayyidina Mouhammadir-raçouli l-Lah ; ya ‘ayyouha l-Ladhina ‘amanou ttaqou l-Lah.
Allahoumma ghfir lil-mou’minina wal-mou’minat.
[1] Il s’agit des piliers selon Ach-Chafi^iyy pour ceux qui seraient amenés à donner le discours entièrement en français. Les piliers devraient être dits en arabe.
[2] Ce qui est mentionné en arabe c’est le mot « أف » que l’on prononce « ‘ouff » et qui exprime le mécontentement et la contrariété. Le mot français le plus proche est « pff ».
[3] Il s’agit de l’endroit où les gens du peuple de Mouça ont erré pendant 40 ans, lorsqu’ils lui ont désobéi.
[4] – Al-‘awtad, pluriel de watad ; c’est un degré très élevé dans la sainteté.
[5] Il s’agit du plus haut rang dans la sainteté et celui qui a plus haut degré dans ce rang-là, c’est Abou Bakr.
[6] Il s’agit des piliers selon Ach-Chafi^iyy pour ceux qui seraient amenés à donner le discours entièrement en français. Les piliers devraient être dits en arabe.