Khoutbah

Khoutbah n°970 : la nuit de la mi-Cha^ban

Lorsque vient la nuit de la mi-Cha^ban (15 chaban), veillez sa nuit et jeûnez la journée qui la suit. C’est-à-dire veillez la majeure partie de cette nuit pour accomplir des prières, pour réciter le Qour’an ou pour faire des invocations. Certes, faire des invocations au cœur de la nuit est un acte éminent qui rapproche de l’agrément de Dieu, c’est un moment dans lequel on espère le plus l’exaucement de nos invocations.

 

بِــــــــــــــــــسمِ اللهِ الرَّحمنِ الرَّحِيــــــــــــــــــــــم

Je commence par le nom de Allah, Celui Qui accorde Sa miséricorde à toutes les créatures dans le bas monde mais aux seuls croyants dans l’au-delà, Celui Qui accorde beaucoup de miséricordes aux croyants

الحَمدُ للهِ رَبِّ العَالَمِين

La louange est à Allah le Seigneur des mondes,

والصَّلاةُ والسَّلامُ عَلى سَيِّدِنَا مُحَمَّدٍ رَسُولِ اللهِ

Que l’honneur et l’élévation en degrés soient accordés à notre maître Mouhammad le Messager de Allah, ainsi que la préservation de sa communauté de ce que le Prophète craint pour elle.

Khoutbah n°970

Le vendredi 27 avril 2018 correspondant au 11 cha^ban 1439 de l’Hégire

L’incitation à multiplier les actes d’obéissance durant la nuit de la mi-Cha^ban 

 

Al-hamdou lil-Lahi[1] wassalatou was-salamou ^ala sayyidina Mouhammadir-raçoulil-Lah ; ya ‘ayyouha l-Ladhina ‘amanou ttaqou l-Lah.

La louange est à Allah, nous Le louons, nous demandons Son pardon, nous recherchons Son aide, nous recherchons Sa bonne guidée, nous Le remercions, nous demandons à Allah de nous préserver du mal de nos âmes et de nos mauvaises œuvres, celui que Allah guide, nul ne peut l’égarer et celui qu’Il égare, nul ne peut le guider.

Je témoigne qu’il n’est de dieu que Allah, qu’Il est le dieu unique et qu’Il n’a pas d’associé. Je témoigne que Mouhammad est Son esclave et Son Messager, celui que Allah a envoyé en tant que miséricorde pour les mondes, en tant qu’annonciateur de bonne nouvelle et avertisseur d’un châtiment. Il a transmis le message, il s’est acquitté de ce qui lui a été confié, il a porté le conseil à la communauté, que Allah le rétribue pour nous du meilleur de ce dont Il a rétribué un de Ses prophètes. Que l’élévation en degré et la préservation de la part de Allah soient accordées à tout messager qu’Il a envoyé. Ô Allah honore et élève davantage en degré notre maître Mouhammad ainsi que sa famille et ses compagnons bons et purs.

Esclaves de Allah, je vous recommande, et je me recommande à moi-même, de faire preuve de piété à l’égard de Allah Al-^Adhim, faites preuve de piété de la véritable piété et ne mourrez qu’en étant musulman. Notre Seigneur tabaraka wata^ala dit :

﴿ يٰأَيُّهَا ٱلَّذِينَ ءامَنُواْ ٱرْكَعُواْ وَٱسْجُدُواْ وَاعْبُدُواْ رَبَّكُمْ وَٱفْعَلُواْ ٱلْخَيْرَ لَعَلَّكُمْ تُفْلِحُونَ ﴾

[sourat Al-Hajj / 77] (ya ‘ayyouha l-ladhina ‘amanou rka^ou wasjoudou wa^boudou Rabbakoum waf^alou l-khayra la^allakoum touflihoun)

« Ô vous qui êtes croyants, inclinez-vous, prosternez-vous, adorez votre Seigneur et faites les actes de bien, puissiez-vous réussir. »

Notre Seigneur ^azza wajall ordonne aux croyants d’accomplir la meilleure des œuvres après la foi, la prière qui comprend l’inclination et la prosternation. Il les a incités aussi à se rapprocher de l’agrément de Allah soubhanah, par les autres sortes d’adoration. Il a ordonné de faire le bien afin que cela soit une source de réussite pour nous dans l’au-delà. Allah tabaraka wata^ala a accordé à Ses esclaves croyants de nombreuses portes pour le bien, en tant que miséricorde pour eux. Il a fait qu’il y ait des moments bénis afin que le musulman puisse s’y approvisionner pour son au-delà. Et voici que nous sommes bientôt dans une nuit bénie, une nuit honorable, qui est la nuit de la mi-Cha^ban.

Ibnou Majah, Al-Bayhaqiyy et d’autres ont rapporté que le Prophète salla l-Lahou ^alayhi wasallam a dit :

(( إِذا كانَتْ لَيْلَةُ النِّصْفِ مِنْ شَعْبانَ فَقُومُوا لَيْلَها وصُومُوا نَهارَها ))

[rapporté par Ibnou Majah dans ses Sounan et Al-Bayhaqiyy dans Chou^abou l-‘Iman] (‘idha kanat laylatou n-nisfi min Cha^bana faqoumou laylaha wasoumou naharaha

« Lorsque vient la nuit de la mi-Cha^ban, veillez sa nuit et jeûnez la journée qui la suit. »

C’est-à-dire veillez la majeure partie de cette nuit pour accomplir des prières, pour réciter le Qour’an ou pour faire des invocations. Certes, faire des invocations au cœur de la nuit est un acte éminent qui rapproche de l’agrément de Dieu, c’est un moment dans lequel on espère le plus l’exaucement de nos invocations. Il a été rapporté à propos des invocations, cette nuit-là, ce qu’a transmis Al-Bayhaqiyy que le Messager de Allah, salla l-Lahou ^alayhi wasallam, a dit :

(( فَإِنَّ اللهَ تَعالى يَقُولُ أَلَا مِنْ مُسْتَغْفِرٍ فَأَغْفِرَ لَهُ أَلَا مِنْ مُسْتَرْزِقٍ فَأَرْزُقَهُ أَلَا مِن سائلٍ فأُعْطِيَه أَلَا كَذا أَلَا كَذا حَتَّى يَطْلُعَ الفَجْرُ ))

[rapporté par Al-Bayhaqiyy dans Chou^abou l-‘Iman] (fa’inna l-Laha ta^ala yaqoul : ‘ala min moustaghfirin fa’aghfira lahou ‘ala min moustarziqin fa’arzouqahou ‘ala min sa’ilin fa’ou^tiyahou ‘ala kadha ‘ala kadha hatta yatlou^a l-fajr)

« Allah ta^ala dit : » ce qui signifie : « Y a-t-il qui demande à être pardonné Je lui pardonne, y a-t-il qui demande à avoir une subsistance Je lui accorde, y a-t-il qui demande quelque chose, Je lui donne, et ainsi de suite jusqu’à l’aube. »

Le sens en est que Allah ordonne à un ange et cet ange appelle sur ordre de Allah ^azza wajall comme cela est expliqué par une version de Al-Bayhaqiyy :

(( إذا كانت ليلةُ النِّصفِ مِن شعبانَ نادى منادٍ هلْ مِن مُسْتَغْفِرٍ فأغْفِرَ لهُ هل مِن سائلٍ فأُعْطِيَه ))

[rapporté par Al-Bayhaqiyy dans Chou^abou l-‘Iman] (‘idha kanat laylatou n-nisfi min cha^bana nada mounadin hal min moustaghfirin fa’aghfira lahou hal min sa’ilin fa’ou^tiyah) 

« Lorsque c’est la nuit de la mi-Cha^ban, un ange appelle sur ordre de Dieu et dit : y a-t-il qui demande à être pardonné et Je lui pardonne, y a-t-il qui demande quelque chose et Je lui accorde. »

Notre Seigneur ^azza wajall a pour attribut une parole éternelle exempte de début, exempte de fin, qui n’est pas de lettre, ni de voix, ni de langue. Les lettres, les voix, les langues sont créées par Allah ta^ala. Allah tabaraka wata^ala n’a pas pour attribut les attributs des créatures :

﴿ لَيْسَ كَمِثْلِهِ شَيْءٌ ﴾

[sourat Ach-Choura / 11] (layça kamithlihi chay’)

« Absolument rien n’est pareil à Lui. »

Il en est de même pour les autres attributs de Allah, que ce soit la vie, la science, la puissance, la volonté ou les autres attributs de Son Être. Ils sont tous exempts de début, exempts de fin, ils ne sont pas des attributs qui entreraient en existence après n’avoir pas été, c’est-à-dire qu’ils ne sont pas des attributs qui existeraient après avoir été inexistants. Les attributs de Allah ne changent pas. La volonté de Allah ne change pas en raison de l’invocation de quelqu’un qui invoquerait, ni en raison de l’aumône de quelqu’un qui donnerait une aumône. Nous avons reçu l’ordre de faire des invocations pour manifester notre adoration envers Dieu. Celui dont les invocations coïncident avec ce que Allah ta^ala a prédestiné d’arriver, alors ce que cet esclave a demandé se réalise. Et si les invocations de la personne qui invoque ne coïncident pas avec ce que Allah lui a prédestiné, cette personne n’obtiendra pas ce qu’elle a demandé mais profitera des récompenses pour son acte d’adoration. Tel est le sens de la parole de Allah ta^ala :

﴿ أُجِيبُ دَعْوَةَ الدَّاعِ إِذَا دَعَانِ ﴾

[sourat Al-Baqarah / 186] (‘oujibou da^wata d-da^i ‘idha da^an)

« J’exauce l’invocation de celui qui invoque lorsqu’il M’invoque. »

Le changement, chers frères de foi, ne se produit que pour les créatures et leurs différents états. Ainsi, l’esclave change d’un état à un autre, conformément à la science éternelle de Allah, à la volonté et à la prédestination éternelles de Allah. Ainsi, nous voyons les états des esclaves changer d’un état à un autre, nous en voyons un qui était pauvre devenir riche, un qui était riche devenir pauvre, nous voyons quelqu’un en bonne santé tomber malade et un malade qui guérit, nous voyons quelqu’un qui était humilié devenir glorieux et nous voyons quelqu’un qui était glorieux devenir humilié.

Les savants ont mentionné qu’il est recommandé de veiller la nuit de la mi-Cha^ban. Et de jeûner sa journée également. Les gens du Salaf s’y consacraient, tout comme l’a rapporté Ibnou l-Hajj Al-Malikiyy dans son livre Al-Madkhal, que les salaf glorifiaient cette nuit et s’y préparaient avant son arrivée, de sorte que lorsqu’elle arrivait, ils étaient prêts à la veiller et à accomplir ce qu’il convient d’y accomplir. Car les gens du Salaf étaient connus pour leur respect des rites de la religion. Fin de citation

Il y a des gens qui se sont habitués à se réunir pendant la nuit de la mi-Cha^ban, pour réciter une invocation qui comporte ce qu’ils appellent « le dou^a’ de la mi-Cha^ban » alors que ces paroles n’ont pas été authentifiées du Messager de Allah, salla l-Lahou ^alayhi wasallam, ni d’aucun compagnon.

Cette invocation commence par (ya man yamounnou wala youmannou ^alayh) mais comporte des expressions dont le sens apparent peut laisser entendre que la volonté et la prédestination éternelle de Allah changeraient. Celui qui n’a pas appris la croyance, il se peut qu’il ne comprenne pas ces paroles correctement et qu’il en comprenne que Allah changerait sa volonté en faveur de celui qui dit cette invocation.

Or, croire que la volonté de Allah changerait fait sortir de l’Islam, que Allah ta^ala nous en préserve, car ceci revient à attribuer à Allah des attributs qui comporteraient des défauts et qui ne seraient pas dignes de Lui.

L’expression qui est visée ici, c’est lorsqu’ils disent dans l’invocation (‘in kounta katabtani fi ‘oummi l-kitabi ^indaka chaqiyyan famhou ^anni sma ch-chaqa’i wa’athbitni ^indaka sa^ida). Il se peut que quelqu’un comprenne une mauvaise signification de cette expression qui serait : « Ô mon Seigneur, si Tu as voulu pour moi le malheur pour l’éternité (c’est-à-dire que je meure sur une mauvaise fin) alors change Ta volonté. » Cette compréhension est fausse, car Allah ta^ala ne change pas Sa volonté, tous Ses attributs sont de toute éternité, exempts de début et exempts de fin, il ne leur advient pas de changement, ni de modification, tout comme nous l’avons déjà cité.

Mais si quelqu’un en comprend : « Ô mon Seigneur, si mon état actuel est l’état de ceux qui sont malheureux, noyés dans les péchés, alors change mon état pour que j’atteigne l’état des gens heureux et pieux », cette compréhension est correcte et ne comporte pas de préjudice. Car nous demandons tous à Allah ta^ala de nous accorder de mourir sur l’état des gens qui seront heureux pour l’éternité.

Mais, en raison du danger qui réside dans la mauvaise compréhension de cette invocation, je vous incite, chers frères de foi, à réciter d’autres invocations que celle-là. En particulier celles qui sont authentifiées du Messager de Allah, salla l-Lahou ^alayhi wasallam, et combien elles sont nombreuses. Il y en a qui sont citées dans le livre Riyadou sSalihin, et il y en a qui sont citées dans d’autres livres.

          Chers frères de foi, profitez de ce moment béni, jeûnez la journée de la mi-Cha^ban, veillez la nuit qui la précède. Il a été rapporté dans le hadith sahih que Allah pardonne à toutes Ses créatures la nuit de la mi-Cha^ban, sauf aux associateurs et à ceux qui sont en conflit [rapporté par Ibnou Hibban dans son sahih]. C’est-à-dire que Allah ta^ala accorde à cette nuit de la mi-Cha^ban une spécificité, à savoir qu’Il fait miséricorde à Ses esclaves croyants, d’une miséricorde particulière, pardonnant à certains musulmans certains de leurs péchés et pardonnant à d’autres tous leurs péchés, tandis qu’aux mécréants, Il ne leur pardonne pas. De même, celui qui est en conflit avec un musulman, qui a de l’animosité et de la haine envers lui pour des raisons du bas monde, Il ne lui pardonne pas.

Alors que chacun d’entre nous veille à réparer les relations avec son frère musulman, qu’il excuse, qu’il pardonne et qu’il enlève de son cœur la haine, avant cette nuit-là. Puisse Allah nous faire miséricorde et nous pardonner nos péchés.

Ayant tenu mes propos, je demande que Allah me pardonne, ainsi qu’à vous-mêmes.

 

Second Discours[2] :

Al-hamdou lil-Lahi wassalatou was-salamou ^ala sayyidina Mouhammadir-raçouli l-Lah ; ya ‘ayyouha l-Ladhina ‘amanou t-taqou l-Lah.

 

Allahoumma ghfir lil-mou’minina wal-mou’minat.

[1] Il s’agit des piliers selon Ach-Chafi^iyy pour ceux qui seraient amenés à donner le discours entièrement en français. Les piliers devraient être dits en arabe.

[2] Il s’agit des piliers selon Ach-Chafi^iyy pour ceux qui seraient amenés à donner le discours entièrement en français. Les piliers devraient être dits en arabe.

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