Apprendre la religion FOI Khoutbah

Khoutbah n°955 : La Science de la Religion est la Vie de l’Islam

Nous avons parlé lors du discours précédent du mérite de la science des savants et nous parlerons, si Allah ta^ala le veut, de la recherche de la science et de la manière de l’acquérir, car Allah n’a pas ordonné à Son prophète, dans le Qour’an, de demander d’augmenter en quoi que ce soit si ce n’est en science.

بِــــــــــــــــــسمِ اللهِ الرَّحمنِ الرَّحِيــــــــــــــــــــــم

Je commence par le nom de Allah, Celui Qui accorde Sa miséricorde à toutes les créatures dans le bas monde mais aux seuls croyants dans l’au-delà, Celui Qui accorde beaucoup de miséricordes aux croyants

الحَمدُ للهِ رَبِّ العَالَمِين

La louange est à Allah le Seigneur des mondes,

والصَّلاةُ والسَّلامُ عَلى سَيِّدِنَا مُحَمَّدٍ رَسُولِ اللهِ

Que l’honneur et l’élévation en degrés soient accordés à notre maître Mouhammad le Messager de Allah, ainsi que la préservation de sa communauté de ce que le Prophète craint pour elle.

Khoutbah n°955

Le vendredi 12 janvier 2018, correspondant au 24 Rabi^ouni l-‘akhir 1439 de l’Hégire.

La Science de la Religion
est la Vie de l’Islam

2ème partie

Al-hamdou lil-Lahi [1] wassalatou was-salamou ^ala sayyidina Mouhammadir-raçouli l-Lah ; ya ‘ayyouha l-Ladhina ‘amanou t-taqou l-Lah.

 

La louange est à Allah, nous Le louons, nous Le remercions, nous demandons Son aide, nous demandons Son pardon, nous faisons le repentir à Lui et nous demandons que Allah nous préserve du mal de nos âmes et de nos mauvaises œuvres, celui que Allah guide, nul ne peut l’égarer, et celui qu’Il égare, nul ne peut le guider. La louange est à Allah Qui a enseigné à l’homme ce qu’il ne savait pas, Qui a légiféré pour les créatures la religion, Qui a affecté à cette religion des savants et a fait d’eux les héritiers des prophètes et Qui a fait profiter d’eux de nombreuses créatures et a fait que d’autres n’en profitent pas.

Je témoigne qu’il n’est de dieu que Allah, qu’Il est le dieu unique et qu’Il n’a pas d’associé, ni de semblable, ni d’opposant, ni d’équivalent, qu’Il n’a pas de forme, ni d’image, ni de membre, qu’Il n’a pas de localisation, ni de direction, ni d’endroit. Mon Seigneur est exempt de toute imperfection, Il n’a pas de ressemblance avec quoi que ce soit et aucune de Ses créatures n’a de ressemblance avec Lui. Il ne s’incarne pas dans quelque chose et rien absolument ne se sépare de Lui. Absolument rien n’est pareil à Lui et Il est Celui Qui entend, Celui Qui voit. Je témoigne que notre maître et notre bien-aimé, notre éminence et notre guide, la cause de notre joie, Mouhammad, est l’esclave de Allah et Son Messager, celui qu’Il a élu et qu’Il agrée le plus, qu’il a bien transmis le message et s’est acquitté de ce qui lui a été confié, qu’il a porté le conseil à la communauté. Que Allah le rétribue pour nous du meilleur de ce dont Il a rétribué l’un de Ses prophètes. Ô Allah honore et élève en degré, accorde Tes bénédictions et fais grâce à notre maître Mouhammad, celui qui a enseigné le bien, ainsi qu’à sa famille, à ses compagnons purs et à ceux qui les ont suivis correctement jusqu’au Jour du jugement.

Esclaves de Allah, je vous recommande de faire preuve de piété à l’égard de Allah, Al-^Aliyy Al-^Adhim.

Mes frères, nous avons parlé lors du discours précédent du mérite de la science des savants et nous parlerons, si Allah ta^ala le veut, de la recherche de la science et de la manière de l’acquérir, car Allah n’a pas ordonné à Son prophète, dans le Qour’an, de demander d’augmenter en quoi que ce soit si ce n’est en science. Notre Seigneur tabaraka wata^ala dit :

﴿ وَقُل رَّبِّ زِدْنِي عِلْمًا ﴾

[sourat Taha / 114] (waqoul Rabbi zidni ^ilma)

« Et dis : ô mon Seigneur, augmente-moi en science. »

Et Allah ta^ala dit :

﴿ وَمَا كَانَ الْمُؤْمِنُونَ لِيَنْفِرُوا كَافَّةً فَلَوْلَا نَفَرَ مِنْ كُلِّ فِرْقَةٍ مِنْهُمْ طَائِفَةٌ لِيَتَفَقَّهُوا فِي الدِّينِ
وَلِيُنْذِرُوا قَوْمَهُمْ إِذَا رَجَعُوا إِلَيْهِمْ لَعَلَّهُمْ يَحْذَرُونَ ﴾

[sourat At-Tawbah / 122] (wama kana l-mou’minouna liyanfirou kaffatan falawla nafara min koulli firqatin minhoum ta’ifatoun liyatafaqqahou fi d-dini waliyoundhirou qawmahoum ‘idha raja^ou ‘ilayhim la^allahoum yahdharoun)

« Les croyants n’ont pas à se mobiliser tous ensemble ; alors si un groupe de chaque clan se mobilisait pour apprendre la religion et pour avertir leur peuple à leur retour, il se peut qu’ils soient mis en garde. »

Allah a partagé les croyants en deux groupes, un groupe qui veille à la sécurité des musulmans et un groupe qui préserve la voie de la foi et ce sont les savants de la jurisprudence, les fouqaha’.

At-Tirmidhiyy a rapporté que le Messager de Allah a dit :

(( مَنْ خَرَجَ في طَلَبِ العِلْمِ فَهُوَ في سَبِيلِ اللهِ حَتَّى يَرْجِع ))

(man kharaja fi talabi l-^ilmi fahouwa fi sabili l-Lahi hatta yarji^)

c’est-à-dire que la récompense de celui qui sort pour apprendre la science de la religion est semblable à la récompense de celui qui fournit des efforts dans la voie que Allah agrée.

Effectivement, la science de la religion est une défense grâce à laquelle le croyant repousse le diable. Et grâce à laquelle il repousse les diables parmi les humains, grâce à laquelle le croyant repousse les mauvaises passions de l’âme qui réside en lui, grâce à laquelle aussi il peut distinguer ce qui lui sera bénéfique dans l’au-delà et ce qui lui sera nuisible, grâce à laquelle enfin il distingue les actes qui lui font gagner l’agrément de Dieu et les actes qui font mériter le châtiment de Dieu. Grâce à la science de la religion, mon frère musulman, tu distingues la mécréance de la foi… Tu distingues la croyance en l’unicité de Dieu, le tawhid de l’adoration d’autre que Dieu, le chirk… Tu distingues  l’exemption de Dieu de toute ressemblance avec Ses créatures, le tanzih, de l’assimilation de Dieu à Ses créatures, le tachbih… Grâce à la science de la religion, tu sais que Allah n’a pas de ressemblance avec quoi que ce soit et que rien n’a de ressemblance avec Lui, qu’Il n’est ni un corps palpable comme l’homme ni un corps impalpable comme la lumière… Grâce à la science de la religion, tu sais que Allah existe mais non pas comme existent les créatures… Qu’Il existe sans endroit et sans direction… Grâce à la science de la religion, tu sais ce que tu dis et pourquoi tu le dis et tu sais quand tu dois te taire et pourquoi tu te tais… Grâce à la science de la religion, tu peux distinguer le licite de l’illicite, le vrai du faux, ce qui est bon de ce qui est mauvais.

La science de la religion, c’est la vie de l’Islam, il convient donc que tu lui accordes de l’importance, en l’apprenant et en l’enseignant. La meilleure chose à laquelle tu puisses consacrer le plus précieux de ton temps, c’est l’apprentissage de la science de la religion.

Comment en serait-il autrement, alors que le Prophète nous a appris que les anges abaissent leurs ailes pour ceux qui apprennent la science, par modestie et par satisfaction de ce qu’ils sont en train de faire. Comment en serait-il autrement alors que le Messager de Allah a dit à Abou Dharr, que Allah l’agrée :

(( يَا أَبَا ذَرٍّ لَأَنْ تَغْدُوَ فَتَتَعَلَّمَ ءَايَةً مِنْ كِتَابِ اللهِ خَيْرٌ لَكَ مِنْ أَنْ تُصَلِّيَ مِائَةَ رَكْعَةٍ وَلَأَنْ تَغْدُوَ فَتَتَعَلَّمَ بَابًا مِنَ العِلْمِ خَيْرٌ لَكَ مِنْ أَنْ تُصَلِّيَ أَلْفَ رَكْعَةٍ ))

(ya Aba Dharr, la’an taghdouwa fatata^allama ‘ayatan min kitabi l-Lahi khayroun laka min ‘an tousalliya mi’ata rak^ah, wala’an taghdouwa fatata^allama baban mina l-^ilmi khayroun laka min ‘an tousalliya ‘alfa rak^ah)

« Ô Abou Dharr, que tu partes le matin pour apprendre un verset du Qour’an vaut mieux pour toi que d’accomplir cent rak^ah surérogatoires, et que tu partes le matin pour apprendre un chapitre de la science de la religion vaut mieux pour toi que d’accomplir mille rak^ah surérogatoires. »

Si, mon frère musulman, tu n’es pas de ceux qui ont une très grande ardeur, ne fais pas pour autant preuve d’insouciance et ne passe pas à côté de l’apprentissage de ce que Allah t’a ordonné d’apprendre. Car il y a une part de la science de la religion qu’il est un devoir pour toute personne responsable d’apprendre. Al-Bayhaqiyy a rapporté que le Messager de Allah a dit :

(( طَلَبُ العِلْمِ فَرِيضَةٌ على كُلّ مُسْلِم ))

(talabou l-^ilmi faridatoun ^ala koulli mouslim)

« Quérir la science de la religion est une obligation pour tout musulman. »

Cette part de connaissance englobe la science du tawhid et ce qui permet à celui qui le met en œuvre d’être croyant. C’est une obligation pour tout musulman de l’apprendre et il ne sied à personne de l’ignorer. En effet, son caractère obligatoire est général et n’est pas limité aux seuls savants.

Cette part de science de la religion englobe également ce qu’a visé Ibnou l-Moubarak lorsqu’il avait été interrogé à propos de la science qu’il est un devoir d’apprendre pour les gens ; il avait répondu : « L’homme ne s’engage dans rien sinon avec une connaissance, il demande et il apprend. C’est cela que les gens ont le devoir d’accomplir en fait d’apprentissage de la connaissance. » Fin de citation

Et Ahmad Ibnou Hanbal a dit : « Il est un devoir pour l’homme d’apprendre, parmi les connaissances de la religion, ce qui lui permet d’accomplir sa prière et les affaires de sa religion, le jeûne, la zakat si elle est obligatoire pour lui » puis il a cité les jugements de l’Islam et a dit : « Il convient qu’il connaisse tout cela. » Fin de citation

D’autres que lui parmi les hafidh du hadith ont dit : « Il incombe à tout musulman, pubère et sain d’esprit, homme ou femme, libre ou pas, d’accomplir la purification, la prière et le jeûne en tant qu’obligations. C’est donc un devoir pour tout musulman d’avoir connaissance de tout cela. De même, il est un devoir pour tout musulman de savoir ce qui lui est licite et ce qui lui est illicite comme nourritures, boissons et vêtements, comme rapports sexuels et autres sujets de cet ordre ; et il ne sied à personne d’ignorer tout cela, c’est une obligation pour les musulmans de s’engager à en faire l’apprentissage. » Fin de citation

Fais en sorte, mon frère musulman, d’avoir cette connaissance ou d’être en train de l’apprendre, et fais en sorte de ne pas être sur un autre état que l’un de ces deux-là. ^Aliyy Ibnou Abi Talib, que Allah l’agrée, a dit à Koumayl Ibnou Ziyad : « Retiens ce que je vais te dire : les cœurs sont des réceptacles, les meilleurs des cœurs, ce sont les plus éclairés et les plus éveillés. Les gens se répartissent en trois catégories : un savant éducateur, un étudiant en voie d’apprentissage sur un chemin de sauvegarde, et une population de gens incultes qui suivent tout braillard, qui penchent avec n’importe quel courant d’air et qui n’ont pas été éclairés par la science de la religion. »

Et prêtes bien attention à mes paroles, mon frère musulman, que l’homme ne naît pas savant, il est donc indispensable d’apprendre la science, tout comme il l’a dit ^alayhi ssalatou was-salam :

(( إنّما العِلمُ بالتعلُّمِ ))

(‘innama l-^ilmou bit-ta^alloum)

« La science ne vient que par l’apprentissage. »

Apprendre la science n’a lieu que par transmission orale, auprès d’un savant digne de confiance, un savant qui sait ce qu’il transmet des connaissances qu’il a reçues et prises par transmission orale auprès des gens fiables, et ainsi de suite avec une chaîne de transmission qui remonte jusqu’aux compagnons du Messager de Allah, qui eux-mêmes ont pris cette science par transmission orale auprès du Messager de Allah.

Notre religion est une religion transmise sans discontinuité, ce n’est pas une idée que quelqu’un aurait inventée. Combien de personnes ont revêtu l’habit des gens de science et ont donné l’illusion à leurs auditeurs qu’ils étaient des savants, mais qui n’ont fait que suivre leurs passions et ce que le diable leur a embelli. Ils ont parlé de religion en donnant leur propre avis, ils se sont égarés eux-mêmes et ont égaré autrui.

Parmi eux, il y a ceux qui ont lu un verset du Qour’an et qui l’ont mal compris, le diable leur a embelli leur mauvaise compréhension. Ils se sont mis à croire quelque chose qui contredit un autre verset, démentant ainsi le Qour’an sans même s’en rendre compte.

Il y a ceux à qui le jugement de Dieu n’a pas plu. Ils ont déformé et falsifié le jugement pour le rendre conforme à leurs passions ou pour flatter telle ou telle personne. En conséquence de quoi ils ont glissé et ont sombré dans la perte, que Dieu nous en préserve.

Alors prenez garde, chers frères de foi, prenez bien garde à ces gens-là, et gardez-vous bien de prendre la science auprès d’eux, ce serait sans aucun doute une perdition manifeste. Ne te laisse pas berner par leur passage sur telle ou telle chaîne télévisée ou par leur prise de parole devant telle ou telle grande assemblée.

Ne prends les sujets de ta religion qu’auprès de quelqu’un dont tu sais qu’il a appris auprès d’un savant digne de confiance, qui lui-même a appris d’un savant digne de confiance, qui lui-même a appris auprès d’un savant digne de confiance et ainsi de suite, avec une chaîne de transmission continue jusqu’au Messager de Allah.

Le Hafidh An-Nawawiyy, que Dieu lui fasse miséricorde, a dit : « Il n’est pas permis de demander des jugements de religion à quelqu’un d’autre qu’à un savant digne de confiance. »

Par conséquent, mes frères dans l’obéissance à Dieu, la recherche de la connaissance religieuse ne se réalise pas en lisant directement dans les livres, sans les prendre par transmission orale auprès des gens de science. Les salaf ont fortement mis en garde contre le simple fait de prendre dans les livres sans les prendre par transmission orale d’un savant digne de confiance, et ils ont mis en garde contre le fait de prendre ses connaissances chez quelqu’un qui aurait agi ainsi. Ils ont dit : « Ne prenez pas le Qour’an chez les autodidactes du Moushaf, et ne prenez pas la science chez les autodidactes des livres. » Les autodidactes des livres sont ceux qui cherchent à s’instruire en feuilletant les livres sans transmission orale auprès d’un enseignant. Et les autodidactes du Moushaf sont ceux qui lisent dans le livre du Qour’an sans en avoir reçu la transmission, avec une chaîne qui remonte jusqu’au Messager de Allah.

Alors cherche le bien concernant ta religion, mon frère musulman et saches que cette science, c’est la science de la religion, et fais particulièrement attention auprès de qui tu prends ta religion, tout comme l’a dit Ibnou Sirin, que Allah lui fasse miséricorde. Comprends bien cela mon frère musulman et ne te mène pas à ta propre perte. Apprends donc la science auprès des gens qui la possèdent véritablement et patiente pour l’obtenir, prends bien garde à ceux qui prétendent la science à tort, puisse Allah te faciliter une voie de bonne guidée.

Ayant tenu mes propos, je demande que Allah me pardonne ainsi qu’à vous-mêmes.

 

Second Discours[1] :

Al-hamdou lil-Lahi wassalatou was-salamou ^ala sayyidina Mouhammadir-raçouli l-Lah ; ya ‘ayyouha l-Ladhina ‘amanou t-taqou l-Lah.

 

Allahoumma ghfir lil-mou’minina wal-mou’minat.

[1] Il s’agit des piliers selon Ach-Chafi^iyy pour ceux qui seraient amenés à donner le discours entièrement en français. Les piliers devraient être dits en arabe.