Khoutbah n°1291
Discours du vendredi 21 juin 2024 correspondant au 15 Dhou l-Hijjah 1445 de l’Hégire
L’Innocence du Prophète de Dieu, Youçouf ^alayhi s-salam
تَبْرِئَةُ نَبِيِّ اللهِ يُوسُفَ عَلَيْهِ السَّلام
الحمد لله والصلاة والسلام على سيدنا محمّد رسول الله يا أيّها الذين آمنوا اتّقوا الله
Al-hamdou lil-Lahi was–salatou was-salamou ^ala sayyidina Mouhammad, raçouli l-Lah ; ya ‘ayyouha l-Ladhina ‘amanou t-taqou l-Lah.
Louanges à Dieu, nous Le louons, nous recherchons Son aide, nous demandons Son pardon, nous recherchons Sa bonne guidée. Nous demandons à Dieu qu’Il nous préserve du mal de nos âmes et de nos mauvaises œuvres.
Celui que Dieu guide, c’est lui le bien guidé, et celui que Dieu égare, tu ne lui trouveras personne pour le guider. Je témoigne qu’il n’est de dieu que Dieu, Lui seul n’a pas d’associé, Il n’a pas de semblable, Il n’a pas d’équivalent. Quoi que tu imagines en ton esprit, Dieu n’est pas ainsi. Celui qui attribue à Dieu une des significations des humains a commis une mécréance.
Je témoigne que notre maître, notre bien-aimé, notre guide, celui qui nous réjouit le cœur, Mouhammad est l’esclave de Dieu et Son messager, celui qu’Il a élu, celui qu’Il agrée le plus. Dieu l’a envoyé avec la bonne guidée, avec la religion de vérité, en tant que guide annonciateur de bonne nouvelle, avertisseur de châtiment, appelant à la religion agréée par Dieu, tel un flambeau éclatant de lumière. Par lui Dieu a guidé la communauté, il a levé le voile de l’obscurité, il a fait sortir les gens des ténèbres vers la lumière. Que Dieu le rétribue par ce dont Il a rétribué chacun de Ses prophètes pour sa communauté. Ô Dieu, honore et élève davantage en degré notre maître Mouhammad ainsi que sa famille et ses compagnons bons et purs et tous ceux qui les ont suivis parfaitement jusqu’au Jour du jugement.
Après quoi, esclaves de Dieu, je me recommande à moi-même et je vous recommande de faire preuve de piété à l’égard de Dieu Al-^Adhim. Craignez Dieu le Seigneur des mondes.
Allah ta^ala dit dans le Qour’an honoré, dans la sourate Youçouf :
﴿ ۞لَّقَدۡ كَانَ فِي يُوسُفَ وَإِخۡوَتِهِۦٓ ءَايَٰتٞ لِّلسَّآئِلِينَ ٧ ﴾
(laqad kana fi youçoufa wa’ikhwatihi ‘ayatoun lis-sa’ilin)
ce qui signifie : « Vous avez en la personne de Youçouf et de ses frères des signes pour ceux qui interrogent [à propos de leurs nouvelles]. »
Nous allons parler aujourd’hui, chers bien-aimés, d’une partie de la vie d’un prophète éminent parmi les honorables prophètes de Dieu, qui est notre maître Youçouf ^alayhi s-salam. Il fait partie des prophètes les plus célèbres de la descendance de Isra’il. La mention de son récit est parvenue dans le Qour’an honoré et sans entrer dans le détail, je voudrais dans mon discours d’aujourd’hui attirer l’attention sur l’innocence de ce prophète, pur de ce qui lui a été attribué, puisque certains ont prétendu qu’il aurait voulu faire la fornication et qu’il aurait pris, avec la femme du ^Aziz – le Haut dignitaire –, la position que l’homme prend avec son épouse, et d’autres choses encore qui ne sont pas dignes de lui.
Cela nous a donc amenés à prendre sa défense, à défendre ce prophète pur. Ainsi, nous disons que parmi ce qu’il est un devoir de croire, il y a que Dieu a préservé Son prophète Youçouf ^alayhi s-salam. Il l’a exempté de la débauche et Il l’en a protégé tout comme Il en a protégé tous les prophètes. C’est donc un devoir d’innocenter le prophète de Dieu Youçouf ^alayhi s-salam d’avoir commis la fornication et d’avoir envisagé de la commettre étant donné que la fornication n’est pas digne du plus simple des croyants, plus encore, celui qui la commet mérite une punition terrible ! Il n’est pas du tout valable d’attribuer pareille chose à un prophète pur ! Donc qu’aucun doute ne vienne embarrasser ton cœur à ce sujet, en effet l’état des prophètes de Dieu n’est pas comme l’état dans lequel peut se retrouver le commun des gens.
Et Allah ta^ala dit, dans sourate Al–‘An^am, après avoir mentionné un certain nombre d’entre eux :
﴿ وَكُلّٗا فَضَّلۡنَا عَلَى ٱلۡعَٰلَمِينَ ﴾
(wakoullan faddalna ^ala l-^alamin) [6/86] ce qui signifie : « Chacun d’eux, Nous leur avons accordé un degré supérieur au reste des créatures. » Les actes ignobles ne sont donc pas dignes de ceux à qui Dieu a accordé ce mérite éminent.
Le résumé de notre propos, c’est que Youçouf ^alayhi s-salam a grandi dans la maison du Haut dignitaire et ministre d’Égypte en y étant honoré. Il était d’une beauté extrême et lorsqu’il est devenu un jeune homme, l’épouse de ce haut dignitaire est tombée très amoureuse de lui. Elle-même était une femme extrêmement belle, de haut rang et en pleine jeunesse ; elle voulait faire la fornication et a déployé une ruse pour se retrouver seule à seul avec lui. Elle a verrouillé les portes, s’est apprêtée et a revêtu ses plus beaux vêtements et elle l’a appelé à elle sans aucune pudeur. Cependant il a refusé et s’en est abstenu avec la plus ferme détermination, demandant à Dieu la préservation de commettre pareil péché.
Allah ta^ala dit dans la sourate Youçouf :
﴿ وَرَٰوَدَتۡهُ ٱلَّتِي هُوَ فِي بَيۡتِهَا عَن نَّفۡسِهِۦ وَغَلَّقَتِ ٱلۡأَبۡوَٰبَ وَقَالَتۡ هَيۡتَ لَكَۚ قَالَ مَعَاذَ ٱللَّهِۖ ﴾
(warawadat-hou l-lati houwa fi baytiha ^an nafsihi waghallaqati l-’abwaba waqalat hayta laka qala ma^adha l-Lah)
ce qui signifie : « Celle dans la maison de laquelle il se trouvait a essayé de l’attirer, elle a verrouillé les portes et lui a dit : “Viens à moi” et il a dit : “Que Dieu m’en préserve.” »
Elle, elle a insisté pour commettre la fornication mais il lui a tourné le dos. Alors elle a attrapé son vêtement par derrière, sa chemise s’est déchirée, et elle l’a rattrapé ; lui a couru vers la porte tandis que son époux arrivait à ce moment-là. Elle a menti et a attribué à Youçouf ^alayhi s-salam d’avoir tenté de la séduire. Allah ta^ala dit dans cette même sourate :
﴿ وَٱسۡتَبَقَا ٱلۡبَابَ وَقَدَّتۡ قَمِيصَهُۥ مِن دُبُرٖ وَأَلۡفَيَا سَيِّدَهَا لَدَا ٱلۡبَابِۚ قَالَتۡ مَا جَزَآءُ مَنۡ أَرَادَ بِأَهۡلِكَ سُوٓءًا إِلَّآ أَن يُسۡجَنَ أَوۡ عَذَابٌ أَلِيمٞ قَالَ هِيَ رَٰوَدَتۡنِي عَن نَّفۡسِيۚ وَشَهِدَ شَاهِدٞ مِّنۡ أَهۡلِهَآ إِن كَانَ قَمِيصُهُۥ قُدَّ مِن قُبُلٖ فَصَدَقَتۡ وَهُوَ مِنَ ٱلۡكَٰذِبِينَ وَإِن كَانَ قَمِيصُهُۥ قُدَّ مِن دُبُرٖ فَكَذَبَتۡ وَهُوَ مِنَ ٱلصَّـٰدِقِينَ ﴾
(wastabaqa l-baba waqaddat qamisahou min doubourin wa’alfaya sayyidaha lada l-babi qalat ma jaza’ou man ‘arada bi’ahlika sou’an ‘il-la ‘an yousjana ‘aw ^adhaboun ‘alim qala hiya rawadatni ^an nafsi wachahida chahidoun min ‘ahliha ‘in kana qamisouhou qoudda min qouboulin fasadaqat wahouwa mina l-kadhibin wa’in kana qamisouhou qoudda min doubourin fakadhabat wahouwa mina s–sadiqin)
ce qui signifie : « Ils s’empressèrent tous deux en direction de la porte et elle déchira sa chemise par derrière. Ils se retrouvèrent face à son mari devant la porte. Elle lui dit alors : “Quelle punition à celui qui a voulu faire du tort à ta femme si ce n’est d’être emprisonné ou d’être supplicié ?” Il dit : “C’est elle qui a essayé de m’attirer” et un témoin de sa famille dit : “Si sa chemise est déchirée par devant alors elle a dit vrai et c’est lui qui fait partie des menteurs ; mais si sa chemise est déchirée par derrière, elle a menti et c’est lui qui fait partie des véridiques.” »
Dans le tafsir de At–Tabariyy, ce témoin était un enfant au berceau que Allah ta^ala a fait parler.
Quand au verset qui suit :
﴿ فَلَمَّا رَءَا قَمِيصَهُۥ قُدَّ مِن دُبُرٖ قَالَ إِنَّهُۥ مِن كَيۡدِكُنَّۖ إِنَّ كَيۡدَكُنَّ عَظِيمٞ ﴾
(falamma ra’a qamisahou qoudda min doubourin qala ‘innahou min kaydikounna ‘inna kaydakounna ^adhim)
il signifie : « Et quand il vit que sa chemise était déchirée par derrière, il a dit : “C’est certes encore une de vos ruses, certes vos ruses sont graves.“ » C’est-à-dire que lorsque son propre époux a vu cela, il a dit ce qu’il a dit. Il a su que c’était encore un de leurs stratagèmes. Son époux dit ensuite :
﴿ يُوسُفُ أَعۡرِضۡ عَنۡ هَٰذَاۚ وَٱسۡتَغۡفِرِي لِذَنۢبِكِۖ إِنَّكِ كُنتِ مِنَ ٱلۡخَاطِِٔينَ ﴾
(yousoufou ‘a^rid ^an hadha wastaghfiri lidhanbiki ‘innaki kounti mina l-khati’in)
ce qui signifie : « “Youçouf, dissimule cela, et toi [c’est-à-dire elle] demande pardon pour ton péché certes tu fais partie de celles qui ont commis un péché.” » Ceci était encore une autre preuve de l’innocence de Youçouf mais devant l’argument éclatant de sa chasteté, la femme du haut dignitaire ne put rien faire d’autre que de reconnaître la chasteté de Youçouf. Allah ta^ala dit :
﴿ قَالَتِ ٱمۡرَأَتُ ٱلۡعَزِيزِ ٱلۡـَٰٔنَ حَصۡحَصَ ٱلۡحَقُّ أَنَا۠ رَٰوَدتُّهُۥ عَن نَّفۡسِهِۦ وَإِنَّهُۥ لَمِنَ ٱلصَّـٰدِقِينَ ﴾
(qalati mra’atou l-^azizi l-’ana has–hasa l-haqqou ‘ana rawattouhou ^an nafsihi wa’innahou lamina s–sadiqin)
ce qui signifie : « L’épouse du haut dignitaire dit: “Maintenant la vérité est apparue au grand jour, c’est bien moi qui ait essayé de le tenter quant à lui il est au nombre de ceux qui sont véridiques.” »
Il suffit comme preuve de l’innocence de ce prophète honoré qu’il se soit innocenté lui-même, comme en témoigne le Livre de Dieu par Sa parole :
﴿ هِيَ رَٰوَدَتۡنِي عَن نَّفۡسِيۚ ﴾
(hiya rawadatni ^an nafsi)
ce qui signifie : « C’est elle qui a tenté de m’attirer » et il n’y a pas de doute à propos de sa véracité et de sa préservation ainsi que tous les prophètes qui sont préservés du mensonge et de la calomnie.
Et si quelqu’un disait après toutes ces indications : « Alors que signifie la parole de Dieu dans la sourate Youçouf :
﴿ وَلَقَدۡ هَمَّتۡ بِهِۦۖ وَهَمَّ بِهَا لَوۡلَآ أَن رَّءَا بُرۡهَٰنَ رَبِّهِۦۚ كَذَٰلِكَ لِنَصۡرِفَ عَنۡهُ ٱلسُّوٓءَ وَٱلۡفَحۡشَآءَۚ إِنَّهُۥ مِنۡ عِبَادِنَا ٱلۡمُخۡلَصِينَ ﴾
(walaqad hammat bihi wahamma biha lawla ‘an ra’a bourhana rabbihi kadhalika linasrifa ^anhou s-sou’a wal-fahcha’a ‘innahou min ^ibadina l-moukhlasin)
ce qui signifie : « Elle a voulu [faire la fornication] avec lui et s’il n’avait pas eu la preuve de son Seigneur, il l’aurait envisagé ; ainsi Nous avons détourné de lui le mal et la vilénie, certes il fait partie de nos esclaves élus. »
La réponse à donner est la suivante : le meilleur de ce qui a été dit pour expliquer ce verset est de dire qu’elle, elle a envisagé [de faire la fornication] avec lui mais lui n’a pas envisagé cela du tout. Et s’il n’avait pas vu la preuve de la part de son Seigneur, il l’aurait envisagé ; toutefois, aucune éventualité de faire la fornication ne lui est venue à l’esprit parce que Dieu lui avait montré Sa preuve, et la preuve, c’est la préservation – al-^ismah –, c’est-à-dire la protection totale, sans faille. Cette explication a été indiquée par Al–Qourtoubiyy dans son Jami^ ainsi que d’autres que lui.
Comment attribuer à Youçouf le fait de rechercher la fornication alors que Dieu l’en a innocenté dans Son Livre ?! Y compris par la langue de la femme du Haut Dignitaire ! Dieu dit en informant au sujet de cette femme qu’elle a dit :
﴿ وَلَقَدۡ رَٰوَدتُّهُۥ عَن نَّفۡسِهِۦ فَٱسۡتَعۡصَمَۖ ﴾
(walaqad rawadttouhou ^an nafsihi fasta^sam)
ce qui signifie : « C’est moi qui ai essayé de le tenter mais il s’est abstenu. » Ce verset a indiqué que c’était elle qui avait voulu faire la fornication et avait œuvré pour cela et que lui, avait refusé cela fermement.
Attache-toi fermement à cette explication ! Attache-toi à l’innocence de Youçouf d’avoir voulu faire la fornication, d’avoir été tenté de la faire et garde-toi d’attribuer la volonté de commettre la fornication et l’intention de la faire à un prophète honorable, car c’est de l’égarement, cela revient à sortir de la religion, alors prends garde ! Prends bien garde !
Ayant tenu mes propos, je demande à Dieu qu’Il me pardonne ainsi qu’à vous.
Second Discours :
الحمد لله والصلاة والسَّلام على سيّدنا محمّد رسول الله يا أيّها الذين آمنوا اتّقوا الله
اللهم اغفِرْ للمؤمنين والمؤمنات
Al-hamdou lil-Lahi was–salatou was-salamou ^ala sayyidina Mouhammadin raçouli l-Lah ;
ya ‘ayyouha l-ladhina ‘amanou t-taqou l-Lah.
Allahoumma ghfir lil-mou’minina wal-mou’minat.