Khoutbah Miracles du Prophète Mouhammad

Khoutbah n°1254 : Le Prophète contenait sa colère et entretenait les liens familiaux

Le Prophète était le meilleur des gens par son aspect et son comportement.

 

Khoutbah n°1254

Discours du vendredi 6 octobre 2023 correspondant au 21 Rabi^ al-‘Awwal 1445 de l’Hégire.

Le Prophète صلَّى الله عليه وسلم contenait sa colère et
entreten
ait les liens familiaux

الحمد لله والصلاة والسلام على سيدنا محمّد رسول الله يا أيّها الذين آمنوا اتّقوا الله

Al-hamdou lil-Lahi wassalatou was-salamou ^ala sayyidina Mouhammad, raçouli l-Lah ; ya ‘ayyouha l-Ladhina ‘amanou t-taqou l-Lah.

Louanges à Dieu Qui élève ceux à qui Il prédestine le bien par la connaissance et la foi, et Qui éloigne les dénégateurs de la bonne guidée en les exposant à la perdition et à l’humiliation totale. Je témoigne qu’il n’est de dieu que Dieu, qu’Il est unique et qu’Il n’a pas d’associé, Celui Qui accorde avec largesse et par grâce, gloire à Lui Qui est exempt d’imperfection, Lui sur Qui le temps ne s’écoule pas, aucun endroit ne Le contient. Et je témoigne que notre maître محمد Mouhammad est Son esclave et Son messager, dont Dieu a parfait les vertus, la beauté et la bienfaisance. Que Dieu honore et élève en degré notre maître محمد Mouhammad à travers les époques, ainsi que sa famille, ses excellents compagnons et ceux qui les ont suivis correctement. Après quoi, esclaves de Dieu, je vous recommande, ainsi qu’à moi-même, de craindre Dieu, le Tout-Puissant Qui n’est pas vaincu, Celui Qui pardonne beaucoup de péchés, et de marcher sur la voie du Prophète l’Élu, de persévérer sur sa voie révélée jusqu’à la mort et d’accomplir les œuvres de ceux qui ont obtenu la réussite.

Dieu تعالى dit au sujet de notre Maître محمد Mouhammad صلَّى الله عليه وسلم :

﴿ وَإِنَّكَ لَعَلَىٰ خُلُقٍ عَظِيمٖ ٤ ﴾

(wa‘innaka la^ala khoulouqin ^adhim

ce qui signifie : « Tu as certes un comportement éminent. »

Et Al-Boukhariyy a rapporté du حديث hadith de ^A’ichah pour la description du Messager éminent :

(( كانَ خُلُقُهُ القُرْءان ))

(kana khoulouqouhou l-Qour’an)

ce qui signifie : « Il possédait tout comportement de bien indiqué dans le قرءان Qour’an. »

Celui qui veut donc connaître le comportement du Messagerqu’il lise le قرءان Qour’an et qu’il le comprenne ! Tout caractère de bien que Dieu a ordonné d’avoir dans le قرءان Qour’an faisait partie des caractères du Messager صلَّى الله عليه وسلم.

Et parmi les conduites de bien mentionnées dans le قرءان Qour’an, il y a : ordonner le bien et interdire le mal, patienter face à la nuisance et s’abstenir de nuire aux autres.

Al-Boukhariyy a rapporté du حديث hadith de ‘Anas Ibnou Malik qu’il a dit pour décrire le Messager de Dieu :

(( كانَ أَحْسَنَ النّاسِ خَلْقًا وخُلُقًا ))

(kana ‘ahçana n-naci khalqan wakhoulouqa)

ce qui signifie : « Il était le meilleur des gens par son aspect et son comportement. »

Abou Bakr Al-La’al dans son livre Makarimou l-‘Akhlaq a rapporté que le Prophète a dit :

(( كُنتُ بَيْنَ شَرِّ جارَيْنِ عُقْبَةَ بْنِ أَبي مُعَيْط وأَبي لَهَبٍ كانا يَرْمِيانِ بِما يخرجُ مِنَ النّاسِ عَلَى بابي ))

(kountou bayna charri jarayni ^Ouqbata bni ‘Abi Mou^ayt wa’Abi Lahab kana yarmiyani bima yakhroujou mina n-naci ^ala babi)

ce qui signifie : « J’habitais entre deux voisins exécrables : ^Ouqbah Ibnou ‘Abi Mou^ayt et Abou Lahab. Ils jetaient des déjections humaines sur ma porte. »

C’est-à-dire que le Prophète supportait leurs nuisances bien qu’il fût le plus courageux des êtres que Dieu a créés et qu’il eût la force physique de quarante hommes.

Malgré cela, l’indulgence était son trait de caractère, la patience était son comportement, le fait de supporter la nuisance d’autrui était son état habituel et le Bien-aimé, l’Élu a dit :

(( ما شَىْءٌ أَثْقَلُ في مِيزانِ الْمُؤْمِنِ يَوْمَ القِيامَةِ مِنْ خُلُقٍ حَسَنٍ فَإِنَّ اللهَ تَعالى يُبْغِضُ الفاحِشَ البَذِيءَ ))

(ma chay’oun ‘athqalou fi mizani l-mou’mini yawma l-qiyamati min khoulouqin haçanin fa’inna l-Laha ta^ala youbghidou l-fahicha l-badhi)

ce qui signifie : « L’excellent comportement pèsera très lourd dans la balance du croyant au Jour du jugement. Certes, Dieu تعالى n’agrée pas celui qui est indécent et grossier» At-Tirmidhiyy a dit que c’est un حديث حسن صحيح hadith haçan-sahih.

L’excellence de comportement, chers frères, consiste à supporter la nuisance d’autrui, à s’abstenir de nuire à autrui et à prodiguer le bien.

Regardez mes frères de foi, ce Prophète éminent que Dieu تعالى l’honore et l’élève davantage en degré, regardez combien son comportement est éminent !

L’un des savants non musulmans de Médine qui s’appelait Zayd Ibnou Sa^yah avait lu dans certains livres anciens au sujet du Prophète des derniers temps qu’une grande injustice le touchant n’augmentait en lui qu’indulgence et clémence. Après l’émigration du Messager  à Médine, ce savant non musulman voulait savoir si cette description s’appliquait bien au Messager.

Il a fait une transaction avec le Messager de sorte que le Messager soit endetté, d’une dette à échéance fixée. Trois jours avant l’arrivée du terme, il est venu voir le Prophète صلَّى الله عليه وسلم pour réclamer sa dette en disant une parole qui blesse les sentiments des musulmans. C’est alors que notre maître ^Oumar Ibnou l-Khattab, que Dieu l’agrée, avait voulu venger le Prophète. Il était sur le point de le frapper, mais le Messager indulgent et patient, que Dieu l’honore et l’élève davantage en degré, l’en a empêché. C’est alors que ce savant non musulman avait su que notre maître محمد Mouhammad صلَّى الله عليه وسلم était le Messager de Dieu, qu’il était le Prophète des derniers temps. Et il a prononcé les deux témoignages pour devenir musulman.

Parmi les choses qui aident à supporter la nuisance d’autrui, il y a le fait de contenir sa colère. Dieu تعالى a fait l’éloge des personnes pieuses qui contiennent leur colère. Il les a décrites comme étant bienfaisantes et qu’elles sont agréées par Dieu.

Dieu تعالى dit :

﴿ وَٱلۡكَٰظِمِينَ ٱلۡغَيۡظَ وَٱلۡعَافِينَ عَنِ ٱلنَّاسِۗ وَٱللَّهُ يُحِبُّ ٱلۡمُحۡسِنِينَ ﴾

(wal-kadhimina l-ghaydha wal-^afina ^ani n-naçi wal-Lahou youhibbou l-mouhsinin)

ce qui signifie : « Ceux qui étouffent leur colère et ceux qui pardonnent aux gens, certes, Dieu agrée les bienfaisants. »

Il est rapporté dans le حديث hadith honoré que celui qui contient sa colère alors qu’il est capable de la faire éclater, Dieu lui donnera à choisir, devant tout le monde, au Jour du jugement, celles parmi les femmes du Paradis qu’il voudra [rapporté par Abou Dawoud et At-Tirmidhiyy / حديث حسن hadith haçan].

Mon frère musulman, si quelqu’un te fait du tort, ou te blesse, ou t’insulte, et que tu étouffes ta colère pour agir conformément à l’ordre de Dieu, alors que tu es capable d’agir sur le coup de la colère, Dieu تبارك وتعالى te laissera choisir parmi les femmes du Paradis celle que tu voudras. Alors aie un grand cœur ! Sois de ceux qui pardonnent beaucoup, cela fait partie des caractères des gens honorables.

Concernant le mérite de prodiguer le bien envers autrui, parmi ce qui l’indique, il y a le حديث hadith de Al-Bayhaqiyy dans le livre Al-‘Adab, lorsque le Messager de Dieu صلَّى الله عليه وسلم avait répondu à ^Ouqbah Ibnou ^Amir quand il l’avait interrogé : « Comment être sauvé ô Messager de Dieu ? » il lui avait dit :

(( تَصِلُ مَنْ قَطَعَكَ وتُعْطِي مَنْ حَرَمَكَ وتَعْفُو عَمَّنْ ظَلَمَكَ ))

(tasilou man qata^aka watou^ti man haramaka wata^fou ^amman dhalamak)

ce qui signifie : « Tu entretiens les relations avec celui qui les a rompues avec toi, tu donnes à celui qui ne t’a pas donné et tu pardonnes à celui qui a été injuste avec toi»

Concernant le premier caractère cité dans sa parole صلَّى الله عليه وسلم : « Tu entretiens les relations avec celui qui les a rompues avec toi» Cela veut dire qu’entretenir le lien avec lui est un droit qu’il a sur toi. Les proches parents, ce sont les proches du côté du père ou de la mère. Il n’est pas permis à quelqu’un de rompre les relations avec ceux de ses proches avec qui il doit les garder, de sorte qu’ils ressentent un froid et un sentiment d’abandon lorsqu’il rompt les relations avec eux. C’est aussi le cas même si ce proche parent, de son côté, ne lui rend pas visite. La manière complète d’entretenir les relations avec ses proches, c’est maintenir les liens avec celui qui les a rompus. Il n’a donc pas à dire : « Ce proche parent ne me rend pas visite, alors je ne lui rends pas visite ! »

Il n’est pas permis de répondre à la rupture par la rupture. C’est au contraire un devoir de répondre à la rupture par l’entretien des relations familiales.

Parmi les causes de dislocation des sociétés, il y a justement la rupture des relations avec les proches. Quelqu’un se dit par exemple : « Si mon cousin paternel ne me rend pas visite, alors je ne lui rends pas visite. »  et qu’une femme se dit par exemple : « Si ma cousine maternelle ne me rend pas visite, alors je ne suis pas prête à condescendre à lui rendre visite. »

Le fait de rendre visite aux proches qui ne te rendent pas visite n’est pas une humiliation, ce n’est pas un rabaissement, c’est plutôt un caractère de bien et un acte d’obéissance.

Parmi ce qui relève de l’obligation d’entretenir les relations, il y a de soutenir financièrement ton proche parent lorsqu’il se trouve en difficulté et dans le besoin, pour combler ses besoins de base. Si personne ne l’aide et que tu as connaissance de son état, c’est un devoir pour toi de combler ses besoins si tu en es capable. Ceci rentre dans le cadre de l’entretien obligatoire des liens familiaux.

Combien de personnes de nos jours manquent à ce devoir, que Dieu nous en préserve !

Craignez donc Dieu et entretenez les relations avec vos proches parents ! Demandez l’aide de Dieu pour gagner Son agrément, attachez-vous aux règles de comportement que nous dicte Sa voie révélée, attachez-vous à la guidée de Son Prophète صلَّى الله عليه وسلم.

Que Dieu nous protège, nous ainsi que nos familles, ceux qui nous aiment et ceux qui nous aident à suivre Ses ordres et à Lui obéir, et à suivre Son Prophète, par Sa grâce et Sa munificence.

Ayant tenu mes propos, je demande à Dieu qu’Il me pardonne ainsi qu’à vous-mêmes.

Second Discours :

الحمد لله والصلاة والسَّلام على سيّدنا محمّد رسول الله يا أيّها الذين آمنوا اتّقوا الله اللهم اغفِرْ للمؤمنين والمؤمنات.

Al-hamdou lil-Lahi wassalatou was-salamou ^ala sayyidina Mouhammadin raçouli l-Lah ;
ya ‘ayyouha l-ladhina ‘amanou t-taqou l-Lah
.

Allahoumma ghfir lil-mou’minina wal-mou’minat.

Sache mon frère musulman qu’il n’y a pas de comportement qui soit meilleur que le comportement du Messager de Dieu صلَّى الله عليه وسلم que Dieu le rétribue pour nous de la meilleure rétribution. Habituer son âme à supporter la nuisance d’autrui est un moyen pour atteindre les hauts degrés. Celui qui étouffe sa colère, qui se contrôle lors la colère, aura préservé son âme, il l’aura protégée. Combien de crimes ont pour cause la colère ? Combien de ruptures de liens entre des frères, des proches parents, ont pour cause la colère ? Combien de disputes et de divergences ont pour raison le fait de ne pas contenir son âme au moment de la colère ?

Et le plus dangereux dans lequel l’homme peut se retrouver en cas de colère, c’est la mécréance, que Dieu تعالى nous en préserve. Et ceux qui n’ont pas de scrupule à insulter Dieu du simple fait que leur épouse les a contredit dans un ordre quelconque, ou du simple fait que leur fils leur a désobéi, n’a pas suivi leurs ordres. Le Hafidh An-Nawawiyy a dit : « Si un homme se met en colère contre son fils ou son esclave et qu’il se met à le frapper violemment et qu’un autre lui dit : « N’es-tu pas musulman !? » et qu’il lui répond : « Non » délibérément il devient mécréant. » Ici « délibérément » signifie par sa propre volonté, même s’il était en colère. D’autres chaféites, des hanafites, malékites et d’autres, ont même indiqué cela textuellement. Ibnou Hibban a rapporté avec une chaîne de transmission authentique que le Messager de Dieu صلَّى الله عليه وسلم a dit :

(( لَيْسَ الشَّدِيدُ مَنْ غَلَبَ النّاسَ ولَكِنَّ الشَّدِيدَ مَنْ غَلَبَ نَفْسَهُ ))

(layça ch-chadidou man ghalaba n-naça walakinna ch-chadida man ghalaba nafsah)

ce qui signifie : « Celui qui est fort véritablement, ce n’est pas celui qui arrive à vaincre les gens, mais celui qui est fort véritablement, c’est celui qui arrive à vaincre son âme. »