Khoutbah

Khoutbah n°1209 : Les bienfaits de Dieu apparents et non-apparents

Nous devons remercier Dieu pour les bienfaits dont Il nous a fait grâce et dont nul autre que Lui ne sait le nombre. Ces bienfaits sont de deux sortes : les bienfaits apparents et les bienfaits non-apparents.

Khoutbah n°1209

Discours du vendredi 25 Novembre 2022

Les bienfaits de Dieu apparents et non-apparents 

الحمد لله والصلاة والسلام على سيدنا محمّد رسول الله يا أيّها الذين آمنوا اتّقوا الله

Al-hamdou lil-Lahi wassalatou was-salamou ^ala sayyidina Mouhammad, raçouli l-Lah ; ya ‘ayyouha l-Ladhina ‘amanou t-taqou l-Lah.

Louanges à Dieu le Seigneur des mondes, Il nous a fait grâce de cette religion, Il nous a inspiré la foi en Lui et la certitude, Il nous a fait grâce de la bonne santé, de l’argent et des enfants. Nous le remercions تعالى pour Ses bienfaits et nous utilisons Ses bienfaits pour le remercier. Nous demandons à Dieu qu’Il nous préserve du mal de nos âmes et de nos mauvais actes. Celui que Dieu guide nul ne peut l’égarer et Celui Qu’Il égare nul ne peut le guider.       

Je témoigne qu’il n’est de dieu que Dieu Lui Seul, Il n’a pas d’associé, الأول Al-Awwal Celui Qui n’a pas de début à Son existence, الدائم Ad-Da’im, Celui qui n’a pas de fin à Son existence الظَّاهِرُ AdhDhahir Celui Dont rien n’est au-dessus de Lui البَاطِنُ Al-Batin Celui Dont rien n’est en-dessous de Lui, Il existe de toute éternité avant le temps et avant l’endroit, Il a créé l’endroit et a fait s’écouler le temps, Celui Qui ne change pas, Il existe sans endroit et Il n’est pas sujet au temps.

Et je témoigne que notre maître محمّد Mouhammad notre éminence, notre guide et notre modèle, celui qui est une source de joie pour nous, محمّد Mouhammad est l’esclave de Dieu et Son messager, Son élu et Son bien-aimé, celui qui veillait la nuit par remerciement à son Seigneur pour les bienfaits qu’Il lui a accordés. Alors que Dieu lui pardonne tout [petit] péché qu’il aurait pu faire. Il est celui qui a dit :

(( أفلا أكونُ عَبدًا شَكورًا ))

(‘afala ‘akounou ^abdan chakoura)

ce qui signifie : « Ne serais-je donc pas un esclave qui remercie [parfaitement son Seigneur] ? »

Que Dieu élève davantage en degrés notre maître محمّد Mouhammad, le Prophète qui ne lisait pas et n’écrivait pas, ainsi que tous ses frères prophètes et envoyés et qu’Il les apaise quant au sort de leurs communautés.

Après cette introduction, je vous recommande, ainsi qu’à moi-même de faire preuve de piété à l’égard de Dieu العَلِيّ القدير Al-^Aliyy Al-Qadir, de persévérer sur la religion éminente qu’Il agrée et d’œuvrer conformément au قرآن Qour’an honoré et à la Sounnah du Prophète, que lui soient destinées les meilleures invocations d’élévation en degré et les plus complètes demandes de préservation de sa communauté.

Dieu تعالى dit dans le قرآن Qour’an honoré dans la sourate النحل An-Nahl :

﴿وَإِن تَعُدُّواْ نِعْمَةَ اللهِ لَا تُحْصُوهَا إِنَّ اللهَ لَغَفُورٌ رَّحِيمٌ ﴾

(wa‘in ta^ouddou ni^mata l-Lahi la touhsouha ‘inna l-Laha laghafouroun Rahim)

ce qui signifie : « Et si vous cherchez à dénombrer les bienfaits de Dieu, vous ne pourrez pas les énumérer, certes Dieu accorde le pardon, Il est miséricordieux. »

Il convient, chers frères de foi, que nous remercions Dieu pour les bienfaits dont Il nous a fait grâce et dont nul autre que Lui ne sait le nombre.

Ces bienfaits, esclaves de Dieu, sont de deux sortes : les bienfaits apparents et les bienfaits non-apparents, tout comme Dieu تعالى dit dans la sourate لقمان Louqman :

﴿وَأَسْبَغَ عَلَيْكُمْ نِعَمَهُ ظَاهِرَةً وَبَاطِنَةً ﴾

(wa‘asbagha ^alaykoum ni^amahou dhahiratan wabatinatan)

ce qui signifie : « Il vous a amplement accordé Ses bienfaits, apparents et non-apparents. »

Il est parvenu d’un des savants qu’il a expliqué ce verset en disant que les bienfaits apparents sont ceux que l’on voit de ses yeux chez les gens, comme la richesse, le pouvoir, la beauté, l’accomplissement des actes de bien. Et les bienfaits non-apparents sont les bienfaits que l’on trouve en soi-même, comme la connaissance de Dieu تعالى, la certitude en Son existence, mais aussi toutes les épreuves que Dieu تعالى repousse de Ses esclaves.

Parmi les bienfaits de la première catégorie, ceux qui sont apparents, il y a la bonne santé, la descendance, l’argent, l’honneur, mais aussi les fleuves, la pluie, les récoltes, le bétail, l’eau fraîche et bien d’autres choses. Il est un devoir, pour celui qui est responsable, de remercier Dieu pour ces bienfaits. Le remerciement de Dieu, chers frères de foi, a lieu en s’abstenant d’utiliser les bienfaits de Dieu dans la désobéissance à Dieu et en s’abstenant de mécroire en Lui et en Ses Messagers. Quelqu’un qui s’acquitte du remerciement de cette manière-là, c’est un esclave qui remercie son Seigneur. Quant à celui qui remercie Dieu par sa langue mille fois, mais qui utilise les bienfaits de Dieu dans la désobéissance à Dieu, il n’aura pas remercié son Seigneur comme il se doit.

Sachez qu’au Jour du jugement, nous serons interrogés. Il est rapporté dans le حديث hadith de Abou Barzah Al-‘Aslamiyy que le Messager de Dieu صلَّى الله عليه وسلم a dit dans un حديث hadith rapporté par At-Tirmidhiyy dans ses Sounan, qui l’a jugé sahih :

(( لا تَزُولُ قَدَمَا عَبْدٍ يَوْمَ القِيامَةِ حَتَّى يُسْأَلَ عَنْ عُمُرِهِ فِيمَ أَفْناهُ وعَنْ عِلْمِهِ فِيمَ فَعَلَ وعَنْ مالِهِ مِنْ أَيْنَ اكْتَسَبَهُ وفِيمَ أَنْفَقَهُ وعَنْ جِسْمِهِ فِيمَ أَبْلاهُ ))

(la tazoulou qadama ^abdin yawma l-qiyamati hatta yous’ala ^an ^oumourihi fima ‘afnah wa^an ^ilmihi fima fa^al wa^an malihi min ‘ayna ktasabahou wafima ‘anfaqah wa^an jismihi fima ‘ablah)

ce qui signifie : « L’esclave ne quittera pas sa position au Jour du jugement avant d’avoir été interrogé à propos de sa vie, à quoi il l’a passée ; à propos de sa science, ce qu’il en a fait ; à propos de son argent, d’où il l’a acquis et dans quoi il l’a dépensé ; à propos de son corps, en quoi il l’a utilisé. »

D’après Abou Hourayrah, que Dieu l’agrée, le Messager de Dieu صلَّى الله عليه وسلم a dit dans un حديث hadith rapporté par Al-Hakim dans Al-Moustadrak, qui l’a jugé sahih :

(( أوّلُ ما يُحاسَبُ به العبدُ يَومَ القِيامةِ أن يُقالَ لهُ ألمْ أصِحَّ لكَ جِسْمَكَ وأرْوِكَ مِنَ الماءِ البارِد ))

 (‘awwalou ma youhasabou bihi l-^abdou yawma l-qiyamati ‘an youqala lahou ‘alam ‘asihha laka jismak, wa‘arwika mina l-ma’i l-barid)

ce qui signifie : « La première des choses à propos de laquelle l’esclave sera interrogé au Jour du jugement c’est qu’il lui sera dit : n’est-ce pas que Je t’ai donné un corps en bonne santé ? N’est-ce pas que Je t’ai donné de l’eau fraîche à boire ? »

Alors demande des comptes à ta personne, mon frère en Islam, et réfléchis bien si tu t’es acquitté du remerciement pour ces bienfaits comme il se doit.

Parmi les bienfaits non-apparents, chers frères de foi, il y a le bienfait éminent, auquel nul autre bienfait n’équivaut, à savoir la foi en Dieu et ce qui s’en suit comme soumission à Dieu, comme amour des vertueux, comme certitude, comme amour de la science et ce qui est de cet ordre.

La foi en Dieu et en Son Messager, c’est le capital du musulman, c’est le plus éminent, le meilleur et le plus honorable des bienfaits qui soient accordés à l’être humain.

Celui à qui le bas monde a été accordé mais à qui la foi ne l’a pas été, c’est comme si rien ne lui avait été accordé. Et celui à qui la foi a été accordée sans que rien de ce bas monde ne lui soit accordé, c’est comme s’il n’avait été privé de rien.

Ainsi, d’après عبد الله ^Abdou l-Lah Ibnou Mas^oud, le Messager de Dieu صلَّى الله عليه وسلم a dit dans un حديث hadith rapporté par l’Imam Ahmad dans son Mousnad :

(( إنّ اللهَ يُعطي الدنيا مَن يُحبُّ ومَن لا يُحبُّ ولا يعطي الدينَ إلَّا لِمَن أَحَبَّ ))

 (‘inna l-Laha you^ti d-dounia man youhibb waman la youhibb wala you^ti d-din ‘il-la liman ‘ahabb)

ce qui signifie : « Certes Dieu accorde le bas monde à qui Il agrée et à qui Il n’agrée pas et Il n’accorde la religion de l’Islam qu’à celui qu’Il agrée. »

Et parmi les bienfaits qui sont une manifestation du bienfait de la foi et qui apparaissent à travers les organes de la personne, il y a l’accomplissement des devoirs et l’abandon des péchés et le rajout des actes surérogatoires.

Le bienfait de la foi est non-apparent mais sa trace transparait sur les organes et les membres.

La foi est une condition pour l’acceptation des bonnes œuvres. Ainsi d’après ^A’ichah, que Dieu l’agrée, elle a dit : « J’ai dit : Ô Messager de Dieu, Ibnou Joud^an vivait dans la jahiliyyah, il entretenait les relations avec ses proches parents et donnait à manger aux pauvres, est-ce que cela lui sera profitable ? » Le Messager صلَّى الله عليه وسلم a dit dans un حديث hadith rapporté par Mouslim dans son Sahih

(( لا يَنفَعُهُ إنّهُ لم يقُلْ يومًا رَبِّ اغفِرْ لي خطيئَتي يومَ الدين ))

(la yanfa^ouhou ‘innahou lam yaqoul yawman Rabbi ghfir li khati’ati yawma d-din)

ce qui signifie : « Cela ne lui sera pas profitable car il n’a jamais dit un jour : Seigneur pardonne-moi mon péché au Jour du jugement » c’est-à-dire qu’il n’est pas mort sur la foi, il n’avait pas connu Dieu تعالى et n’avait pas cru à la résurrection après la mort.

Celui qui meurt sans être musulman viendra au Jour du jugement sans avoir aucune bonne action, car il n’a pas connu Dieu et n’a pas cru en Lui.

Quant au musulman qui n’a pas remercié Dieu pour Ses bienfaits et qui est mort en faisant partie des grands pécheurs, Il est sous la volonté de Dieu : s’Il veut, Il le châtie et s’Il veut, Il lui pardonne.

Quant à celui à qui Dieu a accordé la force d’obéissance et qui a remercié Dieu pour Ses bienfaits, apparents et non-apparents, en se soumettant à l’ordre de Dieu de sorte à accomplir les devoirs, se garder des péchés et utiliser les bienfaits de Dieu dans l’obéissance à son Seigneur, sa rétribution sera dans l’au-delà la félicité éternelle qui ne prendra jamais fin et ne s’interrompra jamais.

Dieu تعالى dit dans la sourate البينة Al-Bayyinah :

﴿إِنَّ الَّذِينَ ءَامَنُواْ وَعَمِلُواْ الصَّالِحَاتِ أُوْلَئِكَ هُمْ خَيْرُ البَرِيَّةِ ٧ جَزَاؤُهُمْ عِندَ رَبِّهِمْ جَنَّاتُ عَدْنٍ تَجْرِي مِن تَحْتِهَا الأَنْهَارُ خَالِدِينَ فِيهَا أَبَدًا رَضِيَ اللهُ عَنْهُمْ وَرَضُواْ عَنْهُ ذَلِكَ لِمَنْ خَشِيَ رَبَّهُ ٨﴾

[98/7-8] (‘inna l-ladhina ‘amanou wa^amilou ssalihati ‘oula’ika houm khayrou l-bariyyah jaza’ouhoum ^inda Rabbihim jannatou ^adnin tajri min tahtiha l-‘anhar khalidina fiha ‘abada radiya l-Lahou ^anhoum waradou ^anh dhalika liman khachiya Rabbah)

ce qui signifie : « Certes ceux qui ont été croyants et qui ont accompli les bonnes œuvres, ceux-là sont les meilleures des créatures, leur rétribution de la part de leur Seigneur ce sont des jardins de résidence éternelle, dans lesquels coulent des fleuves, ils y resteront éternellement, Dieu les a agréés et ils se sont satisfaits de Dieu ceci est réservé à ceux qui craignent leur Seigneur. »

Ces gens-là seront les plus heureuses des créatures, car Dieu تعالى les a agréés tout comme ils se sont satisfaits de Lui.

Et l’agrément de Dieu est l’un de Ses attributs, ce n’est pas comme l’agrément d’une des créatures. L’agrément de Dieu signifie la volonté de faire grâce et d’accorder des bienfaits.

Quant à la satisfaction des esclaves de leur Seigneur, cela signifie qu’ils ont cru en Lui, ils se sont soumis à Sa prédestination, ils ont abandonné toute objection contre Lui dans quoi que ce soit qui puisse leur arriver, ils ont au contraire patienté, en accomplissant les devoirs, en abandonnant les péchés, ils se sont abstenus d’utiliser les bienfaits de Dieu dans Sa désobéissance, ils ont patienté face aux épreuves qu’ils ont subies, et leur rétribution est que Dieu les a agréés, bonheur à eux, bonheur à eux ! 

Nous demandons à Dieu qu’Il nous accorde une fin heureuse, qu’Il nous accorde de gagner le Paradis, d’être préservé de l’enfer et de venir à Son jugement alors qu’Il nous agrée.

Ayant tenu mes propos, je demande que Dieu me pardonne ainsi qu’à vous-mêmes.

Second Discours :

الحمد لله والصلاة والسَّلام على سيّدنا محمّد رسول الله يا أيّها الذين آمنوا اتّقوا الله اللهم اغفِرْ للمؤمنين والمؤمنات.

Al-hamdou lil-Lahi wassalatou was-salamou ^ala sayyidina Mouhammadin raçouli l-Lah ;
ya ‘ayyouha l-ladhina ‘amanou t-taqou l-Lah
. Allahoumma ghfir lil-mou’minina wal-mou’minat.

Louanges à Dieu. Nous Le louons, nous recherchons Son aide. Que les honneurs de la part de mon Seigneur et l’apaisement quant au sort de sa communauté soient accordés à notre maître محمد Mouhammad, ainsi qu’à sa famille et à ses compagnons bons et purs.

Sachez, chers frères de foi, que celui qui remercie Dieu pour Ses grâces comme il se doit entrera au Paradis. Les gens du Paradis ne sont pas tous du même degré, ainsi il y a au Paradis les Prophètes, les saints et les pieux, et les musulmans désobéissants entreront également au Paradis, même si certains d’entre eux vont être châtiés pendant un certain temps en enfer auparavant mais leur demeure finale après cela sera au Paradis.

La félicité du Paradis est de différents degrés, chacun selon son cas, ainsi il y a au Paradis une félicité générale qui est obtenu par tout un chacun à savoir qu’ils seront heureux, ils ne seront jamais malheureux. Ils seront vivants, ils ne mourront jamais. Ils seront en bonne santé, ils ne seront jamais malades. Ils seront jeunes, ils ne vieilliront jamais. Parmi cela, Il y a également les quatre fleuves : le fleuve qui est de lait qui ne pourrit pas, le fleuve qui est d’eau qui ne s’altère pas, le fleuve qui est de khamr qui ne fait pas perdre la raison et qui ne provoque pas des maux de tête et le fleuve qui est de miel pur.

Il y a également une félicité spécifique qui sera obtenue par les vertueux : ce sont ceux qui ont accompli les devoirs dans leur totalité et qui ont évité les interdits dans leur totalité. Preuve en est le حديث hadith que rapporte Abou Hourayrah que Dieu l’agrée, de celui qui est véridique, et auquel n’est révélé que la véracité صلَّى الله عليه وسلم d’après ce qu’il rapporte de son Seigneur تعالى qui a dit :

أَعْدَدْتُ لِعِبادِيَ الصّالِحِينَ مَا لَا عَيْنٌ رَأَتْ وَلَا أُذُنٌ سَمِعَتْ وَلَا خَطَرَ عَلَى قَلْبِ بَشَرٍ

[rapporté par Al-Boukhariyy dans son Sahih] (a^dadtou li^ibadiya ssalihin ma la ^aynoun ra’at wala ‘oudhounoun sami^at wala khatara ^ala qalbi bachar) ce qui signifie :   J’ai réservé pour Mes esclaves vertueux ce qu’aucun un œil n’a vu, aucune une oreille n’a entendu et qui n’a même pas effleuré l’imagination d’un humain. »

Abou Hourayrah a dit : « Récitez si vous voulez la parole de Dieu dans la sourate السجدة As-Sajdah :

﴿فَلَا تَعْلَمُ نَفْسٌ مَّآ أُخْفِيَ لَهُم مِّن قُرَّةِ أَعْيُنٍ جَزَاءً بِمَا كَانُواْ يَعْمَلُونَ﴾

(fala ta^lamou nafsoun ma ‘oukhfiya lahoum min qourrati ‘a^younin jaza’an bima kanou ya^maloun)

ce qui signifie : « Aucune personne ne sait ce qui lui a été réservée comme réjouissance pour les yeux en rétribution de ce qu’elles avaient accompli. » Fin de citation.