Comportement Khoutbah

Khoutbah n°1182 :  La solidarité entre les croyants

Le Prophète a dit que celui qui s’endort repu en sachant qu’à côté de chez lui son voisin a faim, n’aura pas eu une foi complète en lui.

Khoutbah n°1182

Discours du vendredi 20 mai 2022 correspondant au 19 Chawwal 1443 de l’Hégire.

La solidarité entre les croyants

الحمد لله والصلاة والسلام على سيدنا محمّد رسول الله يا أيّها الذين آمنوا اتّقوا الله

Al-hamdou lil-Lahi wassalatou was-salamou ^ala sayyidina Mouhammad, raçouli l-Lah ; ya ‘ayyouha l-Ladhina ‘amanou t-taqou l-Lah.

Louanges à Dieu. Encore une fois, la louange est à Dieu ; la louange est à Dieu et salut et paix à Ses esclaves qu’Il a élus ; la louange est à Dieu Celui Qui est unique, Qui ne se divise pas, Qui n’est pas multiple, Dont toutes les créatures ont besoin alors que Lui n’a besoin de rien, Celui Qui n’engendre pas et Qui n’est pas engendré et Qui n’a pas d’équivalent. Je Le loue, je recherche Son aide, je recherche Sa bonne guidée et je Le remercie. À Lui reviennent les bienfaits reçus et les grâces ainsi que les bonnes rétributions. À Toi la louange, ô notre Seigneur, pour ce que Tu nous accordes ; louanges à Dieu Qui nous a guidés à cela. Nous n’aurions certainement pas été guidés si Dieu ne nous avait pas guidés.

Louanges à Dieu et que l’élévation en degré et l’apaisement quant au sort de sa communauté soient accordées à notre maître محمّد Mouhammad, le Messager de Dieu, ainsi qu’à sa famille, à ses compagnons et à ceux qui les ont suivis, d’une louange qui soit en rapport avec Ses bienfaits. Que l’élévation en degré et la préservation de sa communauté de ce que le Prophète craint pour elle, soient accordées à celui que Dieu a envoyé en tant que miséricorde pour les mondes, pour qu’il soit témoin, guide annonciateur de bonne nouvelle et avertisseur d’un châtiment, appelant à la religion que Dieu agrée par Sa volonté, flambeau radieux et lune resplendissante.

Chers bien-aimés croyants, je vous recommande ainsi qu’à moi-même de faire preuve de piété à l’égard de Dieu العَظِيم Al-^Adhim. Dieu تبارك وتعالى dit dans le قرآن Qour’an honoré, dans la sourate الأَعۡرَاف Al-A^raf:

﴿ كُلُواْ مِن طَيِّبَاتِ مَا رَزَقْنَاكُمْ ﴾

(koulou min tayyibati ma razaqnakoum) [7/160] ce qui signifie : « Mangez des bonnes choses que Nous vous avons accordées en subsistance. »

Et le Prophète عَلَيْهِ الصَّلاةُ والسَّلامُ dit :

(( إِنَّ رُوحَ القُدُسِ نَفَثَ في رُوعِي أَنَّهُ لَنْ تَمُوتَ نَفْسٌ حَتَّى تَسْتَكْمِلَ رِزْقَها وأَجَلَها فَأَجْمِلُوا في الطَّلَبِ خُذُوا ما حَلَّ ودَعُوا ما حَرُمَ ))

(‘inna rouha l-qoudouci nafatha fi rou^i ‘annahou lan tamouta nafsoun hatta tastakmila rizqaha wa’ajalaha fa’ajmilou fi ttalab, khoudhou ma halla wada^ou ma haroum) ce qui signifie : « Certes, جبريل Jibril a insufflé dans mon cœur que personne ne mourra avant que ne s’achève sa subsistance et son terme. Alors, recherchez votre subsistance sans exagération. Prenez ce qui est licite et délaissez ce qui est interdit. » ou comme il l’a dit عَلَيْهِ الصَّلاةُ والسَّلامُ. 

Et il a dit également عَلَيْهِ الصَّلاةُ والسَّلامُ :

(( ما ءامَنَ بِي مَنْ باتَ شَبْعانَ وجارُهُ جائِعٌ إِلى جَنْبِهِ وهُوَ يَعْلَمُ بِهِ ))

(maamana bi man bata chab^ana wajarouhou ja’i^oun ‘ila janbihi wahouwa ya^lamou bih) [rapporté par At-Tabaraniyy dans Al-Mou^jamou l-Kabir] ce qui signifie : « N’aura pas eu une foi complète en moi celui qui s’endort repu en sachant qu’à côté de chez lui son voisin a faim. »

Chers frères de foi, en ces jours difficiles que les musulmans endurent, se distingue celui qui est véridique envers Dieu de celui qui ne l’est pas… En ces jours se distinguent ceux qui font des sacrifices et qui sont sincères des opportunistes et des égoïstes… En ces jours se distingue celui qui est cupide et préfère son propre confort et son propre bien-être de celui qui est altruiste même s’il est dans la difficulté… En ces jours se distinguent et se manifestent ceux pour qui les problèmes et les nécessités des musulmans sont des sujets importants et qui s’en préoccupent.

La parole du Prophète صلَّى الله عليه وسلم que جبريل Jibril a insufflé dans son cœur que personne ne mourra avant d’avoir pris la totalité de sa subsistance et d’avoir atteint l’échéance de sa vie, sa parole nous indique que nos durées de vie sont limitées, que nos souffles sont comptés, que nos termes sont fixés et que nos subsistances sont déterminées. Ainsi, aucune maladie ne rapproche l’échéance, et aucune bonne santé ni aucun bien être, aucune jeunesse ni aucune vigueur qui se prolonge ne retarde l’échéance. Chacun meurt lorsque son terme est atteint, personne ne peut retarder عَزْرائِيل ^Azra’il عليه السلام ni le faire venir plus tôt. Et chacun consomme la subsistance qui lui a été prédestinée. C’est pour cela que le Prophète صلَّى الله عليه وسلم nous a enseigné le fait de nous suffire de peu de choses, en disant (khoudhou ma halla wada^ou ma haroum) : « Prenez ce qui est licite et délaissez ce qui est interdit. » Et il a dit عَلَيْهِ الصَّلاةُ والسَّلامُ :

(( يا كَعْبَ بْنَ عُجْرَةَ إِنَّهُ لا يَدْخُلُ الجَنَّةَ لَحْمٌ نَبَتَ مِنْ سُحْتٍ النارُ أَوْلَى بِهِ ))

(ya Ka^ba bna ^Oujrata ‘innahou la yadkhoulou l-jannata lahmoun nabata min souht, an-narou ‘awla bih) [rapporté par Al-Hakim dans Al-Moustadrak] ce qui signifie : « Ô Ka^b Ibnou ^Oujrah, aucune chair ayant poussé sur l’interdit n’entrera [directement] au Paradis, le feu sera prioritaire pour le prendre. »

Alors, mon frère, ne sois pas cupide, préoccupé par ton confort et ton bien-être. Sois plutôt doux, indulgent, généreux, dispense des aumônes avec un grand cœur.

En effet, il a dit عَلَيْهِ الصَّلاةُ والسَّلامُ :

(( ما ءامَنَ بِي مَنْ باتَ شَبْعانَ وجارُهُ جائِعٌ إِلى جَنْبِهِ وهُوَ يَعْلَمُ بِهِ ))

(maamana bi man bata chab^ana wajarouhou ja’i^oun ‘ila janbihi wahouwa ya^lamou bih) c’est-à-dire que quelqu’un qui s’endort repu en sachant qu’à côté de chez lui son voisin est dans le besoin, n’aura pas un degré de foi complète. Que dire alors de celui qui, non seulement n’éprouve pas de miséricorde envers ce voisin-là, mais rend sa situation plus difficile encore.

Alors ayez pitié, esclaves de Dieu, de vos frères musulmans quand des nuages noirs et compacts s’amassent au-dessus de leurs têtes, en ouvrant large vos cœurs et vos maisons, en les aidant de tout votre possible et votre capacité. En effet, les malheurs et les nuisances, les tourments et les difficultés se déplacent comme les pièces d’un jeu d’échecs d’une case à l’autre. Les croyants sont comme un seul et même corps, tout comme il l’a dit عَلَيْهِ الصَّلاةُ والسَّلامُ. Par conséquent, il ne convient pas de tirer partie des difficultés de tes frères croyants d’une manière que ton Seigneur n’agrée pas. Il ne convient pas d’être de ceux qui aggravent leur situation alors que les circonstances actuelles se sont abattues sur eux.

Mes frères de foi, combler les besoins de première nécessité est un devoir, une obligation, et ne pas le faire pour qui en est capable est une chose répréhensible qu’il est un devoir d’interdire.

Que l’on se rappelle mutuellement cela si l’on voyait quelqu’un manquer à ce devoir. Qu’on le lui rappelle à ce moment-là et que l’on se rappelle que l’obligation de combler les besoins de première nécessité ne se limite pas aux détenteurs de richesses extravagantes, à ceux qui possèdent des centaines de milliers, voire des millions de dollars. C’est au contraire une obligation qui incombe à tous les gens qui ont leur suffisance. C’est une obligation d’ordre communautaire sur eux de combler les besoins de base des nécessiteux.

Il est à savoir que lorsque les gens se montrent durs les uns envers les autres et que les choses répréhensibles deviennent courantes parmi eux sans que cela ne change, il faut s’attendre à ce que descende sur eux des épreuves, qui toucheront à la fois le vertueux et le vicieux.

Alors craignez Dieu, esclaves de Dieu, et que chacun d’entre nous s’emploie à purifier son âme, car, certes, la mort est imminente.

Second Discours[1] :

الحمد لله والصلاة والسلام على سيدنا محمّد رسول الله يا أيّها الذين آمنوا اتّقوا الله اللهمّ اغفِرْ للمؤمنين والمؤمنات

Al-hamdou lil-Lahi wassalatou was-salamou ^ala sayyidina Mouhammadin raçouli l-Lah ;
ya ‘ayyouha l-ladhina ‘amanou t-taqou l-Lah
.

Allahoumma ghfir lil-mou’minina wal-mou’minat.

[1] Il s’agit des piliers selon Ach-Chafi^iyy pour ceux qui seraient amenés à donner le discours entièrement en français. Les piliers devraient être dits en arabe.

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