Khoutbah

Khoutbah n°1057 : Se fier à Dieu et mettre en garde contre la divination et la voyance

Parmi les devoirs du cœur, il y a se fier à Allah qui est le fait de s’en remettre à Lui ta^ala. Il est donc un devoir de se fier à Allah, car Il est le Créateur de toute chose, que ce soit ce qui est profitable ou ce qui est nuisible.

Khoutbah n°1057

Discours du vendredi 27 décembre 2019 correspondant au 30 Rabi^ al-Akhir 1441 de l’Hégire.

 Se fier à Dieu et mettre en garde contre la divination et la voyance 

Al-hamdou lil-Lahi [1] wassalatou was-salamou ^ala sayyidina Mouhammad, raçouli l-Lah ; ya ‘ayyouha l-Ladhina ‘amanou t-taqou l-Lah.

La louange est à Allah. Nous Le louons, nous recherchons Son aide, Sa bonne guidée, et Son pardon, nous Le remercions et nous demandons que Allah nous préserve du mal de nos âmes et de nos mauvaises œuvres. Celui que Allah guide, nul ne peut l’égarer et celui qu’Il égare, nul ne peut le guider.

Je témoigne qu’il n’est de dieu que Allah, le dieu unique Qui n’a pas d’associé, Qui n’a pas de semblable ni de ressemblant, Celui Qui n’a pas d’image, ni d’organe, ni de taille, ni de corps, ni d’endroit. Il a créé les mondes et Il se dispense des mondes, Il a créé le Trône en tant que manifestation de Sa toute-puissance et ne l’a pas pris comme endroit pour Lui-même. Que mon Seigneur soit glorifié et exempté de toute imperfection, car Il est Celui Qui n’a pas d’associé dans la divinité et Qui contraint Ses créatures à ce qu’Il veut.

Et je témoigne que notre maître et notre bien-aimé, notre éminence et notre guide, la cause de notre joie, Mouhammad, est Son esclave et Son Messager, celui qu’Il a élu et qu’Il agrée le plus. Ô Allah honore et élève davantage en degré notre Maître Mouhammad, d’une élévation par laquelle nous espérons que nos affaires nous soient réglées et nos tourments dissipés et que nous soyons protégés du mal de nos ennemis ; et préserve sa communauté, ainsi que ses compagnons bons et purs, sa famille et tous ceux qui l’ont suivi, de ce que le Messager craint pour sa communauté, d’une ample préservation.

Esclaves de Allah, je vous recommande ainsi qu’à moi-même de faire preuve de piété à l’égard de Allah, Al-^Aliyy, Al-Qadir, Lui Qui dit dans un verset explicite de Son Livre :

﴿ ٱللَّهُ لَآ إِلَٰهَ إِلَّا هُوَۚ وَعَلَى ٱللَّهِ فَلۡيَتَوَكَّلِ ٱلۡمُؤۡمِنُونَ ﴾

[sourat At-Taghaboun / 13] (Allahou la ‘ilaha ‘il-la houwa wa^ala l-Lahi falyatawakkali l-mou’minoun) ce qui signifie : « Allah, il n’est de dieu que Lui. Que les croyants se fient totalement à Allah. »

Mes frères de foi, parmi les devoirs du cœur, il y a se fier à Allah qui est le fait de s’en remettre à Lui ta^ala. Il est donc un devoir pour l’esclave que de se fier à Allah, car Il est le Créateur de toute chose, que ce soit ce qui est profitable ou ce qui est nuisible, ainsi que de tout ce qui entre en existence. Par conséquent, en réalité, nul ne crée la nuisance et le profit si ce n’est Allah. Ainsi, lorsque l’esclave a cette croyance fermement établie dans le cœur, le cœur résigné à cela, qu’il se fie totalement à Allah, pour sa subsistance ou pour la préservation contre les choses nuisibles.

Se fier à Allah, c’est avoir la confiance du cœur en Allah. Al-Jounayd Al-Baghdadiyy a dit que Allah l’agrée : « Le tawwakoul, c’est de ne véritablement se fier à nul autre que Allah. »

Celui qui se fie à Allah évitera d’avoir recours à ce que Allah a interdit, que ce soit la sorcellerie ou la consultation des voyants et des devins.

Notre bien aimé Mouhammad, que Allah l’honore et l’élève davantage en degré a dit :

(( مَنْ أَتَى كاهِنًا أَوْ عَرّافًا فَصَدَّقَهُ بِما يَقُولُ فَقَدْ كَفَرَ بِما أُنْزِلَ عَلى محمَّدٍ ))

[rapporté par Al-Hakim] (man ‘ata kahinan ‘aw ^arrafan fasaddaqahou bima yaqoul faqad kafara bima ‘ounzila ^ala Mouhammad) ce qui signifie : « Celui qui va consulter un devin ou un voyant en croyant à ce qu’il dit, certes, il aura mécru en ce qui a été révélé à Mouhammad. »

Un kahin –un devin–, c’est quelqu’un qui annonce des choses qui pourraient se produire dans le futur, comme ceux qui ont des complices parmi les jinn qui leur ramènent des informations. En se basant sur leurs informations, il annonce aux gens que telle ou telle chose va se produire. Quant au ^arraf –le voyant–, c’est quelqu’un qui parle de choses qui ont déjà eu lieu dans le passé, par exemple ce qui a été volé et ce qui est de cet ordre.

Celui qui va consulter un voyant ou un devin en ayant pour croyance qu’il a connaissance du ghayb, des choses cachées, il aura mécru en Allah et en Son messager, car nul autre que Allah ne sait le ghayb, les choses cachées. En effet, Allah ta^ala dit :

﴿ قُل لَّا يَعۡلَمُ مَن فِي ٱلسَّمَٰوَٰتِ وَٱلۡأَرۡضِ ٱلۡغَيۡبَ إِلَّا ٱللَّهُ ۚ﴾

[sourat An-Naml / 65] (qoul la ya^lamou man fi s-samawati wal-‘ardi l-ghayba ‘il-la l-Lah) ce qui signifie : « Dis : Nul dans les cieux et dans la terre ne sait les choses cachées –al-ghayb–. Seul Allah sait le ghayb. »

Celui qui a mécru et qui est visé par le hadith, ce n’est pas celui qui croit que leurs propos peuvent coïncider avec la réalité tout comme il se peut qu’ils ne coïncident pas. Une telle personne reste musulmane et ne devient pas mécréante, mais elle a commis une désobéissance en les interrogeant.

Que l’on sache également qu’il y a certains jinn qui espionnent les anges en essayant d’écouter ce que les anges chargés de faire descendre la pluie se disent entre eux. Alors que les anges sont dans les nuages, les jinn montent à proximité de ces nuages pour entendre ce qu’ils se disent entre eux au sujet des événements qui vont se produire cette année-là sur terre, que telle personne va mourir ou que telle autre va naître, que telle personne va avoir le pouvoir ou que telle autre va être démise de ses fonctions, et ce genre de choses que Allah a accordées aux anges de savoir. En effet, Allah accorde aux anges, aux prophètes et aux saints la connaissance de certaines choses cachées, mais Il ne leur fait pas connaître toutes les choses cachées. Après avoir espionné les anges, ces jinn redescendent sur terre et vont transmettre ces informations à ceux qui ont des complices parmi les humains.

Prenez garde aussi à ceux qui prétendent faire revenir des âmes alors qu’en réalité, ils ne font que ramener des jinn. L’âme des pieux ne souhaite pas revenir dans le bas monde, même s’il devait posséder tout le bas monde et ce qu’il contient. Quant aux âmes des mécréants, elles sont sous l’emprise des anges du châtiment. Aucun de ces charlatans ne peut ramener l’âme d’un mécréant et l’enlever des mains des anges du châtiment. Ceux qui viennent en réalité dans les assemblées de ces charlatans, ce sont les jinn qui connaissaient l’état de la personne avec laquelle ils vivaient. Il s’agit soit de son qarin, soit d’un autre jinn qui connaît bien sa vie ; il ment et dit : « Je suis l’âme d’Untel ! » Que Dieu nous en préserve !

Quant à celui qui répète une ayah un certain nombre de fois dans un objectif louable, il n’est pas concerné par ce que nous venons de citer. Il se peut que les anges de la miséricorde viennent en soutien, par les bénédictions de la récitation de cette ayah. Toutefois, celui dont l’objectif est de gagner le bas monde, les anges de la miséricorde ne viennent pas le soutenir.

La plupart de ceux qui se disent spirites ou médium –c’est-à-dire des rouhaniyy qui prétendent avoir des anges avec eux– sont des gens qui font intervenir des jinn, mais ils ne le disent pas aux gens pour conserver leur réputation. En effet, lorsqu’ils leur disent : « Nous sommes des rouhaniyy », les gens viennent les consulter. Au début, les jinn montrent parfois qu’ils appliquent la religion, puis ils introduisent des choses contraires à la religion.

Notre Chaykh, que Allah l’agrée, nous a parlé d’un homme de leur région qui disait : « Je suis un rouhaniyy » c’est-à-dire « J’ai des anges avec moi. » Les gens venaient demander son aide pour soigner un malade ou autre chose. Il venait après le coucher du soleil, puis les gens entraient auprès de lui. Ensuite, il éteignait les lumières et les gens ressentaient alors des mouvements et entendaient une présence qui passait le salam à l’assistance. Mais au lieu de dire : « Nous sommes des jinn », ils disaient plutôt : « Nous sommes des rouhaniyy ! » Puis ils disaient : « Ce malade est atteint de telle chose et son remède est telle chose. » Une fois, lorsque ces jinn sont venus, l’un d’eux a dit : « Certains pensent du mal de nous et disent que nous sommes des jinn, mais nous ne sommes pas des jinn, nous sommes des anges, nous n’avons ni père ni mère. » Mais Allah ta^ala a dévoilé ce jinn, car lui-même l’a avoué en disant : « J’ordonne à mon fils Maymoun de faire telle chose. » Allah l’a dévoilé, car il est bien connu que les anges ne se reproduisent pas et ne sont ni mâles ne femelles. Leurs corps sont créés à partir de lumière, ils ne mangent pas, ne boivent pas, ne se reproduisent pas. Ils ne désobéissent à Allah en rien de ce qu’Il leur ordonne de faire et font tout ce qu’Il leur ordonne d’accomplir.

Mes frères de foi, le Chaykh ^Abdou l-Wahhab Ach-Cha^raniyy, que Allah l’agrée, a dit dans son livre Lata’ifou l-Minani wal-‘Akhlaq en rapportant de Ibnou ^Arabiyy : « Celui qui veut ne pas s’égarer, qu’il ne lâche pas la balance de la Loi de sa main ne fût-ce le temps d’un clin d’œil, mais qu’il la garde avec lui nuit et jour, lors de chaque parole, chaque geste et chaque croyance. »

Mon frère, chaque fois que tu viens pour faire la prière ici, joins-toi aux assemblées d’enseignement de la religion que nous tenons ici, cela renforcera en toi la balance de la religion. Celui qui apprend la Loi agréée par Allah, pourra distinguer ce qui est beau et ce qui est laid, ce qui est bon et ce qui est mauvais, le licite et l’illicite, la mécréance et la foi.

Ô Allah, fais-nous apprendre ce qui nous est utile, fais-nous profiter de ce que Tu nous apprends et augmente-nous en science.

Après avoir tenu mes propos, je demande que Allah me pardonne ainsi qu’à vous-mêmes.

Second Discours[1] :

Al-hamdou lil-Lahi wassalatou was-salamou ^ala sayyidina Mouhammadin raçouli l-Lah ;
ya ‘ayyouha l-ladhina ‘amanou t-taqou l-Lah.

Allahoumma ghfir lil-mou’minina wal-mou’minat.

[1] Il s’agit des piliers selon Ach-Chafi^iyy pour ceux qui seraient amenés à donner le discours entièrement en français. Les piliers devraient être dits en arabe.