Khoutbah

Khoutbah n°1041 : ^Achoura’

Quelques jours nous séparent de la commémoration de ^Achoura’, le 10ème jour du mois de Al-Mouharram. C’est le jour où Allah a sauvé du déluge notre maître Nouh  et ceux qui étaient avec lui. C’est également le jour où Allah a sauvé notre maître Mouça ainsi que les musulmans qui l’avaient suivi, de Pharaon l’injuste.

 

Khoutbah n°1041

Discours du vendredi 6 septembre 2019 correspondant au 7 al-mouharram 1441 de l’Hégire.

^Achoura

Al-hamdou lil-Lahi [1] wassalatou was-salamou ^ala sayyidina Mouhammadi r-raçouli l-Lah ; ya ‘ayyouha l-Ladhina ‘amanou t-taqou l-Lah.

La louange est à Allah, nous Le louons, nous recherchons Son aide, nous recherchons Sa bonne guidée et nous Le remercions. Nous demandons à Allah qu’Il nous préserve du mal de nos âmes et de nos mauvaises œuvres. Celui que Allah guide nul ne peut l’égarer et Celui qu’Il égare nul ne peut le guider. Je témoigne qu’il n’est de dieu que Allah, qu’Il est le dieu unique et qu’Il n’a pas d’associé, ni de semblable, ni d’opposant, ni d’équivalent.

Je témoigne que notre maître, notre bien aimé, notre guide, notre éminence, la cause de notre joie, Mouhammad, est Son esclave et Son Messager, Son élu et celui qu’Il agrée le plus. Il a transmis le message, il s’est acquitté de ce qui lui a été confié et il a donné le conseil à la communauté, que Allah le rétribue pour nous du meilleur de ce dont Il a rétribué l’un de Ses prophètes. Ô Allah, honore et élève davantage notre Maître Mouhammad, le meilleur des êtres créés ainsi que tous ses frères prophètes appuyés par des miracles éclatants, et préserve sa communauté et sa famille, d’une immense préservation.

Esclaves de Allah, je vous recommande ainsi qu’à moi-même de faire preuve de piété à l’égard de Allah, Al-^Aliyy, Al-^Adhim, et de prendre pour modèle les prophètes et les messagers et d’œuvrer pour gagner l’agrément de Allah. Allah Al-^Aliyyou l-^Adhim dit dans les versets explicites de Son noble Livre :

﴿وَلَقَدۡ أَرۡسَلۡنَا نُوحًا إِلَىٰ قَوۡمِهِۦ فَلَبِثَ فِيهِمۡ أَلۡفَ سَنَةٍ إِلَّا خَمۡسِينَ عَامٗا فَأَخَذَهُمُ ٱلطُّوفَانُ وَهُمۡ ظَٰلِمُونَ فَأَنجَيۡنَٰهُ وَأَصۡحَٰبَ ٱلسَّفِينَةِ وَجَعَلۡنَٰهَآ ءَايَةٗ لِّلۡعَٰلَمِينَ﴾

[sourat Al-^Ankabout / 14 et 15] (walaqad ‘arsalna Nouhan ‘ila qawmihi falabitha fihim ‘alfa sanatin ‘il-la khamsina ^aman fa‘akhadhahoumou ttoufanou wahoum dhalimoun ; fa‘anjaynahou wa’ashaba s-safinati waja^alnahaayatan lil-^alamin) ce qui signifie : « Nous avons envoyé Nouh à son peuple. Il est resté mille années moins cinquante ans parmi eux. Le déluge les a emportés alors qu’ils étaient injustes. Nous l’avons alors sauvé, lui, ainsi que ceux qui étaient sur l’Arche. Et Nous en avons fait un signe éclatant pour les mondes. »

Allah ta^ala dit :

﴿فَأَوۡحَيۡنَآ إِلَىٰ مُوسَىٰٓ أَنِ ٱضۡرِب بِّعَصَاكَ ٱلۡبَحۡرَۖ فَٱنفَلَقَ فَكَانَ كُلُّ فِرۡقٖ كَٱلطَّوۡدِ ٱلۡعَظِيمِ وَأَزۡلَفۡنَا ثَمَّ ٱلۡأٓخَرِينَ وَأَنجَيۡنَا مُوسَىٰ وَمَن مَّعَهُۥٓ أَجۡمَعِينَ ثُمَّ أَغۡرَقۡنَا ٱلۡأٓخَرِينَ إِنَّ فِي ذَٰلِكَ لَأٓيَةٗۖ وَمَا كَانَ أَكۡثَرُهُم مُّؤۡمِنِينَ وَإِنَّ رَبَّكَ لَهُوَ ٱلۡعَزِيزُ ٱلرَّحِيمُ﴾

[sourat Ach-Chou^ara / 63 à 68] (fa‘awhayna ‘ila Mouça ‘ani drib bi^asaka l-bahra fanfalaqa fakana koullou firqin kattawdi l-^adhim ; wa‘azlafna thamma l-‘akharin ; wa‘anjayna Mouça waman ma^ahou ‘ajma^in ; thoumma ‘aghraqna l-‘akharin ; ‘inna fi dhalika la’ayatan wama kana ‘aktharouhoum mou’minin ; wa‘inna Rabbaka lahouwa l-^Azizou r-Rahim) ce qui signifie : « Nous avons révélé à Mouça de frapper avec son bâton la mer. C’est alors que la mer s’est fendue en plusieurs parties, chaque partie telle une immense montagne. Nous avons fait se rapprocher les autres et avons sauvé Mouça ainsi que tous ceux qui étaient avec lui ; puis Nous avons noyé les autres. Il y a certes en cela un signe éclatant ; la plupart d’entre eux n’étaient pas croyants ; et certes Allah est Al-^Azizou r-Rahim. »

Chers bien-aimés, quelques jours nous séparent de la commémoration de ^Achoura, le 10ème jour du mois de Al-Mouharram. C’est la commémoration du jour où Allah a sauvé du déluge notre maître Nouh  et ceux qui étaient avec lui. Il les a fait descendre sains et saufs de l’Arche. C’est également la commémoration du jour où Allah a sauvé notre maître Mouça  ainsi que les musulmans qui l’avaient suivi, de Pharaon l’injuste, le mécréant et grand désobéissant. À ce sujet, l’Imam Ahmad rapporte dans son Mousnad de Abou Hourayrah, que Allah l’agrée, que le Prophète salla l-Lahou ^alayhi wasallam était passé auprès de mécréants des fils de ‘Israil qui étaient en train de jeûner le jour de ^Achouraet qu’il avait dit :

(( ما هَذا مِنَ الصَّوْمِ ))

(ma hadha mina ssawm) ce qui signifie : « Que représente ce jour pour être jeuné ? »

Ils lui avaient répondu : « C’est le jour où Allah a sauvé de la noyade Mouça et les fils de ‘Israil, alors que Pharaon est mort noyé ! Et c’est le jour où l’arche de Nouh s’est établie sur Al-Joudiyy. Nouh et Mouça l’ont jeûné pour remercier Allah ta^ala. »

C’est alors que le Prophète ^alayhi ssalatou was-salam avait dit :

(( أَنا أَحَقُّ بِمُوسَى وأَحَقُّ بِصَوْمِ هَذا اليَوْمِ ))

(‘ana ‘ahaqqou biMouça wa’ahaqqou bisawmi hadha l-yawm) ce qui signifie : « C’est moi qui suis sur la religion de Mouça et qui suis prioritaire pour jeûner ce jour-ci. » C’est alors qu’il a dit à ses compagnons de jeûner. Fin de citation

Mes frères de foi, notre maître Nouh ^alayhi s-salam a été envoyé par Allah à des gens mécréants. Il a entrepris de les appeler à l’Islam, de nuit comme de jour, en privé tout comme en public, tantôt en leur évoquant la promesse de récompense pour celui qui obéit, et tantôt en leur parlant de la menace pour celui qui n’obéit pas. Il est resté ainsi mille années moins cinquante ans, mais la plupart d’entre eux n’ont pas été croyants. Ils ont persisté sur leurs égarements et sur leur tyrannie. Ils ont fait preuve d’animosité envers lui. Ils lui faisaient du tort en se moquant de lui et en le frappant, et ils ne le relâchaient que lorsqu’il perdait connaissance, en pensant qu’il était mort. Puis Allah le guérissait. Pour autant, cela ne l’a pas détourné de l’appel à la religion agréée par Allah mais au contraire, Nouh ^alayhi s-salam revenait à nouveau pour appeler à la foi, sans aucune lassitude ni aucun ennui, jusqu’à ce que Allah lui révèle que mis à part ceux qui étaient déjà croyants, personne d’autre n’entrerait plus en Islam. C’est alors que notre maître Nouh ^alayhi s-salam a fait une invocation contre le peuple mécréant en disant :

﴿رَّبِّ لَا تَذَرۡ عَلَى ٱلۡأَرۡضِ مِنَ ٱلۡكَٰفِرِينَ دَيَّارًا﴾

[sourat Nouh / 26] (Rabbi la tadhar ^ala l-‘ardi mina l-kafirina dayyara) ce qui signifie : « Seigneur, fais qu’il n’y ait plus sur terre un seul mécréant vivant. »

Allah a fait que Son châtiment s’abatte sur eux, et ce fut le déluge qui n’a laissé aucun mécréant vivant. Il a sauvé Son prophète ainsi que ceux de son peuple qui avaient cru en lui, grâce à l’Arche que notre maître Nouh  avait fabriquée sur ordre de Allah. Allah l’a préservé par Sa grâce.

Chers frères de foi, notre maître Mouça  quant à lui, a vécu à l’époque d’un grand injuste, d’un tyran appelé Pharaon qui prétendait la divinité, que Dieu nous préserve d’une telle mécréance. Allah a ordonné à notre maître Mouça ^alayhi s-salam de se rendre auprès de Pharaon afin de l’appeler à l’Islam, de l’appeler à croire que Allah n’a pas d’associé et qu’Il n’a pas de ressemblant. C’est ainsi que Mouça ^alayhi s-salam s’est rendu auprès de Pharaon et qu’il lui a montré des miracles éclatants qui prouvaient catégoriquement qu’il était envoyé de la part de Allah. Malgré cela, Pharaon a commis de la mécréance et fait preuve d’orgueil. Il a causé beaucoup de tort au peuple de Mouça qui était composé de croyants.

Mouça ^alayhi s-salam s’est alors mis en route avec les fils de ‘Israil qui l’ont suivi, et ils ont quitté l’Égypte. Ils étaient environ six cent mille. Alors, Pharaon s’est lancé à leur poursuite avec un million six cent mille combattants. Il voulait anéantir Mouça et ceux qui étaient avec lui mais Allah a donné la victoire à Son messager.

Allah ta^ala dit :

﴿ فَأَوۡحَيۡنَآ إِلَىٰ مُوسَىٰٓ أَنِ ٱضۡرِب بِّعَصَاكَ ٱلۡبَحۡرَۖ فَٱنفَلَقَ فَكَانَ كُلُّ فِرۡقٖ كَٱلطَّوۡدِ ٱلۡعَظِيمِ ﴾

[sourat Ach-Chou^ara / 63] (fa‘awhayna ‘ila Mouça ‘ani drib bi^asaka l-bahra fanfalaqa fakana koullou firqin kattawdi l-^adhim) ce qui signifie : « Nous avons révélé à Mouça de frapper avec son bâton la mer. C’est alors que la mer s’est fendue en parties, chaque partie était telle une immense montagne. »

Chers bien-aimés, la mer s’est fendue et a laissé apparaître douze immenses montagnes d’eau, entre deux montagnes, il y avait un chemin de terre ferme. Mouça ^alayhi s-salam et ceux qui étaient avec lui se sont engagés dans la mer. Pharaon et ses soldats les ont rattrapés. Mais Allah a fait se noyer Pharaon et ses soldats, puis Il a sauvé Mouça ^alayhi s-salam ainsi que ceux qui étaient avec lui.

Allah ta^ala dit :

[sourat Younous / 90 et 91] (wajawazna bibani ‘Israila l-bahra fa‘atba^ahoum fir^awnou wajounoudouhou baghyan wa^adwan hatta ‘idha ‘adrakahou l-gharaqou qala ‘amantou ‘annahou la ‘ilaha ‘il-la l-Ladhiamanat bihi banou ‘Israila wa’ana mina l-mouslimin ; ’al’ana waqad ^asayta qablou wakounta mina l-moufsidin) ce qui signifie : « Nous avons fait que les fils de ‘Israil ont pu traverser la mer. Pharaon a essayé de les rattraper, lui et ses soldats, dans son agression et son injustice. Et quand il fut sur le point de se noyer, il dit : « Je crois qu’il n’est de dieu que Celui en Qui ont cru les fils de ’Israil et je suis au nombre des musulmans. » Est-ce maintenant que tu dis cela ? Alors qu’auparavant, tu désobéissais et tu étais au nombre des corrupteurs ! »

C’est-à-dire que lorsque Pharaon a su qu’il allait mourir noyé, il a fait l’annonce de son repentir, mais le repentir n’est pas utile dans cette situation. En effet, parmi les conditions du repentir, il y a qu’il ait lieu avant le moment où l’on a perdu tout espoir de continuer à vivre ; comme c’est le cas de quelqu’un qui est en train de se noyer. Et c’est ce qui est arrivé à Pharaon, cet ennemi de Dieu.

Allah dit :

﴿وَلَيۡسَتِ ٱلتَّوۡبَةُ لِلَّذِينَ يَعۡمَلُونَ ٱلسَّيِّ‍َٔاتِ حَتَّىٰٓ إِذَا حَضَرَ أَحَدَهُمُ ٱلۡمَوۡتُ قَالَ إِنِّي تُبۡتُ ٱلۡـَٰٔنَ وَلَا ٱلَّذِينَ يَمُوتُونَ وَهُمۡ كُفَّارٌۚ أُوْلَـٰٓئِكَ أَعۡتَدۡنَا لَهُمۡ عَذَابًا أَلِيمٗا﴾

[sourat An-Niça’ / 18] (walayçati t-tawbatou lil-ladhina ya^malouna s-sayyi’ati hatta ‘idha hadara ‘ahadahoumou l-mawtou qala ‘inni toubtou l-‘ana wala l-ladhina yamoutouna wahoum kouffaroun ‘oula’ika ‘a^tadna lahoum ^adhaban ‘alima) ce qui signifie : « Le repentir n’est accepté ni de la part de ceux qui commettent les péchés et qui disent, lorsqu’ils sont sur le point de mourir :« Maintenant, je fais le repentir », ni de la part de ceux qui meurent en étant mécréants. Ces gens-là, Nous leur avons réservé un châtiment douloureux. »

Chers bien-aimés, les prophètes de Allah nous ont donné des exemples concernant l’appel à la religion agréée par Allah, pour apprendre à patienter sur cette religion. Et c’est sur leur voie que les compagnons ont œuvré ainsi que les gens éminents de la famille du Prophète salla l-Lahou ^alayhi wasallam. Ils ont donné de leurs personnes pour défendre la religion agréée par Allah. À l’exemple de Al-Houçayn, le martyr, que Allah l’agrée, qui n’est pas si loin de nous. En effet, quand il a vu que quelqu’un qui n’était pas apte à diriger les affaires des musulmans s’avançait pour prendre le califat et s’emparer du pouvoir, sans avoir l’agrément des gens de mérite et sans aucun pacte d’allégeance de la part des gens qui connaissent les intérêts des musulmans, il a annoncé haut et fort qu’il désapprouvait cela. Il a refusé de l’approuver, car cela aurait été au détriment de l’intérêt religieux. Il s’est attaché fermement à la vérité, en ordonnant le bien et en interdisant le mal, jusqu’à être tué, lui qui était le fils de la fille du Messager de Allasalla l-Lahou ^alayhi wasallam. Il est mort en martyr et en victime, assassiné par les soldats d’un grand pécheur immoral. Mais grâce à cela, il a gagné l’immense récompense selon le jugement de Allah. Nous demandons à Allah de nous accorder la réussite et de suivre l’exemple de ces hommes illustres ; et cela n’est pas chose difficile pour Allah.

Ayant tenu mes propos, je demande que Allah me pardonne ainsi qu’à vous-mêmes.

Second discours

Al-hamdou lil-Lahi[1] wassalatou was-salamou ^ala sayyidina Mouhammadir-raçouli l-Lah ; ya ‘ayyouha l-Ladhina ‘amanou t-taqou l-Lah.

Allahoumma ghfir lil-mou’minina wal-mou’minat.

[1] Il s’agit des piliers selon Ach-Chafi^iyy pour ceux qui seraient amenés à donner le discours entièrement en français. Les piliers devraient être dits en arabe.