Khoutbah

Khoutbah n°1028 : Le maintien des liens familiaux

L’entretien des relations avec les proches parents musulmans fait partie des devoirs religieux. La rupture des relations avec eux est un grand péché, selon l’unanimité des musulmans.

Khoutbah n°1028

Discours du vendredi 7 juin 2019 correspondant au 4 chawwal 1440 de l’Hégire.

L’incitation à maintenir les relations avec les proches parents et la mise en garde de les rompre  

Al-hamdou lil-Lahi [1] wassalatou was-salamou ^ala sayyidina Mouhammadi r-raçouli l-Lah ; ya ‘ayyouha l-Ladhina ‘amanou t-taqou l-Lah.

La louange est à Allah, nous Le louons, nous nous repentons à Lui, nous recherchons Son aide, nous recherchons Sa bonne guidée et nous Le remercions. Nous demandons à Allah de nous préserver du mal de nos âmes et de nos mauvaises actions. Celui que Allah guide, nul ne peut l’égarer et celui qu’Il égare, nul ne peut le guider.

Je témoigne qu’il n’est de dieu que Allah, qu’Il est le dieu unique et qu’Il n’a pas d’associé, qu’Il n’a pas de ressemblant ni de semblable, ni d’équivalent ni d’égal.

Et je témoigne que notre Maître, notre bien-aimé, notre éminent guide, celui qui nous réjouit le cœur, notre Maître Mouhammad, est Son esclave et Son messager, Son bien-aimé et celui qu’Il a élu, celui que Allah a envoyé en tant que miséricorde pour les gens, guide annonciateur de bonnes nouvelles et avertisseur d’un châtiment. Il a parfaitement transmis le message, il s’est acquitté de ce qui lui a été confié, il a donné le conseil à la communauté et a fourni son effort, un véritable effort, dans la voie que Allah agrée. Que Dieu le rétribue pour nous du meilleur de ce dont Il a rétribué chacun de Ses prophètes.

Ô Allah, honore et élève davantage en degrés notre Maître Mouhammad ainsi que la famille de notre Maître Mouhammad comme Tu as honoré et élevé davantage en degrés notre Maître Ibrahim ainsi que la famille de notre Maître Ibrahim. Et accorde Tes bénédictions à notre Maître Mouhammad ainsi qu’à la famille de notre Maître Mouhammad comme Tu as accordé Tes bénédictions à notre Maître Ibrahim ainsi qu’à la famille de notre Maître Ibrahim. Certes Tu es Al-Hamid, Celui Qui mérite les louanges, Al-Majid, Celui Qui est glorifié.

Esclaves de Allah, je vous recommande ainsi qu’à moi-même de faire preuve de piété à l’égard de Allah, Al-^Aliyyou l-Qadir, Lui Qui dit dans un verset explicite de Son Livre :

﴿يَـٰٓأَيُّهَا ٱلنَّاسُ ٱتَّقُواْ رَبَّكُمُ ٱلَّذِي خَلَقَكُم مِّن نَّفۡسٖ وَٰحِدَةٖ وَخَلَقَ مِنۡهَا زَوۡجَهَا وَبَثَّ مِنۡهُمَا رِجَالٗا كَثِيرٗا وَنِسَآءٗۚ وَٱتَّقُواْ ٱللَّهَ ٱلَّذِي تَسَآءَلُونَ بِهِۦ وَٱلۡأَرۡحَامَۚ إِنَّ ٱللَّهَ كَانَ عَلَيۡكُمۡ رَقِيبٗا ١ ﴾

[sourat An-Niça’ / 1] (ya ‘ayyouha n-naçou ttaqou Rabbakoumou l-Ladhi khalaqakoum min nafsin wahidatin wakhalaqa minha zawjaha wabath-tha minhouma rijalan kathiran waniçaa, wattaqou l-Laha l-Ladhi taça’alouna bihi wal-‘arham, ‘inna l-Laha kana ^alaykoum raqiba) ce qui signifie : « Ô vous les gens, faites preuve de piété à l’égard de votre Seigneur, Lui Qui vous a créés à partir d’une même personne, à partir de laquelle Il a créé son épouse, et desquelles Il a fait naître beaucoup d’hommes et de femmes. Craignez Allah, Celui par Qui vous vous sollicitez les uns les autres. Et [craignez Allah en maintenant les liens avec] les proches parents. Certes, Allah sait tout de vous. »

﴿ٱتَّقُواْ رَبَّكُمُ﴾

(‘ittaqou Rabbakoumou) ce qui signifie : « Faites preuve de piété à l’égard de votre Seigneur » signifie obéissez à votre Seigneur en vous pliant à Ses ordres et en évitant Ses interdits. En effet, le gagnant est celui qui a préservé son âme en la protégeant, en la contraignant et en l’empêchant de commettre l’interdit. Celui qui agit de la sorte l’aura préservée. Quant à celui qui lâche la bride à son âme et abandonne ses organes au laisser aller pour commettre les pêchés, il aura humilié son âme et aura mérité le châtiment de Allah.

Empressez-vous donc d’accomplir le bien, vous les bien-aimés et gardez-vous bien de tomber dans les actes de désobéissance et les pêchés, car l’esclave verra au Jour du jugement que ce qu’il a accompli dans le bas monde est confirmé dans son livre. En effet, Allah ta^ala dit :

﴿إِنَّ ٱلسَّمۡعَ وَٱلۡبَصَرَ وَٱلۡفُؤَادَ كُلُّ أُوْلَـٰٓئِكَ كَانَ عَنۡهُ مَسۡ‍ُٔولٗا﴾

[sourat Al-‘Isra’ / 36]) ‘inna s-sam^a wal-basara wal-fou’ada koullou ‘oula‘ika kana ^anhou mas’oula (ce qui signifie : « Son ouïe, sa vue et son cœur, sur tout cela il aura des comptes à rendre. »

Même un regard qu’il a porté vers ce que Allah a interdit, il le retrouvera inscrit. Vous, esclaves de Allah, craignez donc Allah. Craignez la gravité de ce Jour au sujet duquel vous avez cru qu’il viendra sans doute aucun. Préparez-vous donc pour ce qui vient après la mort.

Celui à qui l’âme suggère de commettre un interdit, qu’il lui demande des comptes, et qu’il lui parle : « Ô mon âme, je veux pour toi le Paradis ! Ô mon âme je veux pour toi la félicité éternelle ! Ô mon âme ne m’emmène pas en enfer. » Se rendre des comptes à soi-même sert à empêcher ses organes de tomber dans l’interdit et à leur imposer l’obéissance. Ainsi, la personne sera heureuse dans les deux résidences, à savoir le bas monde et l’au-delà.

Esclaves de Allah,

﴿ ٱتَّقُواْ رَبَّكُمُ ٱلَّذِي خَلَقَكُم مِّن نَّفۡسٖ وَٰحِدَةٖ ﴾

(‘ittaqou Rabbakoumou l-Ladhi khalaqakoum min nafsin wahidah) ce qui signifie : « Craignez Allah Qui vous a créés à partir d’une même personne. » Il s’agit là de la personne même de ‘Adam ^alayhi s-salam.

﴿وَخَلَقَ مِنۡهَا زَوۡجَهَا﴾

(wakhalaqa minha zawjaha) ce qui signifie : « À partir de laquelle Il a créé son épouse » c’est-à-dire Hawwa’, qui a été créée à partir de la côte gauche la plus courte de ‘Adam.

﴿وَبَثَّ مِنۡهُمَا رِجَالٗا كَثِيرٗا وَنِسَآءٗۚ ﴾

(wabath-tha minhouma rijalan kathiran waniça’) ce qui signifie : « Allah a fait naître par eux beaucoup d’hommes et de femmes » c’est-à-dire qu’Il a fait naître de ‘Adam et de Hawwa’ de nombreux hommes et femmes qui ont été disséminés dans les différentes contrées de ce monde, avec leurs différents types, leurs caractéristiques, leurs couleurs et leurs langues. À ce sujet, Allah ta^ala dit :

﴿وَمِنۡ ءَايَٰتِهِۦ خَلۡقُ ٱلسَّمَٰوَٰتِ وَٱلۡأَرۡضِ وَٱخۡتِلَٰفُ أَلۡسِنَتِكُمۡ وَأَلۡوَٰنِكُمۡۚ إِنَّ فِي ذَٰلِكَ لَأٓيَٰتٖ لِّلۡعَٰلِمِينَ ٢٢﴾

[sourat Ar-Roum / 22] (wamin ‘ayatihi khalqou s-samawati wal-‘ardi wakhtilafou ‘alsinatikoum wa’alwanikoum ‘inna fi dhalika la’ayatin lil-^alamin) ce qui signifie : « Et parmi Ses signes, il y a la création des cieux et de la Terre, les variétés de langage et de couleur. Certes, il y a en cela des signes pour les mondes. »Il est exempt d’imperfection, Lui Qui est tout puissant sur toute chose, Lui Qui est tout puissant à châtier les mécréants et les grand-pécheurs, Lui Qui mérite l’extrême limite de la soumission.

﴿وَٱتَّقُواْ ٱللَّهَ ٱلَّذِي تَسَآءَلُونَ بِهِۦ﴾

(wattaqou l-Laha l-ladhi taça‘alouna bihi wal-‘arham) ce qui signifie : « Faites preuve de piété envers Allah, Celui par Qui vous vous sollicitez les uns les autres » c’est-à-dire obéissez à Allah, Celui par Qui vous faites appel les uns aux autres. En d’autres termes, vous sollicitez l’aide des uns aux autres en évoquant le nom de Dieu, comme par exemple lorsque quelqu’un dit à un autre : « S’il te plaît, par Allah, fais-moi telle chose. »

﴿وَٱلۡأَرۡحَامَۚ ﴾

(wal-‘arham) ce qui signifie : « Et [craignez Allah en maintenant les liens avec] les proches parents », cela signifie faites preuve de piété envers Allah en ne rompant pas les liens avec les proches parents.

﴿إِنَّ ٱللَّهَ كَانَ عَلَيۡكُمۡ رَقِيبٗا﴾

(‘inna l-Laha kana ^alaykoum raqiba) ce qui signifie : « Certes, Allah sait tout de vous », c’est-à-dire que Allah sait tout de vous et vous montrera vos actes au Jour du jugement. Il sait si vous entretenez les liens avec vos proches parents ou si vous faites preuve de manquement en cela.

Chers frères de foi, la religion honorée nous a incités à avoir des caractères éminents, à adopter les bons comportements. Ceci est une cause pour obtenir la récompense éminente dans l’au-delà. Ainsi, il est rapporté dans le Sahih de Ibnou Hibban que Abou Hourayrah, que Allah l’agrée, a dit : « Ô Messager de Allah parle-moi d’une chose telle que si je l’accomplis, j’entre au Paradis. » Alors, le Messager de Allasalla l-Lahou ^alayhi wasallam lui a dit :

(( أَطْعِمِ الطَّعامَ وأَفْشِ السَّلامَ وصِلِ الأَرْحامَ وقُمْ بِاللَّيْلِ والناسُ نِيامٌ تَدْخُلِ الجَنَّةَ بِسَلامٍ ))

(‘at^imi tta^ama wa’afchi s-salama wasili l-‘arhama waqoum bil-layli wan-naçou niyamoun tadkhouli l-jannata bisalam) ce qui signifie : « Donne à manger, passe le salam autour de toi, entretiens les relations avec les proches parents, lève-toi la nuit pour accomplir les prières surérogatoires pendant que les gens sont endormis ; et tu entreras en paix au Paradis. »

Ô vous mes bien-aimés, parmi les points sur lesquels la religion a insisté, il y a l’entretien des relations avec les proches parents, c’est un caractère que nous a enseigné le Messager de Allah salla l-Lahou ^alayhi wasallam par son comportement et par sa parole. Ainsi, le Messager de Allah salla l-Lahou ^alayhi wasallam, notre maître Mouhammad, quand Jibril ^alayhi s-salam est venu la première fois avec la révélation et qu’il a raconté à la dame Khadijah ce qu’il avait vu, comment l’Ange était descendu à lui, elle lui avait dit :

(( اثْبُتْ يا ابْنَ عَم وأَبْشِر، إِنَّكَ لَتَصِلُ الرَّحِمَ، وتَصْدُقُ الحَدِيثَ ، وتُكْسِبُ المَعْدُومَ، وتَقْرِي الضَّيْفَ، وتُعِينُ عَلى النَّوائِبِ ))

[rapporté par Al-Boukhariyy] (‘outhbout ya bna ^ammi wa’abchir, ‘innaka latasilou r-rahim, watasdouqou l-hadith, watouksibou l-ma^doum, wataqri ddayf, watou^inou ^ala n-nawa’ib) ce qui signifie : « Persévère, ô fils de mon oncle et accepte la bonne nouvelle. Certes, tu entretiens les relations avec les proches parents, tu dis la vérité, tu combles les besoins, tu honores l’invité et tu aides à faire face aux épreuves. »

Et lorsqu’a été révélée la ‘ayah :

﴿وَأَنذِرۡ عَشِيرَتَكَ ٱلۡأَقۡرَبِينَ﴾

[sourat Ach-Chou^ara‘ / 214] (wa’andhir ^achirataka l-‘aqrabin) ce qui signifie : « Et avertis ton clan le plus proche », le Messager de Allah salla l-Lahou ^alayhi wasallam était monté sur le mont AsSafa. Il s’était mis à appeler au point que les gens s’étaient rassemblés autour de lui, et il leur avait dit :

(( يا مَعْشَر قُرَيْشٍ اشْتَرُوا أَنْفُسَكُمْ ، لا أُغْنِي عَنْكُمْ مِنَ اللهِ شَيْئًا، يا بَنِي عَبْدِ مَنافٍ لا أُغْنِي عَنْكُمْ مِنَ اللهِ شَيْئًا ، إِلى أَنْ قالَ يا فاطِمَةُ بِنْتَ محمَّدٍ سَلِينِي مِنْ مالِي ما شِئْتِ لا أُغْنِي عَنْكِ مِنَ اللهِ شَيْئًا ))

[rapporté par Al-Boukhariyy] (ya ma^chara qouraychin ichtarou ‘anfousakoum la ‘oughni ^ankoum mina l-Lahi chay’a, ya bani ^abdi manafin la ‘oughni ^ankoum mina l-Lahi chay’a, ila ‘an qala ya fatimatou binta mouhammadin salini min mali ma chi’ti la ‘oughni ^anki mina l-Lahi chay’) ce qui signifie : « Ô vous gens de Qouraych, rachetez-vous. Certes, je ne pourrai rien vous épargner du châtiment de Dieu. Ô vous les fils de ^Abdou Manaf, je ne pourrai rien vous épargner du châtiment de Dieu. » Jusqu’à ce qu’il dise : « Ô Fatimah, fille de Mouhammad, demande-moi ce que tu veux de mon argent, mais je ne pourrai rien t’épargner du châtiment de Dieu » c’est-à-dire que le Messager de Allah salla l-Lahou ^alayhi wasallam a commencé par appeler sa tribu et ses proches : il a appelé ceux qui n’avaient pas encore cru afin qu’ils croient en Allah, et il a appelé ceux qui étaient déjà croyants en Allah, à s’attacher davantage à la foi et à l’obéissance à Allah jusqu’à la mort.

Esclaves de Allah, sachez que l’entretien des relations avec vos proches parents musulmans fait partie de l’ensemble des devoirs. La rupture des relations avec eux est un grand péché, selon l’unanimité des musulmans. Al-Boukhariyy et Mouslim ont rapporté que le Messager de Allah salla l-Lahou ^alayhi wasallam a dit :

(( لا يَدْخُلُ الجَنَّةَ قاطِعٌ ))

(la yadkhoulou l-jannata qati^) ce qui signifie : « N’entrera pas au Paradis [avec les premiers à y entrer] celui qui rompt les liens » c’est-à-dire qu’il sera châtié pendant un certain temps pour avoir rompu les liens avec ses proches parents musulmans, si Allah ne lui pardonne pas.

Aussi, Allah ta^ala dit :

﴿فَهَلۡ عَسَيۡتُمۡ إِن تَوَلَّيۡتُمۡ أَن تُفۡسِدُواْ فِي ٱلۡأَرۡضِ وَتُقَطِّعُوٓاْ أَرۡحَامَكُمۡ ٢٢ أُوْلَـٰٓئِكَ ٱلَّذِينَ لَعَنَهُمُ ٱللَّهُ فَأَصَمَّهُمۡ وَأَعۡمَىٰٓ أَبۡصَٰرَهُمۡ ﴾

[sourat Mouhammad / 22-23] (fahal ^açaytoum ‘in tawallaytoum ‘an toufsidou fi l-‘ardi watouqatti^ou ‘arhamakoum ‘oula’ika l-ladhina la^anahoumou l-Lahou fa’asammahoum wa’a^ma ‘absarahoum) ce qui signifie : « Si vous vous détournez, ne craignez-vous pas de semer la corruption sur terre et de rompre les relations avec vos proches parents ? Ce sont ceux-là que Allah a maudits, Il les rend sourds et Il aveugle leurs vues. »

Les proches parents visés sont par exemple les tantes maternelles et paternelles ainsi que leurs enfants, les oncles maternels et paternels ainsi que leurs enfants.

Chers frères de foi, cette rupture se produit en faisant ressentir la tristesse et le sentiment d’abandon dans les cœurs des proches parents. Et ce, soit en ne les soutenant pas financièrement alors qu’ils sont dans le besoin suite à une épreuve qui les afflige, ou bien en cessant de leur rendre visite sans excuse. Si l’un de ses proches parents est touché par une épreuve et ne trouve plus de quoi manger, des vêtements ou un logement, plus rien qui le préserve du froid de l’hiver ou de la chaleur de l’été, et qu’on lui casse le cœur en s’abstenant de l’aider alors qu’il est dans cette situation tout en ayant la capacité de l’aider et en sachant sa situation, c’est une rupture des relations familiales. Et cela ne fait aucun doute que le cœur d’un proche parent qui est dans le besoin est brisé si un proche à lui le néglige en sachant qu’il est dans cette situation.

Ainsi, parmi les choses qui permettent d’entretenir les relations avec les proches parents, chers bien-aimés, il y a de les aider lorsqu’ils sont dans le besoin suite à une épreuve qui les afflige. Par exemple en leur rendant visite les jours de joie et les jours de fête tout comme dans les jours de peine, quand s’abattent les épreuves ou en d’autres occasions comme en cas de deuil. Dans ce cas, la visite aura un effet plus fort. Il y a dans le hadith ce qui montre le mérite de la solidarité lors des condoléances. En effet, le Messager de Allah salla l-Lahou ^alayhi wasallam a dit dans un hadith rapporté par Ibnou Majah :

(( ما مِنْ مُؤْمِنٍ يُعَزِّى أَخاهُ بِمُصِيبَةٍ إِلاَّ كَساهُ اللهُ سُبْحانَهُ مِنْ حُلَلِ الكَرامَةِ يَوْمَ القِيامَة ))

(ma min mou’minin you^azzi ‘akhahou bimousibatin ‘il-la kaçahou l-Lahou soubhanahou min houlali l-karamati yawma l-qiyamah) ce qui signifie : « Il n’y a pas un croyant qui présente ses condoléances à son frère suite à l’épreuve d’un décès, sans que Allah soubhanahou lui fasse porter des habits d’honneur au Jour du jugement. »

Alors que dire si ce musulman a un lien de parenté avec toi ? Ainsi ne fais pas preuve de manquement, esclave de Allah, pour accomplir cette obéissance éminente.

Le Messager de Allah salla l-Lahou ^alayhi wasallam a dit :

(( مَنْ كَانَ يُؤْمِنُ بِاللهِ وَاليَوْمِ الآخِرِ فَلْيَصِلْ رَحِمَهُ ))

[rapporté par Al-Boukhariyy et Mouslim] (man kana you’minou bil-Lahi wal-yawmi l-‘akhir falyasil rahimah) ce qui signifie : « Celui qui croit en Allah et en le Jour dernier, qu’il entretienne les relations avec ses proches parents. » La fiabilité de ce hadith fait l’objet de l’accord.

De même, le Messager de Allah salla l-Lahou ^alayhi wasallam a dit :

(( مَنْ سَرَّهُ أَنْ يَمُدَّ اللهُ في عُمُرِهِ ويُوَسِّعَ عَلَيْهِ رِزْقَهُ ويَدْفَعَ عَنْهُ مِيتَةَ السُّوءِ فَلْيَصِلْ رَحِمَهُ ))

[rapporté par Al-Hakim dans Al-Moustadrak] (man sarrahou ‘an yamoudda l-Lahou fi ^oumourihi wayouwassi^a ^alayhi rizqahou wayadfa^a ^anhou mitata s-sou‘i falyasil rahimah) ce qui signifie : « Celui qui aimerait que Allah lui accorde un âge avancé, lui donne davantage de subsistance et repousse de lui la mauvaise fin, alors qu’il entretienne les relations avec ses proches parents. »

Chers bien-aimés, les actes d’obéissance ont des secrets, des lumières, une influence et des bénédictions. L’entretien des relations avec les proches parents est une cause pour obtenir une plus grande subsistance, pour être protégé d’une nuisance et pour avoir les bénédictions d’une longue vie. Sa parole salla l-Lahou ^alayhi wasallam : « Celui qui aimerait que Allah lui accorde un âge avancé » ne veut pas dire que la prédestination de Allah changerait suite à l’accomplissement d’un acte d’obéissance. Le sens du hadith n’est pas que l’âge que Allah a prédestiné à quelqu’un va augmenter et changer suite à son acte d’obéissance, ou que son terme va changer suite à tel ou tel acte d’obéissance. Le sens est plutôt que si Allah accorde la réussite à l’esclave de faire des actes d’obéissance, Il le fait vivre plus longtemps que s’il n’avait pas fait ces actes d’obéissance. Autrement dit, s’il fait tel et tel acte d’obéissance, il obtiendra tel et tel avantage ; et s’il ne les fait pas, il n’obtiendra pas ces faveurs-là, que ce soit les bénédictions d’une longue vie, ou d’être épargné d’une mauvaise fin. Et Allah sait de toute éternité ce qu’il fera ou pas et Allah ta^ala veut de toute éternité que se réalise ce qu’Il a su que cela aura lieu. C’est cela que les savants du Tawhid ont décrété et le sens n’est pas que la prédestination et la destinée de Allah changeraient ; bien plus, devient mécréant celui qui croirait cela. En effet, Allah est exempt du changement de façon catégorique.

Chers honorables bien-aimés, j’attire votre attention sur un sujet important : gardez-vous de tomber dans les pièges du chaytan qui vous incite à dire : « Untel m’a nui, alors je ne lui rends pas visite », « Untel ne me rend pas visite, alors je romps les relations avec lui » sous prétexte d’agir de la même manière, cela est une cause de privation du bien. Le Messager de Allah salla l-Lahou ^alayhi wasallam a dit :

(( لَيْسَ الواصِلُ بِالْمُكافِئِ ولَكِنَّ الواصِلَ مَنْ وَصَلَ رَحِمَهُ إِذا قَطَعَتْ ))

[rapporté par Al- Boukhariyy] (layça l-wasilou bil-moukafi’i walakinna l-wasila man wasala rahimahou ‘idha qata^at) ce qui signifie : « Celui qui entretient véritablement les relations de proche parenté n’est pas celui qui rend la pareille. Au contraire, celui qui a le plus de mérite, c’est celui qui entretient les relations avec ses proches parents alors qu’eux les ont rompues avec lui. »

Il y a en cela la déclaration qu’entretenir les relations avec les proches parents qui les rompent avec nous vaut mieux qu’entretenir les relations avec un proche qui les entretient avec nous. En effet, cela fait partie de l’excellence de comportement que Allah agrée et que Son messager aime pour nous. Alors, œuvrez en suivant les qualités et les comportements du Prophète Mouhammad et embellissez-vous en vous attachant au Livre de Allah ta^ala, car notre Seigneur ^azza wajall dit :

﴿وَلَا تَسۡتَوِي ٱلۡحَسَنَةُ وَلَا ٱلسَّيِّئَةُۚ ٱدۡفَعۡ بِٱلَّتِي هِيَ أَحۡسَنُ فَإِذَا ٱلَّذِي بَيۡنَكَ وَبَيۡنَهُۥ عَدَٰوَةٞ كَأَنَّهُۥ وَلِيٌّ حَمِيمٞ﴾

[sourat Foussilat / 34] (wala tastawi l-haçanatou wala s-sayyi’atou ‘idfa^ bil-lati hiya ‘ahçanou fa’idha l-ladhi baynaka wabaynahou ^adawatoun ka’annahou waliyyoun hamim) ce qui signifie : « La bonne action et la mauvaise ne sont pas équivalentes. [Si quelqu’un agit envers toi de manière déplacée], repousse [sa nuisance] par une meilleure action [que la sienne] ; ainsi s’il devait y avoir une animosité entre toi et lui, il deviendrait tel un protecteur, un renfort. »

﴿ٱدۡفَعۡ بِٱلَّتِي هِيَ أَحۡسَنُ﴾

(‘idfa^ bil-lati hiya ‘ahçan) c’est-à-dire repousse sa nuisance par un meilleur acte que le sien en repoussant la colère par la patience ; le manque de sagesse, c’est-à-dire l’imbécilité, par l’indulgence ; la malfaisance par le pardon et la bienfaisance. En effet tout cela rassemble beaucoup de cœurs et change beaucoup d’états.

Nous demandons à Allah tabaraka wata^ala de nous accorder un bon état et une bonne fin, ainsi qu’une mort sur la foi complète.

Ayant tenu mes propos, je demande que Allah Al-^Adhim me pardonne ainsi qu’à vous-mêmes.

Second Discours[1] :

Al-hamdou lil-Lahi wassalatou was-salamou ^ala sayyidina Mouhammadir raçouli l-Lah ; ya ‘ayyouha l-ladhina ‘amanou ttaqou l-Lah.

Allahoumma ghfir lil-mou’minina wal-mou’minat.

[1] Il s’agit des piliers selon Ach-Chafi^iyy pour ceux qui seraient amenés à donner le discours entièrement en français. Les piliers devraient être dits en arabe.