Khoutbah

Khoutbah n°1013 : Explication de sourat An-Nasr

Mes frères de foi, celui qui est intelligent, perspicace, c’est celui qui prend des provisions dans sa vie d’ici-bas pour son au-delà. C’est celui qui ne vend pas son au-delà contre un bien du bas monde. Au Jour du jugement une partie des gens iront au Paradis et une partie en enfer. Il s’agit des deux résidences, les gens n’en auront pas d’autre. Alors vois, mon frère laquelle tu choisis pour toi-même !

 

 

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Khoutbah n°1013

Discours du vendredi 22 février 2019, correspondant au 17 joumada l-‘akhirah 1440 de l’Hégire

Explication de sourat An-Nasr

Al-hamdou lil-Lahi [1] wassalatou was-salamou ^ala sayyidina Mouhammadi r-raçouli l-Lah ; ya ‘ayyouha l-Ladhina ‘amanou t-taqou l-Lah.

La louange est à Allah, le Seigneur des Mondes. La louange est à Allah Qui a créé les créatures. Parmi les gens qu’Il a créé, certains seront malheureux pour l’éternité et d’autres seront heureux pour l’éternité. Et parmi eux, il y en a qui sont laids et d’autres qui sont beaux. Soubhanahou, on n’émet pas d’objection contre Lui, on ne Lui reproche rien. On ne Lui demande pas de compte sur ce qu’Il fait de Ses créatures.

Je témoigne qu’il n’est de dieu que Allah, qu’Il est le dieu unique et qu’Il n’a pas d’associé, qu’Il n’a pas de semblable ni de ressemblant, qu’Il n’a pas de ressemblance avec Ses créatures d’aucune manière que ce soit,

﴿لَيۡسَ كَمِثۡلِهِۦ شَيۡءٞۖ وَهُوَ ٱلسَّمِيعُ ٱلۡبَصِيرُ ١١﴾

[sourat Ach-Choura / 11] (layça kamithlihi chay’ wahouwa s-Sami^ou l-Basir) ce qui signifie : « Rien n’est pareil à Lui et Il est Celui Qui entend, Celui Qui voit. »

Je témoigne que notre maître, notre Prophète, notre éminence et notre guide, celui qui est une source de joie pour nous, Mouhammad, est Son esclave et Son Messager celui qu’Il a élu, celui à qui Il a accordé le plus haut degré.

Que Allah t’honore et t’élève davantage en degré, toi le signe de la bonne guidée, tant qu’il y restera un seul musulman pour faire l’éloge de son Seigneur. Que Allah t’honore et t’élève en degré, toi le Messager de Allah, toi Mouhammad. Que l’honneur et l’élévation en degré te soient accordés, toi le père de AzZahra, tu es le remède pour les cœurs et leur médicament, tu es la santé pour les corps et leur guérison, tu es la lumière des yeux et leur éclat. Que Allah t’honore et t’élève davantage en degré, toi l’étendard de la bonne guidée tant que soufflera un vent léger et qu’on entendra dans les bois la complainte d’une tourterelle.

Après quoi, vous les défenseurs de l’Islam, vous les gardiens de la croyance, je vous recommande ainsi qu’à moi-même de faire preuve de piété à l’égard de Allah, Al-^Aliyy, Al-^Adhim. Faites preuve de piété à l’égard de Allah d’une véritable piété. Notre Seigneur soubhanah a fait descendre sur le cœur de celui qu’Il agrée le plus, Mouhammad, salla l-Lahou ^alayhi wasallam, une sourat du Qour’an honoré qui est sourat An-Nasr. Trois versets qui ont été descendus sur notre bien aimé élu alors qu’il se trouvait à Médine. Allahou tabaraka wa ta^ala dit :

﴿ إِذَا جَآءَ نَصۡرُ ٱللَّهِ وَٱلۡفَتۡحُ ١ وَرَأَيۡتَ ٱلنَّاسَ يَدۡخُلُونَ فِي دِينِ ٱللَّهِ أَفۡوَاجٗا ٢ فَسَبِّحۡ بِحَمۡدِ رَبِّكَ وَٱسۡتَغۡفِرۡهُۚ إِنَّهُۥ كَانَ تَوَّابَۢا٣﴾

(‘idha ja‘a nasrou l-Lahi wal-fath ; wara’ayta n-naça yad-khoulouna fi dini l-Lahi ‘afwaja ; fasabbih bihamdi Rabbika wastaghfirhou ‘innahou kana tawwaba) ce qui signifie : « Lorsqu’arrive la victoire [accordée par] Allah et la conquête de La Mecque. Et que tu vois les gens entrer dans la religion [agréée par] Allah par groupes. Fais le tasbih pour ton Seigneur et demande Son pardon, Il est certes Celui Qui accepte le repentir chaque fois qu’il se renouvelle. »

Cette sourat s’appelle sourat At-Tawdi^ c’est-à-dire la sourate des salutations de départ. C’est la dernière sourat qui a été descendue dans sa totalité comme l’a dit Ibnou ^Abbas et tout comme cela figure dans le sahih de Mouslim. Quant à la dernière ayah à avoir été révélée, Al-Boukhariyy et d’autres ont rapporté d’après Ibnou ^Abbas qu’il s’agit du verset 281 de sourat Al-Baqarah :

﴿وَٱتَّقُواْ يَوۡمٗا تُرۡجَعُونَ فِيهِ إِلَى ٱللَّهِۖ ثُمَّ تُوَفَّىٰ كُلُّ نَفۡسٖ مَّا كَسَبَتۡ وَهُمۡ لَا يُظۡلَمُونَ﴾

[sourat Al-Baqarah / 281] (wattaqou yawman tourja^ouna fihi ‘ila l-Lah ; thoumma touwaffa koullou nafsin ma kaçabat wahoum la youdhlamoun) ce qui signifie : « Craignez un jour dans lequel vous allez revenir au jugement de Dieu, ensuite chaque âme sera justement rétribuée en fonction de ce qu’elle aura acquis et nul ne subira d’injustice. »

Quant au verset :

﴿ إِذَا جَآءَ نَصۡرُ ٱللَّهِ وَٱلۡفَتۡحُ ١ ﴾

(‘idha ja‘a nasrou l-Lahi wal-fath), qui signifie : « Lorsqu’arrive la victoire [accordée par] Allah et la conquête de La Mecque. » An-nasr, la victoire c’est l’aide accordée par Dieu et al-fath, c’est la conquête de la Mecque. Lorsque le Messager de Allah, ^alayhi wasallam, a conquis La Mecque, les arabes ont dit : « Si Mouhammad a eu gain de cause sur les gens de l’enceinte sacrée de la Mecque, alors que Allah les avait préservés de l’armée qui avait apporté un éléphant, alors vous n’aurez aucune capacité de le contrer. » Ils sont alors entrés dans la religion agréée par Allah par groupes entiers. Et c’est la réalisation de la parole de Allah ta^ala :

﴿ وَرَأَيۡتَ ٱلنَّاسَ يَدۡخُلُونَ فِي دِينِ ٱللَّهِ أَفۡوَاجٗا ٢ ﴾

(wara’ayta n-naça yad-khoulouna fi dini l-Lahi ‘afwaja) ce qui signifie : « Et que tu vois les gens entrer dans la religion [agréée par] Allah par groupes. » c’est-à-dire que tu verras les gens entrer en Islam groupe après groupe, alors qu’auparavant, ils entraient un par un, ou deux par deux.

Ahmad a rapporté dans son Mousnad, ^Abdou r-Razzaq dans son Tafsir, d’après Abou Hourayrah, que Allah l’agrée, qu’il a dit : « Lorsque la sourate (‘idha ja‘a nasrou l-Lahi wal-fath) a été descendue, le Prophète salla l-Lahou ^alayhi wasallam a dit :

(( أتاكم أهل اليمن هم أرقّ أفئدة وألين قلوبا، الإيمان يمان والحكمة يمانية ))

(‘atakoum ‘ahlou l-yaman, houm ‘araqqou ‘af’idatan wa’alyanou qoulouba, al-‘imanou yaman, wal-hikmatou yamaniyyah) ce qui signifie : « Les gens du Yémen sont venus vers vous et leurs cœurs sont plus sensibles, leurs cœurs sont plus doux. La foi est forte chez les gens du Yémen et la sagesse est forte chez les gens du Yémen. »

Ce hadith figure chez Al-Boukhariyy et Mouslim et ce sont ceux à propos desquels Allah a fait descendre :

﴿فَسَوۡفَ يَأۡتِي ٱللَّهُ بِقَوۡمٖ يُحِبُّهُمۡ وَيُحِبُّونَهُۥٓ أَذِلَّةٍ عَلَى ٱلۡمُؤۡمِنِينَ أَعِزَّةٍ عَلَى ٱلۡكَٰفِرِينَ يُجَٰهِدُونَ فِي سَبِيلِ ٱللَّهِ وَلَا يَخَافُونَ لَوۡمَةَ لَآئِمٖۚ ذَٰلِكَ فَضۡلُ ٱللَّهِ يُؤۡتِيهِ مَن يَشَآءُۚ وَٱللَّهُ وَٰسِعٌ عَلِيمٌ﴾

[sourat Al-Ma’idah / 54] (fasawfa ya’ti l-Lahou biqawmin youhibbouhoum wayouhibbounahou ‘adhil-latin ^ala l-mou’minina ‘a^izzatin ^ala l-kafirina youjahidouna fi sabili l-Lahi wala yakhafouna lawmata la’imin dhalika fadlou l-Lahi you’tihi man yacha’ou wal-Lahou Waçi^oun ^Alim) ce qui signifie : « Certes Allah fera qu’il y aura des gens qu’Il agrée et qui aiment Allah, qui sont humbles avec les croyants, qui sont glorieux avec les non musulmans. Ils fournissent leurs efforts dans la voie que Allah agrée et ne craignent le blâme de personne. Ceci est une grâce de la part de Allah qu’Il accorde à qui Il veut, et Allah est Celui Qui accorde avec largesse, Celui Qui sait tout. »

Quant à Sa parole ta^ala :

﴿فَسَبِّحۡ بِحَمۡدِ رَبِّكَ﴾

(fasabbih bihamdi Rabbik) ce qui signifie : « Fais le tasbih pour ton Seigneur » Il y a à ce sujet deux avis :

Le premier est qu’il s’agit de l’ordre de faire la prière, c’est ce qu’a dit Ibnou ^Abbas

Le deuxième, c’est le tasbih qui est connu, c’est-à-dire le fait de dire soubhana l-Lah. Tout comme l’a dit un ensemble d’exégètes du Qour’an.

Sa parole ta^ala :

﴿وَٱسۡتَغۡفِرۡهُۚ إِنَّهُۥ كَانَ تَوَّابَۢا٣﴾

(wastaghfirhou ‘innahou kana tawwaba) ce qui signifie : « et demande Son pardon, Il est certes Celui Qui accepte le repentir chaque fois qu’il se renouvelle. », c’est-à-dire persévère sur l’istighfar, car c’est une cause continue pour obtenir beaucoup de récompenses et l’acceptation du repentir. Al-Boukhariyy a rapporté de ^A’ichah que Allah l’agrée qu’elle a dit : « Le Prophète salla l-Lahou ^alayhi wasallam n’a pas fait une seule prière, après que lui ait été révélé ‘idha ja‘a nasrou l-Lahi wal-fath sans dire :

(( سبحانك ربَّنا وبحمدك اللهم اغفر لي ))

(soubhanaka Rabbana wabihamdik ; Allahoumma ghfir li) ce qui signifie : « Tu es exempt d’imperfection, notre Seigneur, je Te loue, ô Allah, pardonne-moi »

Et dans une autre version toujours chez Al-Boukhariyy d’après ^A’ichah qu’elle a dit : « Le Messager de Allah salla l-Lahou ^alayhi wasallam disait beaucoup dans ses inclinaisons et ses prosternations :

(( سبحانك اللهم ربنا وبحمدك اللهم اغفر لي ))

(soubhanaka l-Lahoumma Rabbana wabihamdik ; Allahoumma ghfir li ) C’est ainsi qu’il interprétait le Qour’an.

Al-Boukhariyy dans son Sahih au chapitre de Sa parole : (fasabbih bihamdi Rabbika wastaghfirhou ‘innahou kana tawwaba) rapporte de Sa^id Ibnou Joubayr d’après Ibnou ^Abbas qu’il a dit : « ^Oumar m’amenait avec des compagnons âgés qui avaient assisté à la bataille de Badr et c’est comme si l’un d’entre eux se posait la question : « Pourquoi ^Oumar amène-t-il ce jeune alors que nous sommes âgés et que nos enfants ont son âge ? » ^Oumar leur a dit : « vous savez bien qui il est… » Il les avait appelés un jour et m’avait appelé avec eux, et je pense qu’il ne m’a appelé ce jour-là que pour leur montrer quelque chose en moi. Il leur a dit : « Que dites-vous à propos de la parole de Allah : (‘idha ja‘a nasrou l-Lahi wal-fath) ?

Certains ont dit : « Allah nous a ordonné de Le louer et de demander Son pardon lorsqu’Il nous donne la victoire et la conquête. » Certains se sont tus et n’ont rien dit. Il m’a alors dit : « Est-ce que c’est comme ça que tu dis, toi, ‘Ibnou ^Abbas ? » Je lui ai répondu : « Non. »

Il m’a dit : « Que dis-tu alors ? » Je lui ai répondu : « C’est la fin de la vie du Messager de Allah salla l-Lahou ^alayhi wasallam, Allah lui a appris par Sa parole (‘idha ja‘a nasrou l-Lahi wal-fath) c’est-à-dire lorsque viendra la victoire accordée par Allah et la conquête de la Mecque, ceci est un signe que tu vas bientôt mourir (fasabbih bihamdi Rabbika wastaghfirhou ‘innahou kana tawwaba), ^Oumar a dit : « Je n’en sais rien d’autre que ce que tu dis. »

Que Allah rétribue pour nous nos savants et qu’Il nous facilite la récitation du Qour’an et sa bonne compréhension. Il est certes sur toute chose tout puissant.

Mes frères de foi, il y a dans les versets du Qour’an et dans la conduite du Prophète éminent salla l-Lahou ^alayhi wasallam des leçons et des moralités. Nous tous savons les épreuves qu’ont endurées le Prophète salla l-Lahou ^alayhi wasallam, ainsi que ses compagnons, au début de la révélation, les difficultés, la nuisance, la fatigue pour diffuser la religion de vérité, pour la soutenir. Et combien ils ont enduré d’épreuves pour persévérer sur la vérité, comme difficultés malgré leur faible nombre et le grand nombre de leurs ennemis et la grande quantité de biens et d’or que leurs ennemis possédaient. Puis la victoire est arrivée ainsi que la conquête, c’est ainsi que les gens sont entrés dans la religion agréée par Allah en grand nombre. La délivrance est venue après la patience, la délivrance accompagne la patience. Allahou tabaraka wata^ala donne la victoire à ceux qui patientent. Il les soutient, Il les protège, Il les honore. Il ne convient pas à l’un d’entre nous que les difficultés et les épreuves le fassent plier et l’amènent à cesser de travailler à appeler à la vérité. Il doit au contraire persévérer et aller de l’avant pour diffuser la croyance du Messager de Allah salla l-Lahou ^alayhi wasallam, pour diffuser le bien parmi les gens, au sein même de sa patrie et ailleurs. Que Allah nous accorde avec notre patience, des conquêtes et des délivrances et qu’Il nous accorde au Jour du jugement une grande récompense de Sa part, par Sa Grâce.

Ô Allah, fais que nous persévérions à soutenir la vérité et fais que nous soyons au service de la religion que Tu agrées, pardonne-nous nos péchés, facilite-nous et prépare-nous le meilleur de ce qui nous attend.

Ayant tenu mes propos, je demande que Allah me pardonne ainsi qu’à vous-mêmes.

Second Discours[1] :

Al-hamdou lil-Lahi wassalatou was-salamou ^ala sayyidina Mouhammadi r-raçouli l-Lah ; ya ‘ayyouha l-Ladhina ‘amanou t-taqou l-Lah.

Allahoumma ghfir lil-mou’minina wal-mou’minat.

[1] Il s’agit des piliers selon Ach-Chafi^iyy pour ceux qui seraient amenés à donner le discours entièrement en français. Les piliers devraient être dits en arabe.

 

 

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