^Aliyy ibn Abi Talib Khoutbah

Khoutbah n°1009 : ^Aliyy ibnou Abi Talib

L’Émir des croyants ^Aliyy Ibnou Abi Talib, que Allah ta^ala l’agrée était le fils de l’oncle paternel du Messager de Allah salla l-Lahou ^alayhi wasallam. Il est né dix ans avant la révélation. Il a été élevé chez le Prophète salla l-Lahou ^alayhi wasallam, et il est le premier des enfants à être entrés en Islam. Le Prophète l’a surnommé Abou Tourab.

 

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Khoutbah n°1009

Discours du vendredi 25 janvier 2019, correspondant au 19 joumada l-‘oula 1440 de l’Hégire

^Aliyy ibnou Abi Talib

Al-hamdou lil-Lahi [1] wassalatou was-salamou ^ala sayyidina Mouhammadi r-raçouli l-Lah ; ya ‘ayyouha l-Ladhina ‘amanou t-taqou l-Lah.

La louange est à Allah. Nous Le remercions, nous recherchons Son aide et nous recherchons Sa bonne guidée, nous Le louons, nous demandons qu’Il nous pardonne et nous nous repentons à Lui, nous demandons qu’Il nous préserve du mal de nos âmes et de nos mauvais actes, celui que Allah guide, nul ne peut l’égarer, et celui qu’Il égare, nul ne peut le guider.

Je témoigne qu’il n’est de dieu que Allah, qu’Il est le dieu unique et Qu’Il n’a pas d’associé, Celui Qui ne se divise pas et n’est pas un corps, Qui n’engendre pas et n’est pas engendré, et Qui n’a point d’équivalent.

Et je témoigne que notre maître Mouhammad est Son esclave et Son Messager, celui qu’Il a élu et qu’Il agrée le plus, celui que Allah a envoyé en tant que miséricorde pour les mondes, en tant que guide annonciateur de bonne nouvelle et avertisseur d’un châtiment. Ô Allah honore et élève davantage en degré et préserve sa communauté de ce qu’il craint pour elle, notre maître Mouhammad, et honore sa famille bonne et ses compagnons honorables, ceux qui ont défendu la vérité et la religion.

Après cette introduction, esclaves de Dieu, je vous recommande, ainsi qu’à moi-même, de faire preuve de piété à l’égard de Allah, Al-^Aliyy Al-^Adhim, Celui Qui dit dans le Qour’an :

﴿يَٰٓأَيُّهَا ٱلَّذِينَ ءَامَنُواْ ٱتَّقُواْ ٱللَّهَ وَكُونُواْ مَعَ ٱلصَّٰدِقِينَ﴾

[sourat At-Tawbah / 119] (ya ‘ayyouha l-ladhina ‘amanou t-taqou l-Laha wakounou ma^a ssadiqin) ce qui signifie : « Ô vous qui êtes croyants en Allah faites preuve de piété à l’égard de Allah et soyez avec ceux qui sont véridiques. »

Et Allah ta^ala dit également :

﴿مِّنَ ٱلۡمُؤۡمِنِينَ رِجَالٞ صَدَقُواْ مَا عَٰهَدُواْ ٱللَّهَ عَلَيۡهِۖ فَمِنۡهُم مَّن قَضَىٰ نَحۡبَهُۥ وَمِنۡهُم مَّن يَنتَظِرُۖ وَمَا بَدَّلُواْ تَبۡدِيلٗا﴾

[sourat Al-‘Ahzab / 23] (mina l-mou’minina rijaloun sadaqou ma ^ahadou l-Laha ^alayhi faminhoum man qada nahbahou waminhoum man yantadhirou wama baddalou tabdila) ce qui signifie : « Il y a parmi les croyants des hommes qui ont respectés les engagements qu’ils ont pris à l’égard de Allah ; parmi eux, il y a ceux qui sont arrivés à leur terme et d’autres qui sont encore dans l’attente et ils n’ont pas changé leur engagement. »

Et le Messager de Allah salla l-Lahou ^alayhi wasallam a dit :

(( فعليكم بسنّتي وسنة الخلفاء المهديّين الراشدين تمسكوا بها وعضّوا عليها بالنّواجذ ))

[rapporté par Abou Dawoud dans ses Sounan et par d’autres] (fa^alaykoum bisounnati wasounnati l-khoulafa’i l-mahdiyyina r-rachidin tamassakou biha wa^addou ^alayha bin-nawajidh) ce qui signifie : « Attachez-vous à ma Sounnah et à la sounnah des califes bien guidés, attachez-vous à elles très fermement. »

Et le Messager de Allah salla l-Lahou ^alayhi wasallam a dit :

(( الخلافة بعدي ثلاثون سنة ))

[rapporté par Ibnou Hibban dans son Sahih] (al-khilafatou ba^di thalathouna sanah) ce qui signifie : « Le califat après moi durera trente ans. »

Puis il y aura une dynastie de rois injustes. Et ces trente années constituèrent la période des califats de Abou Bakr, ^Oumar, ^Outhman, ^Aliyy, et Al-Haçan fils de ^Aliyy, que Allah les agrée. Ils faisaient tous partie des gens de science, des savants qui sont les héritiers des prophètes.

Nous parlerons, aujourd’hui, de l’Émir des croyants ^Aliyy Ibnou Abi Talib, que Allah ta^ala l’agrée.

Il se nomme Abou l-Haçan, ^Aliyy fils de Abou Talib, fils de ^Abdou l-Mouttalib, fils de Hachim, fils de ^Abdou Manaf. Il était donc le fils de l’oncle paternel du Messager de Allah salla l-Lahou ^alayhi wasallam. Sa mère se nommait Fatimah fille de ‘Açad, fils de Hachim, fils de ^Abdou Manaf. Il est né dix ans avant la révélation. Il a été élevé chez le Prophète salla l-Lahou ^alayhi wasallam, dans sa maison et il est le premier des enfants à être entrés en Islam. Il avait le surnom de Haydarah et le Prophète l’a surnommé Abou Tourab.

Lorsque le Prophète salla l-Lahou ^alayhi wasallam, a émigré de La Mecque à Médine, il lui avait demandé de rester dans son lit et lui avait laissé trois nuits pour rendre à leurs propriétaires les objets qui lui avaient été confiés, c’est-à-dire les objets qui avaient été laissés en dépôt chez le Prophète salla l-Lahou ^alayhi wasallam, par leurs propriétaires. Et il lui avait ordonné de le rejoindre ensuite à Médine. Il a donc émigré de La Mecque à Médine l’Illuminée à pied.

Il était présent lors de tous les évènements importants, auprès du Prophète salla l-Lahou ^alayhi wasallam, mise à part la conquête de Tabouk.

Le Prophète salla l-Lahou ^alayhi wasallam, l’a choisi pour gendre, il lui a donné en mariage sa fille Fatimah AzZahra. Et il lui a confié la bannière le jour de Khaybar.

^Aliyy, que Allah l’agrée et l’honore, était de couleur mate, avec de grands yeux, il avait un beau visage, il était de taille moyenne, plutôt court, il avait beaucoup de poils sur la poitrine, il avait une barbe épaisse, il était chauve, il souriait beaucoup, il était parmi les plus courageux des compagnons, celui qui connaissait le plus les jugements d’arbitrage et qui était le plus détaché du bas monde, il ne s’est jamais prosterné pour une statue, que Allah l’agrée.

^Aliyy, que Allah l’agrée et lui donne satisfaction, avait une science très étendue tout en étant détaché des passions du bas monde, il était scrupuleux c’est-à-dire il délaissait ce qui était douteux et il était courageux. Il lui suffirait comme spécificité d’être parmi ceux à qui Allah a pardonné, puisqu’il est parvenu dans le hadith, d’après lui-même, que Allah l’agrée, que le Messager de Allasalla l-Lahou ^alayhi wasallam, a dit :

(( ألا أُعلّمُك كلماتٍ إذا قُلتَهنّ غفرَ اللهُ لك وإن كُنتَ مغفورًا لك ))

(‘ala ‘ou^allimouka kalimatin ‘idha qoultahounna ghafara l-Lahou lak wa’in kounta maghfouran lak) ce qui signifie : « Ne voudrais-tu pas que je t’enseigne des paroles telles que si tu les dis, Allah te pardonne, même si tu fais partie de ceux qui sont pardonnés ? »

Et il a dit salla l-Lahou ^alayhi wasallam :

(( قُل لا إله إلّا اللهُ العليُّ العظيم لا إله إلّا اللهُ الحليمُ الكريم لا إله إلّا اللهُ سبحانَ اللهِ رب العرشِ العظيم ))

ce qui signifie : « Dis : (la ‘ilaha ‘il-la l-Lahou l-^Aliyyou l-^Adhim, la ‘ilaha ‘il-la l-Lahou l-Halimou l-Karim, la ‘ilaha ‘il-la l-Lahou soubhana l-Lahi Rabbi l-^archi l-^adhim). »

Et d’après Abou Hourayrah, que Allah l’agrée, le Messager de Allah salla l-Lahou ^alayhi wasallam, le jour de la bataille de Khaybar a dit :

(( لأُعطِيَنّ هذه الرايةَ رَجُلًا يحبُّ اللهَ ورسولَه يفتحُ اللهُ على يدَيه ))

(la‘ou^tiyanna hadhihi r-rayata rajoulan youhibbou l-Laha waraçoulahou yaftahou l-Lahou ^ala yadayh) ce qui signifie : « Je vais donner cette bannière à un homme qui aime Allah et Son Messager et sur les mains de qui Allah accorde la victoire. »

^Oumar Ibnou l-Khattab a dit : « Je n’ai jamais autant souhaité avoir la responsabilité que ce jour-là » puis il a dit « Alors, je me suis mis en avant, espérant être appelé pour cela. » Mais le Messager salla l-Lahou ^alayhi wasallam a appelé ^Aliyy Ibnou Abi Talib, il lui a donné la bannière et lui a dit :

(( اِمشِ ولا تلتفِتْ حتّى يفتحَ اللهُ عليك ))

[rapporté par Mouslim dans son sahih] (‘imchi wala taltafit hatta yaftaha l-Lahou ^alayk) ce qui signifie : « Marche et ne te retourne pas jusqu’à ce que Allah t’accorde la victoire. »

Le Messager de Allasalla l-Lahou ^alayhi wasallam l’avait pris par la main près de Ghadir Khoum et lui avait dit :

(( اللهم والِ مَن والاهُ وعادِ مَن عاداهُ وانصُرْ مَن نَصَرَهُ واخْذُلْ مَن خَذَلَهُ ))

[rapporté par Ahmad dans son Mousnad] (Allahoumma wali man walahou wa^adi man ^adahou wansour man nasarahou wakhdhoul man khadhalah) ce qui signifie : « Ô Allah soutiens celui qui le soutient et châtie celui qui le prend pour ennemi, donne la victoire à celui qui le soutient et fais échouer celui qui ne le soutient pas. »

^Aliyy, que Allah honore son visage, ne ressentait ni la chaleur ni le froid depuis que le Messager salla l-Lahou ^alayhi wasallam, avait fait une invocation en sa faveur, le jour de Khaybar, il avait dit :

(( اللهم اكفِهِ أذى الحَر والبرد ))

(Allahoumma kfihi ‘adha l-harri wal-bard) ce qui signifie : « Ô Allah protège-le de la nuisance de la chaleur et du froid. »

Ainsi ^Aliyy, que Allah l’agrée, sortait en plein froid couvert de deux vêtements fins et il sortait en pleine chaleur avec des vêtements épais.

^Aliyy, que Allah l’agrée, avait une force particulière. D’après Abou Rafi^, l’esclave affranchi par le Messager de Allasalla l-Lahou ^alayhi wasallam, il a dit : « Nous étions sortis avec ^Aliyy lorsque le Messager de Allasalla l-Lahou ^alayhi wasallam l’a envoyé avec sa bannière. Lorsqu’il s’est approché de la forteresse, les gens de la forteresse sont sortis et il les a combattus. Un homme des non musulmans parmi les fils de ‘Israil l’a frappé et a fait tomber son bouclier de ses mains. ^Aliyy, que Allah l’agrée, a alors saisi une des portes de la forteresse et l’a utilisée comme bouclier et l’a gardée à sa main pendant tout le combat jusqu’à ce que Allah lui accorde la réussite. Puis il a jeté la porte de ses mains quand il en eut terminé. » Celui qui rapporte cela a dit : « J’ai essayé, moi avec sept autres personnes, nous étions donc huit, de retourner la porte et nous n’avons pas pu la retourner. »[1]

Notre maître ^Aliyy, que Allah l’agrée et l’honore, a dit plusieurs paroles d’exhortations, parmi lesquelles il y a : « Ce que je crains le plus pour vous, c’est que vous suiviez vos passions et que vous ayez le long espoir. Suivre ses passions détourne de la vérité et avoir le long espoir fait oublier l’au-delà, »[2]

Il a dit également : « C’est comme si le bas monde s’était mis en marche pour nous quitter, et comme si l’au-delà s’était mis en marche pour venir vers nous. Chacun des deux a ses gens qui lui sont attachés, alors soyez de ceux qui œuvrent pour gagner l’au-delà et ne soyez pas de ceux qui recherchent le bas monde. Aujourd’hui, il y a les œuvres et il n’y a pas de compte, et demain ce seront les comptes et il n’y aura pas d’acte. »[3]

Notre maître ^Aliyy, que Allah l’agrée, a reçu le pacte d’allégeance en tant que calife au mois de Dhou l-Hijjah de la trente-cinquième année de l’Hégire. Son califat a duré quatre ans et neuf mois. Il fut éprouvé par de nombreux ennemis. Il y a eu les trois batailles : la bataille du Chameau contre ceux qui n’avaient pas tenu l’engagement qu’ils lui avaient donné, la bataille de Siffin contre Mou^awiyah et la bataille de Nahrawan contre les khawarij.

Il se tenait prêt à attaquer la région du Cham pour la ramener sous la gouvernance de son califat lorsque ^Abdou r-Rahman Ibnou Mouljim a tendu un piège à notre maître ^Aliyy, alors qu’il était sorti pour accomplir la prière du soubh. Il a sauté sur lui, l’a frappé au front de son épée, une épée empoisonnée, et ce fut le décès de l’Émir des croyants ^Aliyy Ibnou Abi Talib, que Allah l’agrée et honore son visage, au mois de Ramadan de l’an quarante, à l’âge de soixante-trois ans.

Mon frère musulman, sois de ceux qui aiment ceux que Allah et Son Messager agréent, glorifie celui que Allah a honoré et élevé en degré et que l’amour des compagnons reste dans ton cœur, surtout celui des califes bien guidés qui ont œuvré et qui étaient ascètes : Abou Bakr, ^Oumar, ^Outhman et ^Aliyy, que Allah les agrée et leur donne satisfaction.

Ô Allah remplis nos cœurs de l’amour envers Toi, et de l’amour envers ceux que Tu agrées. Et fais que ceux qui nous dirigent soient parmi les vertueux qui appliquent la science de la religion et qui sont ascètes, détachés des passions du bas monde.

Ayant tenu mes propos, je demande que Allah me pardonne, ainsi qu’à vous-mêmes.

Second Discours [4] :

Al-hamdou lil-Lahi wassalatou was-salamou ^ala sayyidina Mouhammadir-raçouli l-Lah ; ya ‘ayouha l-ladhina ‘amanou t-taqou l-Lah.

 

Allahoumma ghfir lil-mou’minina wal-mou’minat.

 

[1] Voir Al-Kamil fi t-Tarikh de Ibnou l-‘Athir

[2] Rapporté par Al-Bayhaqiyy dans AzZouhdou l-Kabir

[3] Rapporté par Al-Boukhariyy dans son Sahih

[4] Il s’agit des piliers selon Ach-Chafi^iyy pour ceux qui seraient amenés à donner le discours entièrement en français. Les piliers devraient être dits en arabe.