À la une Grammaire arabe Tafsir

L’interrogation rhétorique

Les savants de la langue arabe ont étendu l’usage de l’interrogation à beaucoup de significations, dont la confirmation, l’étonnement ou le fait d’étonner, le reproche, le rappel et d’autres. Cet article est un extrait du chapitre sur l’interrogation du livre Al-‘Itqan de As-Souyoutiyy dans lequel il cite 32 significations de l’interrogation rhétorique.

Chapitre sur l’interrogation (al-istifham)

Tiré du livre de l’Imam As-Souyoutiyy Al-‘Itqanou fi Ma^rifati ^Ouloumi l-Qour’an. Traduction de la version arabe ci-dessous. تجدون النص العربي أدناه بعد الترجمة

As-Souyoutiyy a dit dans le livre Al-‘Itqan fi Ma^rifat ^Ouloum al-Qour’an : « Parmi les différentes sortes d’énoncés, il y a l’interrogation –istifham– qui est la demande de compréhension, et elle a le sens de la demande d’information –istikhbar–. Et il a été dit que la demande d’information –istikhbar–, c’est la première demande d’information à propos d’un sujet. Si la réponse n’a pas été comprise parfaitement et qu’on repose la question à ce sujet, cela devient alors une interrogation –istifham–. Ceci a été rapporté par Ibn Faris dans Fiqh al-Loughah.

Les particules interrogatives –‘adawat al-istifham–

  • أ (al-hamzah)         ?, est-ce que
  • هل (hal)                 ?, est-ce que
  • ما (ma)                  que, qu’est-ce que
  • من (man)               qui
  • أيّ (‘ayy)                quel
  • كم (kam)                combien
  • كيف (kayf)              comment
  • أين (‘ayn)               où
  • أنّى (‘anna)            d’où, quand, comment
  • متى (mata)            quand
  • أيّان (‘ayyan)          quand (pour le futur)

Ces termes ont déjà été cités au chapitre des particules.

D’autre part, Ibn Malik a dit dans Al-Misbah que tout terme en dehors de la hamzah la remplace dans sa fonction.

Du fait que l’interrogation consiste à chercher à avoir à l’esprit une compréhension d’une chose “extérieure”  [c’est à dire une chose à propos de laquelle on n’a pas d’idée dans l’esprit et sur laquelle on ne peut donc pas porter de jugement], elle n’est prise au sens propre que si elle émane de quelqu’un qui n’a pas une connaissance catégorique et qui croit en la possibilité d’obtenir cette information. En effet, de la part de quelqu’un qui n’a aucun doute, l’interrogation reviendrait à chercher à obtenir ce qui est déjà acquis [ce qui serait absurde]. Et s’il ne croyait pas en la possibilité d’obtenir l’information, l’interrogation serait alors pour lui dénuée d’intérêt.

Certains Imams ont dit : « Ce qui est parvenu dans le Qour’an sur le mode interrogatif, cela n’advient, dans la parole que Allah adresse à Ses créatures, que dans un sens où l’allocutaire –celui à qui la parole est adressée– a déjà connaissance de ce qui est confirmé ou nié par cette forme interrogative. »

L’interrogation rhétorique

Il se peut que la tournure interrogative soit utilisée dans un autre sens que la demande de compréhension ou d’information, au sens figuré –majaz–. Il s’agit alors d’une interrogation oratoire ou rhétorique.

Le grand savant Chams ad-Din fils de AsSai’gh a composé un ouvrage qu’il a appelé Rawd al-’Afham fi ‘Aqsam al-Istifham, dans lequel il a mentionné les différentes sortes d’interrogation rhétorique. Il a dit : « Les arabes ont étendu leurs possibilités de langage et ont fait sortir l’interrogation de son sens propre –qui est la demande de compréhension– pour lui donner d’autres sens, ils l’ont alors imprégnée de ces différents sens. Et ce dépassement –au-delà du sens propre– n’est pas spécifique à la hamzah, contrairement à ce qu’a dit AsSaffar. » Fin de citation

Nous citerons ci-après un exemple de chacune des trente-deux sortes d’interrogation rhétorique, tiré de ce qu’a cité As-Souyoutiyy dans son livre Al-‘Itqan, en mentionnant également une ou plusieurs autres sources parmi les livres de tafsir, de hadith ou de langue arabe concernant l’explication du verset cité par As-Souyoutiyy.

 

 

Sens figuré

Exemple d’usage (Ayah)

Signification
littérale

Explication

1

La négation

(al-‘inkar)

﴿ أَشَهِدُواْ خَلۡقَهُمۡۚ ﴾

(‘achahidou khalqahoum)

« Ont-ils été témoins de leur création !? »

Fahkr ad-Din Ar-Raziyy, dans At-Tafsir al-Kabir, a dit : « C’est une forme interrogative à titre de négation. » Cela signifie donc qu’ils n’ont pas été témoins de la création des anges.

2

Le blâme
(At-tawbikh)

﴿ أَتَعۡبُدُونَ مَا تَنۡحِتُونَ ﴾

(‘ata^boudouna ma tanhitoun)

« Adorez-vous ce que vous sculptez !? »

Abou Hayyan Al-‘Andalouciyy, dans Al-Bahr al-Mouhit, a dit : « C’est une interrogation de blâme et de désaveu envers eux. » Fin de citation C’est-à-dire comment vénèrent-ils des images qu’ils ont façonnées de leurs mains et auxquelles ils ont donné les formes qu’ils souhaitent !

3

La confirmation
(At-taqrir)

﴿ أَلَمۡ نَشۡرَحۡ لَكَ صَدۡرَكَ ﴾

(‘alam nachrah laka sadrak)

« N’avons-nous pas épanoui ton cœur [en l’éclairant de sagesse et de connaissance, et en l’élargissant pour recevoir ce qui t’est révélé] !? »

Abou Hayyan a cité ce verset dans le commentaire de sourat Al-Baqarah dans Al-Bahr al-Mouhit comme exemple de l’interrogation de confirmation. An-Naçafiyy a dit dans son livre d’exégèse de Qour’an intitulé Madarik at-Tafsir waHaqa’iq at-Ta’wil pour expliquer cette ‘ayah : « C’est une tournure interrogative sur l’absence d’épanouissement du cœur, à titre de négation. Ce qui revient justement à confirmer l’épanouissement du cœur. Comme s’il avait été dit : Nous avons certes épanoui ton cœur. » Fin de citation.

4

L’étonnement ou le fait d’étonner
(At-ta^ajjoub wat-ta^jib)

﴿ مَا لِيَ لَآ أَرَى ٱلۡهُدۡهُدَ ﴾

(maliya la ‘ara l-houd-houd)

« Qu’ai-je donc !?  Je ne vois pas la huppe. »

Il est mentionné par Al-Qounawiyy dans ses annotations sur le Tafsir de Al-Baydawiyy, et dans les annotations de AsSabban sur le commentaire de Al-‘Achmouniyy sur la ‘Alfiyyah de Ibn Malik, que l’interrogation dans ce verset indique l’étonnement [du Prophète Soulayman de ne pas voir la huppe].

5

Le reproche
(Al-^itab)

﴿ أَلَمۡ يَأۡنِ لِلَّذِينَ ءَامَنُوٓاْ أَن تَخۡشَعَ قُلُوبُهُمۡ لِذِكۡرِ ٱللَّهِ ﴾

(‘alam ya’ni lil-ladhina ‘amanou ‘an takhcha^a qouloubouhoum lidhikri l-Lah)

« Le moment n’est-il pas venu pour ceux qui sont croyants, que leurs cœurs s’attendrissent à l’évocation de Allah !? »

Dans le Sahih de Mouslim d’après Ibn Mas^oud, il a dit : « Il ne s’est écoulé entre le moment de notre entrée en Islam et le reproche que Dieu nous a adressé dans ce verset que quatre ans. »

6

Le rappel
(At-tadhkir)

﴿ هَلۡ عَلِمۡتُم مَّا فَعَلۡتُم بِيُوسُفَ وَأَخِيهِ ﴾

(hal ^alimtoum ma fa^altoum biyouçoufa wa’akhih)

« Savez-vous ce que vous avez fait de Youçouf et de son frère !? »

Al-Qourtoubiyy a dit dans Al-Jami^ li-‘Ahkam al-Qour’an : « C’est une forme interrogative dans le sens du rappel et du blâme. »

7

Le fait de s’enorgueillir
(Al-iftikhar)

﴿ أَلَيۡسَ لِي مُلۡكُ مِصۡرَ ﴾

(‘alayça li moulkou misra)

« N’ai-je pas la souveraineté sur l’Égypte !? »

Ar-Raziyy a cité dans l’exégèse de sourat Maryam que la forme interrogative ici est pour exprimer la vanité. 

8

L’affliction
(At-tafajjou^)

﴿ مَالِ هَٰذَا ٱلۡكِتَٰبِ لَا يُغَادِرُ صَغِيرَةٗ وَلَا كَبِيرَةً ﴾

(mali hadha l-kitabi la youghadirou saghiratan wala kabirah)

« Qu’a donc ce livre à n’omettre de mentionner aucun péché, petit ou grand !? »

Ibn Faris a dit dans AsSahibiyy, à propos de la langue arabe, de ses questions et des usages des Arabes dans leur langage : « Le terme peut être [formellement] une demande d’information, mais le sens est d’exprimer l’affliction » et il a donné ce verset à titre d’exemple.

9

L’intimidation et le fait de susciter la peur
(At-tahwil wat-takhwif)

﴿ٱلۡحَآقَّةُ ١ مَا ٱلۡحَآقَّةُ ٢﴾

(al-haqqatou mal-haqqah)

 

« L’Heure inéluctable ! Qu’est-ce que l’Heure inéluctable !? »

Cela a été cité par Al-Baydawiyy dans l’exégèse de sourat Al-Haqqah.

10

Le fait de faciliter et d’alléger
(At-tas-hil wat-takhfif)

﴿ وَمَاذَا عَلَيۡهِمۡ لَوۡ ءَامَنُواْ ﴾

(wamadha ^alayhim law ‘amanou)

« Qu’auront-ils à subir s’ils deviennent croyants !? »

Cela a été rapporté par Al-Qounawiyy dans ses annotations sur le Tafsir de Al-Baydawiyy.

11

La menace et la promesse de châtiment
(At-tahdid wal-wa^id)

﴿ أَلَمۡ نُهۡلِكِ ٱلۡأَوَّلِينَ ﴾

(‘alam nouhliki l-‘awwalin)

« N’avons-Nous pas anéanti les peuples précédents [qui ont démenti les Prophètes] !? »

Cela est rapporté par Al-Qounawiyy dans ses annotations sur le Tafsir de Al-Baydawiyy.

12

Le grand nombre
(At-takthir)

﴿وَكَم مِّن قَرۡيَةٍ أَهۡلَكۡنَٰهَا﴾

(wakam min qaryatin ‘ahlaknaha)

« Combien de villages avons-Nous détruits !? »

Al-Qourtoubiyy a dit dans Al-Jami^ li-‘Ahkam al-Qour’an à propos de ce verset que كم (kam) –exprimé par combien, ici– veut dire qu’il y en a beaucoup.

13

L’équivalence
(At-taswiyah)

﴿ سَوَآءٌ عَلَيۡهِمۡ ءَأَنذَرۡتَهُمۡ أَمۡ لَمۡ تُنذِرۡهُمۡ ﴾

(sawa’oun ^alayhim ‘a’andhartahoum ‘am lam toundhirhoum)

« Les auras-tu avertis ou ne les auras-tu pas avertis !? C’est égal ! [concernant ceux qui ont mécru]. »

C’est rapporté par AtTabariyy dans Jami^ al-Bayan ^an Ta’wil ‘Ay al-Qour’an.

14

L’ordre
(Al-‘amr)

﴿ فَهَلۡ أَنتُم مُّنتَهُونَ ﴾

(fahal ‘antoum mountahoun)

« Allez-vous vous en abstenir !? »

C’est rapporté par Abou Hayyan dans Al-Bahr al-Mouhit

15

L’avertissement
(At-tanbih)

﴿ فَأَيۡنَ تَذۡهَبُونَ ﴾

(fa’ayna tadhhaboun)

« Où allez-vous donc !? »

C’est rapporté par Al-Qazwiniyy dans Talkhis al-Miftah.

16

Le fait de rendre désirable
(At-targhib)

﴿ هَلۡ أَدُلُّكُمۡ عَلَىٰ تِجَٰرَةٖ تُنجِيكُم ﴾

(hal ‘adoulloukoum ^ala tijaratin tounjikoum)

« Voulez-vous que je vous indique un commerce qui vous sauvera !? »

C’est rapporté par Al-Mawardiyy dans An-Noukat wal-^Ouyoun.

17

L’interdiction
(An-nahy)

﴿ مَا غَرَّكَ بِرَبِّكَ ٱلۡكَرِيمِ ﴾

(ma gharraka bi-Rabbika l-Karim)

« Qu’est-ce donc qui t’a trompé au sujet de ton Seigneur, Celui Qui accorde beaucoup de bienfaits !? »

As-Souyoutiyy a dit dans Al-‘Itqan : « C’est-à-dire : ne te laisse pas tromper à Son sujet. »

18

L’invocation
(Ad-dou^a)

﴿ أَتُهۡلِكُنَا بِمَا فَعَلَ ٱلسُّفَهَآءُ ﴾

(‘atouhlikouna bima fa^ala s-soufaha)

« Nous anéantiras-Tu pour ce que les impudents ont fait !? »

Al-Qourtoubiyy dans Al-Jami^ li-‘Ahkam al-Qour’an a dit que le sens ici c’est l’invocation et la demande, c’est-à-dire : « Ne nous anéantis pas. »

19

La demande d’être guidé vers la vérité
(Al-istirchad)

﴿ أَتَجۡعَلُ فِيهَا مَن يُفۡسِدُ فِيهَا ﴾

(‘ataj^alou fiha man youfsidou fiha)

« Y mettras-Tu des gens qui y sèmeront la corruption !? »

AtTabariyy dans Jami^ al-Bayan ^an Ta’wil ‘Ay al-Qour’an a dit : « Ceci est, de la part des anges, une demande d’être guidés vers la vérité concernant ce qu’ils ne savaient pas à ce sujet. C’est comme s’ils avaient dit : « Ô notre Seigneur, informe-nous » à titre de demande d’information qu’ils adressent à Allah. »

20

Le souhait
(At-tamanni)

﴿ فَهَل لَّنَا مِن شُفَعَآءَ ﴾

(fahal lana min choufa^a)

« Aurons-nous des intercesseurs !? »

Al-Qourtoubiyy a dit dans son Tafsir « C’est une interrogation –istifham– qui comporte ici le sens du souhait. »

21

La demande qu’une chose arrive rapidement
(Al-istibta)

﴿ مَتَىٰ نَصۡرُ ٱللَّهِۗ ﴾

(mata nasrou l-Lah)

« Quand viendra enfin la victoire de la part de Allah !? »

Al-Qounawiyy a dit dans ses annotations sur le Tafsir de Al-Baydawiyy à propos de ce verset : « Le terme متى –traduit par quand– est interrogatif, mais il n’est pas possible, ici, de lui donner son sens propre. On lui donne donc un sens figuré qui est le fait de trouver le temps long, ce qui revient à demander que la chose visée arrive. »

22

L’offre
(Al-^ard)

﴿ أَلَا تُحِبُّونَ أَن يَغۡفِرَ ٱللَّهُ لَكُمۡۚ ﴾

(‘ala touhibbouna ‘an yaghfira l-Lahou lakoum)

« Ne souhaitez-vous pas que Allah vous pardonne !? »

Cela a été cité par Ad-Douçouqiyy dans ses annotations sur le livre intitulé Moughni al-Labib ^an Koutoub al-‘A^arib.

23

L’incitation
(At-tahdid)

﴿ أَلَا تُقَٰتِلُونَ قَوۡمٗا نَّكَثُوٓاْ أَيۡمَٰنَهُمۡ ﴾

(‘ala touqatilouna qawman nakathou ‘aymanahoum)

« N’allez-vous pas combattre des peuples qui ont trahi leur engagement !? »

Al-Qourtoubiyy a dit : « C’est un blâme qui comporte aussi le sens de l’incitation. Abou Hayyan a dit dans Al-Bahr al-Mouhit : « ‘ala est une particule qui revient à faire une proposition, et ici, elle veut dire l’incitation. »

24

L’ignorance feinte
(At-tajahoul)

﴿ أَءُنزِلَ عَلَيۡهِ ٱلذِّكۡرُ مِنۢ بَيۡنِنَاۚ ﴾

(‘a’ounzila ^alayhi dh-dhikrou min baynina)

« Est-ce que la révélation serait descendue sur lui au lieu de descendre sur quelqu’un d’entre nous !? »

Abou Hayyan a dit dans Al-Bahr al-Mouhit : « Ils ont renié qu’il soit distingué par l’honneur, lui, plutôt que leurs nobles, et qu’il reçoive le Livre alors qu’eux ne l’ont pas reçu. C’est un reniement qui provient de la grande jalousie que recelaient leurs cœurs, de sorte que leurs langues l’ont exprimée. »

25

La glorification
(At-ta^dhim)

﴿ مَن ذَا ٱلَّذِي يَشۡفَعُ عِندَهُۥٓ إِلَّا بِإِذۡنِهِۦۚ ﴾

(man dha l-ladhi yachfa^ou ^indahou ‘il-la bi’idhnih)

« Qui donc intercèdera, sinon avec Son autorisation !? »

Abou Hayyan a dit dans Al-Bahr al-Mouhit : « Dans ce verset, il y a la plus grande preuve de l’éminence de la souveraineté de Dieu et de l’éminence de Sa gloire, car personne ne pourra s’avancer pour intercéder sauf avec Son autorisation ta^ala. »

26

La dévalorisation

(At-tahqir)

﴿ وَإِذَا رَأَوۡكَ إِن يَتَّخِذُونَكَ إِلَّا هُزُوًا أَهَٰذَا ٱلَّذِي بَعَثَ ٱللَّهُ رَسُولًا ﴾

(wa‘idha ra’awka in yattakhidhounaka illa houzouwa ‘ahadha l-ladhi ba^atha l-Lahou raçoula)

« Et quand ils te voient ils se moquent [en disant] Est-ce celui-là que Allah a envoyé en tant que messager !? »

Al-Baydawiyy a dit dans son Tafsir que l’emploi du démonstratif « hadha » –qui est traduit par « celui-là »– indique le mépris [de la part des mécréants].

27

Le fait de considérer suffisant
(Al-iktifa)

﴿ أَلَيۡسَ فِي جَهَنَّمَ مَثۡوٗى لِّلۡمُتَكَبِّرِينَ ﴾

(‘alayça fi jahannama mathwan lil-moutakabbirin)

« N’est-ce pas qu’il y a en enfer une résidence pour ceux qui ont fait preuve d’orgueil à l’égard de Dieu !? »

AtTabariyy a dit dans l’exégèse de cette ayah : « N’est-ce pas qu’il y a en enfer une résidence et une demeure pour ceux qui ont fait preuve d’orgueil à l’égard de Dieu, qui se sont abstenus de croire en Son unicité, et d’en venir à Lui obéir en ce qu’Il leur a ordonné et interdit de faire ? »

28

Le fait de considérer improbable
(Al-istib^ad)

﴿ وَأَنَّىٰ لَهُ ٱلذِّكۡرَىٰ ﴾

(wa’anna lahou dh-dhikra)

« Comment, alors, bénéficierait-il du rappel !? »

Abou Hayyan a dit dans Al-Bahr al-Mouhit : « c’est-à-dire [comment aurait-il] le bénéfice du rappel ? En effet, ce sera un temps dans lequel les remords ne seront plus utiles. S’il avait accepté l’exhortation dans le bas monde, cela lui aurait été utile dans l’au-delà. »

29

Le réconfort
(Al-‘inas)

﴿ وَمَا تِلۡكَ بِيَمِينِكَ يَٰمُوسَىٰ ﴾

(wama tilka biyaminika ya Mouça)

« Et qu’as-tu dans ta main droite, ô Mouça !? »

C’est rapporté par An-Naçafiyy dans son Tafsir.

30

Le rabaissement
(At-tahakkoum wal-istihza)

﴿مَا لَكُمۡ لَا تَنطِقُونَ﴾

(ma lakoum la tantiqoun)

« Qu’avez-vous !? Vous ne parlez pas !? »

C’est rapporté par AtTabariyy dans Jami^ al-Bayan ^an Ta’wil ‘Ay al-Qour’an.

31

L’insistance sur le sens compris d’une interrogation précédente
(At-ta’kid lima sabaqa min ma^n al-istifham)

﴿ أَفَمَنۡ حَقَّ عَلَيۡهِ كَلِمَةُ ٱلۡعَذَابِ أَفَأَنتَ تُنقِذُ مَن فِي ٱلنَّارِ ﴾

(‘afaman haqqa ^alayhi kalimatou l-^adhabi ‘afa’anta tounqidhou man fi n-nar)

« Est-ce que ceux à qui le châtiment est prédestiné [seront guidés] !?  Est-ce que tu peux sauver quelqu’un qui est dans le feu !? »

C’est cité par Al-Qourtoubiyy dans al-Jami^ li’Ahkam al-Qour’an.

32

L’information
(Al-‘ikhbar)

﴿ أَفِي قُلُوبِهِم مَّرَضٌ أَمِ ٱرۡتَابُوٓاْ ﴾

(‘afi qouloubihim maradoun ‘amirtabou)

« Y a-t-il une maladie dans leurs cœurs !? Ou bien doutent-ils !? »

C’est rapporté par Fakhr ad-Din Ar-Raziyy dans son Tafsir al-Kabir : « La tournure est interrogative, mais le sens est informatif, comme l’a dit Jarir :

N’êtes-vous pas les meilleurs cavaliers, et les gens les plus généreux !? ” »

 

Parmi les exemples d’interrogation rhétorique, il y a la parole de Ibrahim qu’il a adressée à son peuple :

﴿ مَا تَعۡبُدُونَ ﴾ 

(ma ta^boudoun)

citée dans sourat Ach-Chou^ara :

﴿ وَٱتۡلُ عَلَيۡهِمۡ نَبَأَ إِبۡرَٰهِيمَ إِذۡ قَالَ لِأَبِيهِ وَقَوۡمِهِۦ مَا تَعۡبُدُونَ قَالُواْ نَعۡبُدُ أَصۡنَامٗا فَنَظَلُّ لَهَا عَٰكِفِينَ ﴾

(watlou ^alayhim naba’a ‘Ibrahima ‘idh qala li’abihi waqawmihi ma ta^boudoun qalou na^boudou ‘asnaman fanadhallou laha ^akifin)

[sourat Ach-Chou^ara / 69-70-71] qui signifie : « Et cite-leur le récit de Ibrahim lorsqu’il a dit à son père et à son peuple : “Qu’est-ce que vous adorez-là !?” Ils ont dit : “Nous adorons des idoles et nous leur vouons un culte toute la journée.” »

En effet, Ibrahim ^alayhi ssalatou was-salam n’a pas demandé à son peuple, lorsqu’il les a questionnés, de répondre qu’ils sont des mécréants qui adorent les idoles ! Il ne les a questionnés que sur la nature même des idoles qu’ils adoraient, afin de leur montrer l’invalidité de l’adoration qu’ils leur vouaient. C’est-à-dire qu’il les a questionnés : « N’est-ce pas que ce que vous adorez, ce sont des pierres, du bois et des métaux, que vous avez-vous-mêmes façonnés de vos mains, que vous avez taillés vous-mêmes, et sur lesquelles vous avez agi !? Comment pouvez-vous les adorer !? »

Puis, eux, à cause de leur orgueil, c’est-à-dire parce qu’ils n’ont pas voulu se soumettre à la vérité et l’accepter, ils ont répondu au-delà de ce que Ibrahim a évoqué, c’est-à-dire qu’ils ont dit ce qu’il ne leur a pas demandé, comme l’ont dit les exégètes.

L’explication citée ci-dessus est indiquée par les autres versets parvenus dans le Livre de Allah ta^ala à propos de cette histoire comme la parole de Allah ta^ala dans sourate Al-‘Anbiya’, ’ayah 52 :

﴿ إِذۡ قَالَ لِأَبِيهِ وَقَوۡمِهِۦ مَا هَٰذِهِ ٱلتَّمَاثِيلُ ٱلَّتِيٓ أَنتُمۡ لَهَا عَٰكِفُونَ ﴾

Ce qui signifie : « Il dit à son père et à son peuple : “Que sont ces statues que vous adorez-là !?” ».

En effet, sa parole qui signifie « Que sont ces statues que vous adorez-là !? » indique bien le sens visé dans l’autre verset (مَا تَعۡبُدُونَ) dont la traduction est « Qu’est-ce que vous adorez-là !? ». Elle indique bien que Ibrahim n’a pas demandé à avoir des informations à propos de ce qu’ils adorent. Il n’est en effet pas acceptable que Ibrahim les interroge à propos de ces idoles et ces représentations qu’ils adorent afin qu’ils lui disent ce sont des idoles et des représentations que nous adorons. La signification de sa parole serait dans ce cas-là : “ces statues que vous adorez sont-elles des statues que vous adorez ?” Et il serait alors comme quelqu’un qui dirait à un autre : “cette voiture que tu conduis est-elle une voiture que tu conduis ?” En réalité, Ibrahim voulait les blâmer et leur reprocher leur adoration, confirmer la vérité et les inciter à l’accepter.

Ainsi, le Prophète Ibrahim ^alayhi s-salam les blâmait pour leur adoration de ces idoles car celui à qui est vouée l’adoration est adoré pour ce qu’il fait à celui qui l’adore. Quant au fait que la personne adore ce qu’elle fait elle-même, cela n’est pas acceptable, comme l’a expliqué AlMatouridiyy dans son Tafsir lors de l’explication du verset 52 de sourat Al-Anbiya. Puis, il y a dit, que Dieu lui fasse miséricorde : « Le sens visé ici est celui indiqué par la parole de Ibrahim dans sourat asSaffa

﴿ قَالَ أَتَعۡبُدُونَ مَا تَنۡحِتُونَ وَٱللَّهُ خَلَقَكُمۡ وَمَا تَعۡمَلُونَ ﴾

Qui signifie : « Il a dit : “Adorez-vous donc ce que vous taillez vous-mêmes [dans la pierre et le bois], alors que Allah vous a créés vous ainsi que ce que vous faites !?” ». Ibrahim leur montre leur stupidité et les blâme pour leur adoration de ce qu’ils ont taillé de leurs propres mains, tout en délaissant l’adoration de Celui qui les a créés et qui a créé leurs actes.

Puis Al-Matouridiyy a dit dans un autre endroit que les deux formes interrogatives de notre maître Ibrahim avec sa parleماذا تعبدونَ  sont des formulations différents pour un même sens. Fin de citation.

Et ce sens est celui qui est cité explicitement dans la parole de Allah ta^ala dans sourat asSaffat:

﴿ إِذۡ قَالَ لِأَبِيهِ وَقَوۡمِهِۦ مَاذَا تَعۡبُدُونَ أَئِفۡكًا ءَالِهَةٗ دُونَ ٱللَّهِ تُرِيدُونَ ﴾

Qui signifie : « Il disait à son père et à son peuple : “Qu’est-ce que vous adorez-là !? Désirez-vous des prétendus dieux autres que Allah !?” ».

Car certes, il s’agit ici d’un texte explicite et clair que la forme interrogative utilisée par notre maître Ibrahim n’était pas pour que son peuple réponde par une mécréance, mais qu’elle n’était que pour renier leur adoration et pour montrer la corruption de leur religion et de leur adoration. Nous rapportons ci-après à partir des livres de Tafsir les explications à propos de la signification des versets qui font référence à cette histoire afin de montrer clairement que l’interrogation de la part de Ibrahim n’était pas pour leur demander une information.

Ce style de parole n’est pas étrange pour les gens de science. En effet, les savants de la langue arabe ont étendu l’usage de l’interrogation à beaucoup de significations, dont la confirmation, l’étonnement ou le fait d’étonner, le reproche, le rappel, le fait de s’enorgueillir, l’affliction, l’intimidation et le fait de susciter la peur, le fait de faciliter et d’alléger, la menace et la promesse de châtiment, le grand nombre, l’équivalence, l’ordre, l’avertissement, le fait de rendre désirable, l’interdiction, l’invocation, la demande d’être guidé vers la vérité, le souhait, la demande qu’une chose arrive rapidement, l’offre, l’incitation, l’ignorance feinte, la glorification, le rabaissement, le fait de considérer suffisant, le fait de considérer improbable , le réconfort, l’insistance sur le sens compris d’une interrogation précédente et l’information.

Et c’est pour cela que Ibnou ^Atiyyah a dit dans son Tafsir : « C’est une forme interrogative dans le sens de la confirmation taqrir– » Fin de citation C’est-à-dire qu’il savait ce qu’il adoraient, mais il n’a posé la question que pour confirmer la preuve [de l’invalidité de leur adoration]. Abou Hayyan a dit dans Al-Bahr al-Mouhit : « C’est une forme interrogative dans le sens du rabaissement et de la confirmationtaqrir. » Et ce qui est visé par le mot taqrir, chez les savants de la rhétorique, c’est l’affirmation et la confirmation, et non pas la demande d’information. Al-Baydawiyy a dit dans son Tafsir : « Il les a interrogés pour leur montrer que ce qu’ils adoraient ne mérite pas l’adoration. » Al-Qounawiyy a dit dans ses annotations sur le Tafsir de Al-Baydawiyy : « En somme, la forme interrogative ici est pour renier [leur croyance] et non pour se renseigner [à ce propos]. » Al-‘Ijiyy le chaféite a dit dans son Tafsir appelé Jami^ al-Bayan : « Il a renié ainsi leur adoration des idoles. » Al-Baghawiyy a dit dans son Tafsir : « C’est une forme interrogative dans le sens du blâme. » Et dans les annotations de Mouhyi d-Din chaykh Zadah sur le Tafsir de Al-Baydawiyy : « C’est une forme interrogative pour les blâmer et les réprimander de suivre cette voie. » Ar-Raziyy a dit : « Ibrahim leur a dit :  مَا تَعۡبُدُونَ « Qu’est-ce que vous adorez ? » alors qu’’Ibrahim ^alayhi s-salam savait qu’ils étaient des adorateurs d’idoles, mais il les a interrogés pour leur montrer que ce qu’ils adoraient ne mérite aucunement l’adoration. » Cela a été dit aussi par An-Naçafiyy dans son Tafsir bien connu.

Cette histoire n’est donc en rien une preuve qu’il serait permis d’interroger un mécréant sur sa religion dans le but qu’il réponde de la mécréance.

 

باب الاستفهام

من كتاب السيوطي الاتقان في علوم القرءان

قال السيوطي في كتاب الاتقان في علوم القرءان :

من أقسامِ الإنشاءِ الاستفهامُ وهو طَلَبُ الفَهْمِ وهو بمعنى الاستخبارِ وقيل الاستخبارُ ما سَبَقَ أَوَّلًا ولم يُفْهَمْ حَقَّ الفَهْمِ فإذا سَأَلتَ عنه ثانيا كان استفهامًا حكاه ابن فارس في (فقه اللغة).

 وأدواته : الهمزة وهل وما ومن وأي وكم وكيف وأين وأنى ومتى وأيان ومرت في الأدوات وقال ابن مالك في المصباح وما عدا الهمزةَ نائبٌ عنها.

ولكونه طلبَ ارتسامِ صورةِ ما في الخارجِ في الذهنِ لَزِمَ ألا يكونَ حقيقةً إلا إذا صَدَرَ من شاكٍّ مُصدِّقٍ بإمكانِ الإعلامِ، فإن غيرَ الشاكِّ إذا اسْتَفْهَمَ يلزَمُ منه تحصيلُ الحاصلِ وإذا لم يصدقْ بإمكانِ الإعلامِ انتفتْ عنه فائدةُ الاستفهام.

قال بعض الأئمة وما جاء في القرآن على لفظ الاستفهام فإنما يقع في خطاب الله على معنى أن المخاطَبَ عِنْدَهُ عِلْمُ ذلكَ الإثباتِ أو النَّفْيِ حاصلٌ.

وقد تُسْتَعْمَلُ صيغة الاستفهام في غيره مجازا وألَّفَ في ذلك العلامة شَمْسُ الدين بنُ الصائغ كتابا سماه (روض الأفهام في أقسام الاستفهام) قال فيه قد توسَّعَتِ العربُ فأخرجت الاستفهامَ عن حقيقته لمعانٍ وأَشْرَبَتْهُ تلك المعاني ولا يختص التجوُّزُ في ذلك بالهمزة خلافا للصفّار. اهـ

ونذكر فيما يلي مثالا واحدا عن كل نوع من  أنواع الاستفهام المجازي مما ذكره السيوطي في الإتقان مع ذكر مرجع آخر أو أكثر من كتب التفسير أو الحديث أو اللغة في تفسير الآية التي ذكرها السيوطي.

المعنى

المثال

النوع

 

قال فخر الدين الرازي في التفسير الكبير:  وهذا استفهام على سبيل الإنكار يعني أنهم لم يشهدوا خلقهم.

﴿ أَشَهِدُواْ خَلۡقَهُمۡۚ ﴾

الإنكار

١

قال أبو حيان الأندلسي في البحر المحيط : استفهام توبيخ وإنكار عليهم، كيف هم يعبدون صورًا صوّروها بأيديهم وشكلوها على ما يريدون من الأشكال؟

﴿ أَتَعۡبُدُونَ مَا تَنۡحِتُونَ ﴾

التوبيخ

٢

ذكر أبو حيان هذه الآية في شرح سورة البقرة في البحر المحيط مثالا عن استفهام التقرير وقال النسفي في مدارك التفسير وحقائق التأويل في شرح هذه الآية : استفهم عن انتفاء الشرح على وجه الإنكار فأفاد إثبات الشرح فكأنه قيل شرحنا لك صدرك.

﴿ أَلَمۡ نَشۡرَحۡ لَكَ صَدۡرَكَ ﴾

التقرير

٣

ذكر في حاشية القونوي على تفسير البيضاوي وفي حاشية الصبان على شرح الأشموني على ألفية ابن مالك أن الاستفهام في هذه الآية للتعجب

 

﴿ مَا لِيَ لَآ أَرَى ٱلۡهُدۡهُدَ ﴾

التعجب أو التعجيب

٤

في صحيح مسلم عن ابن مسعود قال: ما كان بين إسلامنا وبين أن عاتبنا الله بهذه الآية إلا أربع سنين.

﴿ أَلَمۡ يَأۡنِ لِلَّذِينَ ءَامَنُوٓاْ أَن تَخۡشَعَ قُلُوبُهُمۡ لِذِكۡرِ ٱللَّهِ ﴾

العتاب

٥

قال القرطبي في الجامع لأحكام القرءان: استفهام بمعنى التذكير والتوبيخ

 

﴿ هَلۡ عَلِمۡتُم مَّا فَعَلۡتُم بِيُوسُفَ وَأَخِيهِ ﴾

التذكير

٦

ذكر الرازي في تفسير سورة مريم أن هذا افتخار 

﴿ أَلَيۡسَ لِي مُلۡكُ مِصۡرَ ﴾

الافتخار

٧

ذكر ابن فارس في الصاحبي في فقه اللغة العربية ومسائلها وسُنن العرب في كلامها أن اللفظ يكون استخبارا والمعنى تفجع ومثّل بهذه الآية

﴿ مَالِ هَٰذَا ٱلۡكِتَٰبِ لَا يُغَادِرُ صَغِيرَةٗ وَلَا كَبِيرَةً ﴾

التفجع

٨

ذكره البيضاوي في تفسير سورة الحاقة

﴿ ٱلۡحَآقَّةُ ١ مَا ٱلۡحَآقَّةُ ٢ ﴾

التهويل والتخويف

٩

ذكره القونوي في حاشيته على تفسير البيضاوي

﴿ وَمَاذَا عَلَيۡهِمۡ لَوۡ ءَامَنُواْ ﴾

التسهيل والتخفيف

١٠

ذكره القونوي في حاشيته على تفسير البيضاوي

﴿ أَلَمۡ نُهۡلِكِ ٱلۡأَوَّلِينَ ﴾

التهديد والوعيد

١١

قال القرطبي في الجامع لأحكام القرءان عند هذه الآية: كم للتكثير

﴿ وَكَم مِّن قَرۡيَةٍ أَهۡلَكۡنَٰهَا ﴾

التكثير

١٢

ذكره الطبري في جامع البيان عن تأويل آي القرآن

﴿ سَوَآءٌ عَلَيۡهِمۡ ءَأَنذَرۡتَهُمۡ أَمۡ لَمۡ تُنذِرۡهُمۡ ﴾

التسوية

١٣

ذكره أبو حيان في البحر المحيط

﴿ فَهَلۡ أَنتُم مُّنتَهُونَ ﴾

الأمر

١٤

ذكره القزويني في تلخيص المفتاح

﴿ فَأَيۡنَ تَذۡهَبُونَ ﴾

التنبيه

١٥

ذكره الماوردي في النكت والعيون.

﴿ هَلۡ أَدُلُّكُمۡ عَلَىٰ تِجَٰرَةٖ تُنجِيكُم ﴾

الترغيب

١٦

قال السيوطي في الإتقان أي لا تغتر به.

﴿ مَا غَرَّكَ بِرَبِّكَ ٱلۡكَرِيمِ ﴾

النهي

١٧

ذكر القرطبي في الجامع لأحكام القرءان أن معناه الدعاء والطلب أي لا تهلكنا.

﴿ أَتُهۡلِكُنَا بِمَا فَعَلَ ٱلسُّفَهَآءُ ﴾

الدعاء

١٨

قال الطبري في جامع البيان عن تأويل آي القرآن: ذلك من الملائكة على وجه الاسترشاد عما لم يعلموا من ذلك فكأنهم قالوا “يا رب خبرنا” مسألة استخبار منهم لله.

﴿ أَتَجۡعَلُ فِيهَا مَن يُفۡسِدُ فِيهَا ﴾

الاسترشاد

١٩

قال القرطبي في تفسيره استفهام فيه معنى التمني.

﴿ فَهَل لَّنَا مِن شُفَعَآءَ ﴾

التمني

٢٠

قال القونوي في حاشيته على تفسير البيضاوي عن هذه الآية: متى للاستفهام ولم يمكن حمله على الحقيقة فحمل على المجاز وهو الاستبطاء ومآله الاستدعاء

﴿ مَتَىٰ نَصۡرُ ٱللَّهِۗ ﴾

الاستبطاء

٢١

ذكره في حاشية الدسوقي على مغني اللبيب عن كتب الأعاريب

﴿ أَلَا تُحِبُّونَ أَن يَغۡفِرَ ٱللَّهُ لَكُمۡۚ ﴾

العرض

٢٢

قال القرطبي : توبيخ وفيه معنى التحضيض وقال أبو حيان في البحر المحيط: ألا حرف عرض ، ومعناه هنا الحض

﴿ أَلَا تُقَٰتِلُونَ قَوۡمٗا نَّكَثُوٓاْ أَيۡمَٰنَهُمۡ ﴾

التحضيض

٢٣

قال أبو حيان في البحر المحيط : أنكروا أن يختص بالشرف من بين أشرافهم وينزل عليه الكتاب من بينهم، وهذا الإنكار هو ناشئ عن حسد عظيم انطوت عليه صدورهم فنطقت به ألسنتهم.

﴿ أَءُنزِلَ عَلَيۡهِ ٱلذِّكۡرُ مِنۢ بَيۡنِنَاۚ ﴾

التجاهل

٢٤

قال أبو حيان في البحر المحيط : وفي هذه الآية أعظم دليل على ملكوت الله، وعظم كبريائه، بحيث لا يمكن أن يقدم أحد على الشفاعة عنده إلاَّ بإذن منه تعالى.

﴿ مَن ذَا ٱلَّذِي يَشۡفَعُ عِندَهُۥٓ إِلَّا بِإِذۡنِهِۦۚ ﴾

التعظيم

٢٥

ذكر البيضاوي في تفسيره أن الإشارة بكلمة هذا للاستحقار

﴿ وَإِذَا رَأَوۡكَ إِن يَتَّخِذُونَكَ إِلَّا هُزُوًا أَهَٰذَا ٱلَّذِي بَعَثَ ٱللَّهُ رَسُولًا ﴾

التحقير

٢٦

قال الطبري في تفسير هذه الآية : أليس في جهنم مأوى ومسكن لمن تكبر على الله، فامتنع من توحيده والانتهاء إلى طاعته فيما أمره ونهاه عنه.

﴿ أَلَيۡسَ فِي جَهَنَّمَ مَثۡوٗى لِّلۡمُتَكَبِّرِينَ ﴾

الاكتفاء

٢٧

قال أبو حيان في البحر المحيط : أي منفعة الذكرى، لأنه وقت لا ينفع فيه التذكر، لو اتعظ في الدنيا لنفعه ذلك في الأخرى.

﴿ وَأَنَّىٰ لَهُ ٱلذِّكۡرَىٰ ﴾

الاستبعاد

٢٨

ذكره النسفي في تفسيره.

﴿ وَمَا تِلۡكَ بِيَمِينِكَ يَٰمُوسَىٰ ﴾

الإيناس

٢٩

ذكره الطبري في جامع البيان عن تأويل آي القرآن.

﴿مَا لَكُمۡ لَا تَنطِقُونَ﴾

التهكم والاستهزاء

٣٠

ذكره القرطبي في الجامع لأحكام القرءان.

﴿ أَفَمَنۡ حَقَّ عَلَيۡهِ كَلِمَةُ ٱلۡعَذَابِ أَفَأَنتَ تُنقِذُ مَن فِي ٱلنَّارِ ﴾

التأكيد لما سبق من معنى الاستفهام

٣١

ذكر فخر الدين الرازي في التفسير الكبير في تفسير هذه الآية: اللفظ استفهام ومعناه الخبر كما قال جرير:

ألستم خير من ركب المطايا وأندى العالمين بطون راح

﴿ أَفِي قُلُوبِهِم مَّرَضٌ أَمِ ٱرۡتَابُوٓاْ ﴾

الإخبار

٣٢

 

ومن الأمثلة على الاستفهام المجازي قول إبراهيم لقومه “ما تعبدون” ؟ قال اللهُ تعالى فى سورة الشّعراءِ:

﴿ وَٱتۡلُ عَلَيۡهِمۡ نَبَأَ إِبۡرَٰهِيمَ إِذۡ قَالَ لِأَبِيهِ وَقَوۡمِهِۦ مَا تَعۡبُدُونَ قَالُواْ نَعۡبُدُ أَصۡنَامٗا فَنَظَلُّ لَهَا عَٰكِفِينَ ﴾

فإنَّ إبراهيمَ عليهِ الصّلاةُ والسّلامُ لم يَسأل قومَه ما سَألهم ليُجيبوهُ أنهم كفّارٌ يعبدونَ الأصنامَ إنما سألهم عَن ماهيّةِ مَعبوداتهم ليُظهرَ فسادَ عبادَتهم لها أى أنهُ سألهم أليسَ ما تعبدونهُ حجارةً وخشبًا ومَعادنَ قَد صَوَّرْتُمُوهَا بأيديكُم ونقَشْتُموها أنتُم وأثّرْتُم فيها فكيفَ تَعبدونها؟ ثم هم لتكبُّرهم أىْ لأنهم لم يُريدُوا الانكسارَ للحقِّ والإقرارَ به أجَابوا بأوسعَ مما سألَ عنهُ أىْ فأجابُوا عَمَّا لم يستعلم عنه كمَا قالَ المفسّرونَ. وهذا الذى بيناه تدل عليه الآياتُ الأخرى الواردةُ فى كتابِ اللهِ تعالى إخبارًا عَن هذهِ القِصَّةِ كقولهِ تَعالى في سورة الأنبياء إخبارًا عن إبراهيم عليهِ السّلامُ

﴿ إِذۡ قَالَ لِأَبِيهِ وَقَوۡمِهِۦ مَا هَٰذِهِ ٱلتَّمَاثِيلُ ٱلَّتِيٓ أَنتُمۡ لَهَا عَٰكِفُونَ ﴾

فهذه الآية تدلُّ على المرادِ من قولِهِ فِى الآيةِ الأخرى

﴿ما تعبُدُون﴾

وأنه لم يُرِدْ بها الاستعلامَ عن معبوداتهم إذْ لا يستقيمُ أنْ يسألهم ما هذه التماثيلُ والصُّوَرُ التِى تعبدونها لأجلِ أنْ يُجيبُوهُ هذه صُوَرٌ ومنحوتاتٌ نعبُدُها فيكونُ معنَى كلامِهِ هذه الصورُ التِى تعبدونها هل هى صورٌ تعبدونها ويكونُ كمن قال لآخَرَ هذا الحصانُ الذِى تركبُه هل هو حصانٌ تركبُهُ وإنما أراد عليه السلامُ تبكيتَهُمْ وتقريعَهم وتقريرَ الحقِّ لهم وتحريكَهُم ليقبلوه. فإبراهيم عليه السلام قال

﴿ مَا هَٰذِهِ ٱلتَّمَاثِيلُ ٱلَّتِيٓ أَنتُمۡ لَهَا عَٰكِفُونَ ﴾

ليذُمُّهُم على عبادَتهم لها فإن المعبود يُعْبَدُ لفعلٍ يكونُ منهُ إلى مَن يعبدهُ أمّا أنْ يَعبُدَ الشّخصُ ما يَفْعَلُهُ هوَ فلا يُـحتملُ أي لا يُقبل كما قالهُ الماتريدىُّ فى تفسيرهِ. قالَ رحمهُ اللهُ وهوَ ما قالَ إبراهيمُ

﴿ قَالَ أَتَعۡبُدُونَ مَا تَنۡحِتُونَ وَٱللَّهُ خَلَقَكُمۡ وَمَا تَعۡمَلُونَ ﴾

يُسفّههُم ويعيبُ عليهِم عبادَتهم ما يَنحِتونَهُ هم بأيدِيهم ويتركونَ عبادةَ مَن خلقَهم وخلقَ أعمالهم اهـ ثم بَيَّنَ الماتريدىُّ رحمهُ اللهُ بعدَ هذا أنَّ هذينِ السّؤالينِ معَ قولهِ عليهِ السّلامُ ماذا تعبدونَ هىَ ألفاظٌ مختلفةٌ لمعنًـى واحدٍ اهـ وهوَ المعنى الـمُصَرَّحُ بهِ فى قولهِ تعالى فى سورةِ الصّافاتِ

﴿ إِذۡ قَالَ لِأَبِيهِ وَقَوۡمِهِۦ مَاذَا تَعۡبُدُونَ أَئِفۡكًا ءَالِهَةٗ دُونَ ٱللَّهِ تُرِيدُونَ ﴾

فإنهُ نصٌّ ظاهرٌ جلىٌّ فى أنَّ سؤالَ سيّدنا إبراهيمَ لم يكن لأجل أن يجيبه قومه بجوابٍ كفرٍ وإنما كانَ إنكارًا عليهِم وإظهارًا لفسادِ دينهِم وعبادَتهم. وسوف نذكر نقولا من كتب التفاسير عن معاني الآيات التي تذكر هذه القصة لبيان أن سؤال إبراهيم لم يكن للاستعلام.

ولا يُستنكرُ مثلُ هذا الأُسلوبِ فى الكلامِ عندَ أهلِ المعرفةِ فإنَّ علماءَ اللغةِ جعَلوا للاستفهامِ معانِىَ كثيرةً منهَا الإنكارُ والتقريرُ والتوبيخُ والتعجُّبُ أو التعجيبُ والعتابُ والتّهويلُ والتّخويفُ والتّهديدُ والوعيدُ والتّنبيهُ والنَّهْىُ والتّحقيرُ والاستبعادُ والتّهكّمُ والاستهزاءُ وغيرُ ذلكَ ولِهٰذا قالَ ابنُ عطيّةَ فى تَفسيرهِ  (استِفهامٌ بمعنى تقريرٍ) اهـ أىْ إنهُ كانَ يَعْلَمُ ما يعبدونَ وإنما سألَ لتقريرِ الحُجَّةِ. وقالَ أبو حيّانَ فى البحرِ المحيطِ (استِفهامٌ بمعنى التّحقيرِ والتّقريرِ) اهـ والمرادُ بالتقريرِ عندَ أهلِ البلاغةِ هو الإثباتُ والتوكيد لا طلب الجواب وقالَ البَيضاوىُّ فى تفسيرهِ (سألهم ليُرِيَهُمْ أنَّ ما يعبدونهُ لا يستحق العبادة) اهـ وقالَ القُونوىُّ فى حاشيتهِ على تفسيرِ البَيضاوىّ (وحاصلهُ أنَّ الاستفهامَ هُنا للإنكارِ لا للاستعلامِ) اهـ وقالَ الإيجىُّ الشّافعىُّ فى تفسيرهِ المسمّى جامعَ البيانِ ما نصُّهُ (أنكرَ عليهِم عبادةَ الأصنامِ) اهـ وقالَ البَغوىُّ فى تفسيرهِ (استفهامُ توبيخٍ) اهـ وفى حاشيةِ محيى الدّينِ شيخ زادَه على تفسيرِ البيضاوىّ قالَ (استفهامُ توبيخٍ وتقريعٍ على تلكَ الطّريقةِ) اهـ وقالَ الرّازىُّ (فقالَ لهم ما تعبدونَ وكانَ إبراهيمُ عليهِ السّلامُ يعلمُ أنهم عبدةُ أصنامٍ ولكنّهُ سألهم ليُرِيَهُمْ أنَّ ما يعبدونَهُ ليسَ مِنِ استحقاقِ العبادةِ فى شىءٍ) اهـ وقالهُ النّسفىُّ فى تفسيرهِ المعروفِ اهـ  فلا تدل هذه القصة على جواز سؤال الكافر عن دينه ليجيب بالكفر.