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Biographie de l’Imam Malik

L’imam Malik est le grand savant, fondateur de l’une des quatre grandes écoles de jurisprudence, qui a été conservée, réputée et diffusée dans les pays musulmans. L’Imam Malik que Allah l’agrée, a composé le premier livre qui rassemble des hadiths classés par chapitres en y intégrant les lois de jurisprudence.

Malik Ibnou Anas apbif habache

L’Imam Malik Ibnou Anas l’Imam de la Terre de l’Émigration

Le grand savant, fondateur de l’une des quatre grandes écoles de jurisprudence, qui a été conservée, réputée et diffusée dans les pays musulmans. L’Imam Malik que Allah l’agrée, a composé le premier livre qui rassemble des hadiths classés par chapitres en y intégrant les lois de jurisprudence.

Sa naissance et sa biographie

Il est surnommé Abou ^Abdi l-Lah et s’appelle Malik fils de Anas fils de Malik fils de Abou ^Amir Anas fils de Al-Harith fils de Ghayman Al-‘Asbahiyy Al-Madaniyy.

Son ascendance remonte jusqu’à Ya^rab fils de Yachjab fils de Qahtan. Son grand-père s’appelle Malik fils de Anas et faisait partie des grands successeurs des compagnons, l’un de ceux qui ont porté le corps du Calife ^Outhman Ibnou ^Affan que Allah l’agrée, de nuit jusqu’à sa tombe tout comme cela a été mentionné par Al-Qouchayriyy.

Son arrière-grand-père est le compagnon Abou Malik qui a participé à toutes les batailles aux côtés du Messager de Allah صلى الله عليه وسلم mis à part celle de Badr.

Quant à la mère de l’Imam Malik, que Allah l’agrée, elle s’appelle Al-^Aliyah fille de Charik fils de ^Abdou r-Rahman Al-‘Asdiyah.

Les fils de l’Imam Malik sont Yahya, Mouhammad et Hammad.

L’Imam Malik est le fondateur de l’une des quatre écoles de jurisprudence qui a été conservée, réputée et diffusée dans les pays musulmans.

L’Imam Malik est né à Médine l’Illuminée en l’an 95 de l’hégire. Il a grandi avec beaucoup d’application pour l’apprentissage de la science et le fait de rapporter le hadith. Il a pris la science et il l’a rapportée d’un grand nombre de successeurs des compagnons et de successeurs des successeurs des compagnons comptés par centaines, parmi lesquels on mentionne :

  • Nafi^ l’esclave affranchi du fils de ^Oumar.
  • Il y a aussi Ibnou Chihab AzZouhriyy.
  • Il y a Abou zZinad
  • et ^A’ichah Bint Sa^d Ibni Abi Waqas,
  • ou encore Yahya Ibnou Sa^id Al-‘Ansariyy.

Il était, que Allah lui fasse miséricorde, l’Imam de la Terre de l’Émigration, Médine. Sa science s’est propagée dans les différentes contrées. Il était réputé dans plusieurs pays et on effectuait des voyages pour venir à lui des différentes régions.

Il enseignait déjà alors qu’il était un jeune homme de dix-sept ans. Il continua à donner des avis de jurisprudence et à enseigner aux gens au point que plusieurs de ses Chaykh ont rapporté de lui –c’est-à-dire qu’ils lui avaient donné la science puis il avait appris chez d’autres et leur avait transmis à son tour– :

  • Mouhammad Ibnou Chihab AzZouhriyy,
  • Rabi^ah Ibnou ‘Abi ^Abdi r-Rahman le spécialiste de jurisprudence des gens de Médine,
  • Yahya Ibnou Sa^id Al-‘Ansariyy,
  • Mouça Ibnou ^Ouqbah ;

Beaucoup de rapporteurs de hadith ont rapporté de lui, au point que le Qadi ^Iyad a composé un livre dans lequel il a dénombré mille trois cent noms de ceux qui ont rapporté de l’Imam Malik, que Allah l’agrée. Les plus connus d’entre eux étaient :

  • Soufyan Ath-Thawriyy
  • et encore l’Imam le Moujtahid Mouhammad Ibnou Idris Ach-Chafi^iyy
  • et ^Abdou l-Lah Ibnou l-Moubarak.

La science de l’Imam Malik

Le grand savant, fondateur d’une école de jurisprudence, l’imam Malik, a composé le premier livre qui rassemble des hadiths classés par chapitres en y intégrant les lois de jurisprudence. Cet ouvrage appelé Al-Mouwatta’ a nécessité de la part de son auteur quarante ans d’efforts de recherche. L’Imam Ach-Chafi^iyy en a dit : « Il n’est pas paru sur terre, après le livre de Dieu –le Qour’an, de livre plus authentique que le livre de Malik. »

Son livre Al-Mouwatta’

Le mot arabe mouwatta’ signifie ce qui est rendu facile. Ce livre de l’Imam Malik nommé Al-Mouwatta était le premier dans son genre composé de hadiths et de la jurisprudence. L’imam Malik a mis quarante années pour l’écrire. Il comporte beaucoup de chaînes de transmission que les mouhaddith –spécialistes du hadith– ont jugées comme étant les plus fortes des hadith.

Ach-Chafi^iyy a dit au sujet de ce livre : « Il n’est pas paru sur terre, après le livre de Allah –le Qour’an, de livre plus authentique que le livre de Malik. »

La science de l’Imam Malik

L’imam Malik, que Allah lui fasse miséricorde, a été interrogé au sujet de l’apprentissage de la science de la religion, il a dit : « C’est quelque chose de très bien, mais considère d’abord ce dont tu as besoin depuis que tu te lèves jusqu’à ce que tu arrives au soir et c’est à cela que tu as à t’attacher. » C’est-à-dire qu’il conseille de rechercher d’abord, les sujets de base, les sujets de la science de la religion qui servent dans la vie de tous les jours.

Que Allah lui fasse miséricorde, il était de ceux qui glorifiaient beaucoup la science de la religion, au point de faire le woudou, de se coiffer et de se parfumer, lorsqu’il voulait transmettre le hadith. Ce qu’il recherchait par la science, c’était l’agrément de Dieu.

Sa grande modestie et sa précaution dans la science de la religion

Il a été rapporté qu’une fois, il a été posé 48 questions à l’imam Malik, que Allah l’agrée. Il n’a répondu qu’à 6 d’entre elles et pour les autres questions il a dit : « je ne sais pas. » Le fait de répondre qu’il ne sait pas, avait pour but d’enseigner aux gens de toujours rechercher l’agrément de Allah dans l’enseignement ou l’apprentissage de la science de la religion mais également pour les éduquer sur le chemin de la modestie et leur apprendre à dire « je ne sais pas » s’ils sont interrogés alors qu’ils n’ont pas de transmission.

Il faut savoir que s’il avait réfléchi sur ces questions, laissées volontairement sans réponses, il aurait trouvé les réponses. Mais il voulait que les gens comprennent qu’il est important de ne pas s’avancer dans les sujets de religion. Il n’y a pas de honte à dire « je ne sais pas », même pour le savant de Médine. Or de nos jours, combien de personnes qui sont très loin du degré de l’illustre savant de Médine, se permettent de répondre à n’importe quelle question de religion, pour ne pas paraître ignorant d’un sujet de la religion !

L’imam Ahmad a rapporté de Ach-Chafi^iyy, d’après l’imam Malik, d’après Mouhammad Ibnou ^Ajlan –le chaykh de l’imam Malik– qui a dit :

“إذا أغفل العالم لا أدري فقد أصيبت مقاتله”

« Si le savant omet la parole ‘‘je ne sais pas’’, il s’est exposé à ce qui le mène à sa perte. »

Celui qui donne un avis de jurisprudence si c’est un moujtahid, il donne donc cet avis selon son ‘ijtihad, son effort d’extraction des Lois. Par contre, s’il n’est pas moujtahid, il n’a pas à donner d’avis de jurisprudence sauf s’il se base sur l’avis de jurisprudence d’un Imam moujtahid. Cet avis est soit mentionné dans un texte de cet Imam ou un avis qui a été extrait par les savants de son école à partir d’un texte de cet imam moujtahid.

Ainsi, si la personne a été interrogée sur un jugement dont elle n’a pas de science qu’elle n’oublie pas et ne passe pas à côté de la parole : « je ne sais pas ».

Il a été rapporté de notre maître ^Aliyy qu’étant interrogé au sujet de quelque chose il a dit :

“وا بردها على الكبِدِ أنْ أسأَلَ عن شىء لا علمَ لي به فأقولَ لا أدري”

[rapporté par le Hafidh Al-^Asqalaniyy dans son Takhrij de l’original du Moukhtasar de Ibnou l-Hajib] (wa bardaha ^ala l-kabidi ‘an ‘ous’ala ^an chay’in la ^ilma li bihi fa’aqoula la ‘adri) ce qui signifie : « Quel allégement que d’être interrogé au sujet d’une chose dont je n’ai pas connaissance et de répondre : ‘‘je ne sais pas’’ ».

La réputation de l’Imam Malik

L’Imam Ach-Chafi^iyy, que Allah l’agrée, a dit au sujet de l’Imam Malik : « Lorsque les savants sont cités, Malik est comme une étoile parmi eux » c’est-à-dire qu’il en est la référence. Et selon Yahya Ibnou Sa^id Al-Qattan : « Malik est l’Emir des croyants dans le hadith. » Quant à Ibnou Sa^id, il a dit : « Malik était digne de confiance, il était honnête, il était sûr, il était très précautionneux, spécialiste de jurisprudence, il était savant, il était de ceux qui avaient de forts arguments. »

Parmi ce qui est rapporté de l’Imam Malik

Beaucoup de savants des successeurs des compagnons ont dit que l’Imam Malik que Allah l’agrée est celui que le Prophète صلى الله عليه وسلم a visé par son hadith dans lequel il avait annoncé la bonne nouvelle :

((يوشِكُ أنْ يَضْرِبَ النَّاسُ أكبادَ الإِبِلِ فلا يَجِدُونَ أَعْلَمَ مِنْ عالمِ المدينة))

(youchakou ‘an yadriba n-naçou ‘akbada l-‘ibili fala yajidouna ‘a^lama min ^alimi l-madinah)

« Il arrivera bientôt un temps où les gens vont effectuer des voyages et ils ne trouveront pas qui a plus de science que le savant de Médine. »

Ainsi, plusieurs savants ont dit que le savant de Médine cité dans ce hadith, c’est l’Imam Malik.

Il prenait exemple sur les meilleurs

L’Imam Malik Ibnou Anas, que Allah l’agrée, était de ceux qui glorifiaient le Prophète صلى الله عليه وسلم et qui le respectaient énormément.

Mous^ab fils de ^Abdou l-Lah, a dit : « Lorsqu’on mentionnait le Prophète auprès de Malik, la couleur de son visage changeait et il se penchait par humilité. » au point que cela devenait éprouvant pour son assistance. On l’interrogea un jour à ce sujet, il avait répondu : « Si vous aviez vu ce que j’ai vu, vous n’auriez pas renié ce que je fais. Je voyais par le passé Mouhammad Ibnou l-Mounkadir, qui était le maître des spécialistes de récitation. Pas une seule question sur un hadith ne lui était posée sans qu’il se mette à pleurer jusqu’à ce que nous le laissions par miséricorde. Je voyais Ja^far Ibnou Mouhammad qui avait pour habitude de sourire, mais lorsqu’on mentionnait le nom du Prophète en sa présence, son visage devenait pâle et je ne l’ai jamais vu rapporter les paroles du Messager de Allah sans avoir les petites ablutions (al-woudou). J’ai été chez lui plusieurs fois et je ne le voyais que dans une de ces situations : il était en train de faire la prière, ou il se taisait, ou il récitait le Qour’an. Il ne parlait pas de ce qui ne le concernait pas et il était de ceux qui étaient savants, qui s’adonnaient aux actes d’adorations et qui craignaient Allah ^azza wajall. »

Recommandations de l’Imam Malik au calife Haroun Ar-Rachid

Il a été rapporté que le calife Haroun Ar-Rachid s’était rendu à Médine l’Illuminée. Il lui était parvenu que l’Imam Malik enseignait son livre Al-Mouwatta, il le transmettait aux gens. Haroun Ar-Rachid avait alors envoyé son ministre Al-Barmakiyy passer le salam à l’Imam Malik. Il lui a demandé de lui dire de venir auprès du calife afin qu’il lui lise son livre Al-Mouwatta.

Al-Barmakiyy était donc passé voir l’Imam Malik et lui a transmis le message du calife Haroun Ar-Rachid. C’est alors que l’Imam Malik, que Allah l’agrée, lui a dit : « Passe le salam à l’Emir des croyants et dis-lui que la science, on vient la chercher et ce n’est pas elle qui vient à nous. »

Ar-Rachid est alors parti chez l’Imam Malik. Il s’est adossé contre le mur et l’Imam Malik lui a dit : « Ô Emir des croyants, c’est un signe de glorification du Messager de Allah que de glorifier la science. » En effet, se tenir correctement pendant une assemblée de science de la religion est signe de respect à son égard.

Cet acte de la part de l’Imam Malik n’était pas un signe d’orgueil vis-à-vis du Calife mais c’était pour un intérêt légal, à savoir montrer le mérite de la science et des savants et enseigner aux gens qu’ils soient des gouverneurs ou des gouvernés le respect de la science et sa glorification. À noter que l’Imam Malik, que Allah l’agrée, était de ceux de son époque parmi les plus modestes et les plus doux.

Son grand respect pour le hadith

L’Imam Malik Ibnou Anas était de ceux qui honoraient tellement la science que lorsqu’il voulait transmettre le hadith du Prophète صلى الله عليه وسلم, il faisait auparavant le woudou. Il accomplissait ensuite deux rak^ah –cycles de prière– surérogatoires et il s’asseyait bien droit à l’endroit où il se tenait. Il coiffait sa barbe, il se parfumait et il prenait une position assise droite qui inspire le respect puis il se mettait à rapporter le hadith du Prophète.

Lorsque les gens venaient chez l’Imam Malik, on leur disait : Le Chaykh vous demande : « Est ce que vous voulez aujourd’hui apprendre le hadith ou bien les questions de jurisprudence ? »

S’ils répondaient : les questions, il sortait à eux. Mais s’ils lui disaient le hadith, il rentrait dans l’endroit où il faisait le woudou, faisait le woudou et se parfumait. Il mettait ensuite des habits neufs et un turban, ainsi que son écharpe verte et sa cape. On lui sortait une estrade, il s’asseyait dessus avec la crainte de Allah présente dans son cœur et on faisait brûler de l’encens –du bois d’agar, en arabe ^oud– jusqu’à ce qu’il finisse de rapporter le hadith du Messager de Allah صلى الله عليه وسلم. L’Imam Malik, que Allah lui fasse miséricorde, ne s’asseyait sur cette estrade que lorsqu’il rapportait le hadith du Messager de Allah صلى الله عليه وسلم. On l’a interrogé à ce sujet et la raison de cela, il a répondu : « J’aime glorifier le hadith du Messager de Allahصلى الله عليه وسلم, et je ne cite le hadith qu’en ayant fait mon woudou et en étant bien assis. »

Son éloge

Ad-Darawardiyy, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : « J’ai vu dans le rêve que j’étais entré dans la mosquée du Messager de Allah صلى الله عليه وسلم et j’ai vu le Prophète ^alayhi ssalatou was-salam exhorter les gens. C’est alors que Malik est entré et lorsque le Prophète صلى الله عليه وسلم a vu Malik venir, il lui a dit ce qui signifie : “Approche, approche-toi de moi”. Malik s’est rapproché jusqu’à être près de lui et le Prophète صلى الله عليه وسلم a alors enlevé la bague de son doigt et l’a passée à l’auriculaire de Malik, que Allah l’agrée. »Ad-Darawardiyy qui a fait ce rêve a dit : « J’ai interprété cela par la science. »

Les savants prenaient pour modèle Malik dans sa science et les gouverneurs recherchaient ses avis et s’enrichis­saient par eux. En effet, le fait de côtoyer un grand savant permet d’élargir les horizons, les compréhensions et d’autres facultés. Ainsi la personne va être en quelque sorte éclairée, les avis de ce grand imam permettaient à ces élèves de mieux comprendre les questions relatives à la religion et autre que cela.

Les gens du commun suivaient sa parole. Il ordonnait et les gens obéissaient à son ordre sans qu’il ait le pouvoir. L’Imam Ibnou Hibban a dit dans son livre Ath-Thiqat : « Malik a été le premier à avoir sélectionné les gens parmi les spécialistes de jurisprudence de Médine et il s’est détourné de ceux qui n’étaient pas dignes de confiance dans le hadith. Il n’a rapporté que des hadith qui étaient de degré sûr (sahih). Il rapportait exclusivement de quelqu’un digne de confiance qui a la science, qui s’attache à la religion, qui a le mérite et qui s’applique dans les actes d’adorations. »

Par ailleurs, les paroles des savants qui lui sont contemporains nous ont amené à déduire son extrême insistance et sa grande précaution dans la religion, que Allah l’agrée. Et les savants sont plus à même de juger la valeur des autres savants. Ainsi l’Imam Ach-Chafi^iyy, que Allah l’agrée, a dit de lui : « Lorsque les savants sont cités, Malik est comme une étoile parmi eux » c’est-à-dire qu’il en est la référence.

Yahya Ibnou Sa^id Al-Qattan a dit : « Malik est l’Emir des croyants dans le hadith » et Ibnou Sa^id a dit également : « Malik était digne de confiance, il était honnête, il était sûr, il était très précautionneux, spécialiste de jurisprudence, il était savant, il était de ceux qui avaient les forts arguments. »

La croyance de l’Imam Malik

L’Imam Malik, que Allah l’agrée, était de ceux qui s’attachaient à la Sounnah –la voie prophétique pure–, celle sur laquelle était le Prophète صلى الله عليه وسلم. Sa croyance était celle des compagnons honorables et de la famille pure du Prophète. C’est lui qui a énoncé cette loi de grande valeur : « On ne dit pas kayf –comment ?– au sujet du Créateur. Et kayfa –demander comment ?– au sujet de Allah est impossible. Donc, Allah est exempt du comment. »

L’honneur d’être médinois

L’Imam Malik est né à Médine l’Illuminée et a appris la jurisprudence auprès des savants de cette ville. Cela lui a permis de gagner en connaissance au sujet de la croyance pure du Prophète et de l’état des gens de la ville vers laquelle le Prophète avait émigré.

Ainsi, l’Imam Malik croyait en l’exemption de Allah de toute ressemblance avec Ses créatures, en Son exemption de l’endroit, de la forme, de l’image, du mouvement, du déplacement et du changement.

Il a interprété le hadith équi­voque de la descente (an-nouzoul)

Il a été confirmé que l’Imam Malik, tout comme l’Imam Abou Hanifah avant lui, a interprété par un autre sens que le sens apparent les hadith rapportés au sujet de Dieu qui ne sont pas explicites et dont le sens apparent laisse suggérer le corps, le mouvement, le déplacement et l’immobilité.

Ainsi il a été rapporté de l’Imam Malik l’interprétation par un autre sens que le sens apparent du hadith du nouzoul –la descente– :

((يَنْزِلُ رَبُّنَا كُلَّ ليلة إلى السماء الدنيا فيقولُ هل من داعٍ فأستجيبُ له))

(yan’zilou Rabbouna koulla laylatin ‘ila s-sama’i d-dounya fayaqoul hal min da^in fa’astajibou lah) où il est question d’une descente chaque nuit vers le ciel de cette terre et d’une parole : quiconque est en train d’évoquer Allah sera exaucé.

En effet, l’Imam Malik a dit : « Il s’agit de la descente de la miséricorde de Dieu et non pas d’un déplacement de Dieu d’un endroit à un autre. »

Le hadith du nouzoul signifie donc que les manifestations de la miséricorde de Dieu deviennent plus nombreuses au dernier tiers de la nuit par le fait d’exaucer l’invocation et d’accepter le repentir. C’est la signification correcte de ce hadith. Ceux qui en ont compris d’après le sens qui vient communément à l’esprit que Dieu se déplacerait d’un endroit à un autre se sont égarés.

Al-Bayhaqiyy a rapporté, avec sa chaîne de transmission, que lorsque Al-‘Awza^iyy, Malik, Soufyan Ath-Thawriyy et Al-Layth Ibnou Sa^d avaient été interrogés au sujet de ces hadith équivoques, ils avaient répondu :

“أَمِرُّوهَا كَمَا جَاءَتْ بِلاَ كَيْفية”

(amirrouha kama ja’at bila kayfiyyah) c’est-à-dire ne comprenez pas de ces hadith le sens du comment (kayfiyyah) au sujet de Allah. Al-Bayhaqiyy a mentionné cela dans son livre Al-‘Asma’ou wasSifat.

Il a expliqué l’istiwa’ de Allah

Il a été confirmé au sujet de l’Imam Malik ce qu’a rapporté Al-Bayhaqiyy par l’intermédiaire de ^Abdou l-Lah Ibnou Wahb qui a dit : « Nous étions auprès de Malik. C’est alors qu’un homme est entré et a dit : “Ô Abou ^Abdi l-Lah –c’est le surnom de l’Imam Malik, Ar-Rahmanou ^ala l-^archi stawa, comment cela (kayfa stawa) ?”

Alors Malik a marqué un moment de silence et s’est mis à transpirer puis il a relevé la tête et a dit :

“الرحمـنُ على العرشِ استوى كما وَصفَ نفسَه ولا يُقالُ له كيفَ وكيفَ عنه مرفوع”

(Ar-Rahmanou ^ala l-^archi stawa kama wasafa nafsah wala youqalou lahou kayf wakayfa ^anhou marfou^)

« Ar-Rahmanou ^ala l-^archi stawa comme Allah nous l’a appris. On ne dit pas kayf –comment ?– au sujet du Créateur. Et demander comment (kayf) au sujet de Allah est impossible. » –c’est-à-dire que Allah en est exempt–

Puis, il lui a dit : “Je vois que tu es un mauvais innovateur, faites-le sortir.” »

La parole de Malik (wakayfa ^anhou marfou^) « demander comment au sujet de Allah est impossible », signifie que l’istiwa de Allah n’est pas un établissement car l’établissement est un comment. On ne dit pas que Allah est installé car l’installation est un comment. On ne dit pas que Allah est assis parce que la position assise est un comment. On dit ‘istawa comme cela est parvenu en arabe dans le Qour’an et on ajoute : sans comment, c’est-à-dire que ce n’est pas un établissement ni une installation ni une position assise et ce n’est pas comme l’istiwades créatures. Cela est la signification de la parole de l’Imam Malik.

C’est ce qu’on appelle une interprétation globale (ta’wil ‘ijmaliyy) c’est-à-dire nier au sujet du Créateur ce qui est impossible à Son sujet sans pour autant préciser un sens parmi les sens possibles dans la langue arabe et qui sont dignes du Créateur.

Al-Bayhaqiyy a rapporté une autre version par l’intermédiaire de Yahya Ibnou Yahya –un élève de Malik– d’après l’Imam Malik à savoir sa parole :

“الاِستواء غيرُ مجهول”

(al-‘istiwa’ ghayrou majhoul)

« L’istiwa’ n’est pas inconnu. »

C’est-à-dire que c’est un terme qui a été rapporté dans le Qour’an c’est cela la signification de ghayrou majhoul. C’est-à-dire que l’istiwa au sujet du Créateur est mentionné dans le Qour’an. Il y a une ayah à ce sujet :

﴿الرحمـنُ على العرشِ استوى﴾

[sourat Taha / 5] (Ar-Rahmanou ^ala l-^archi-stawa).

Et la parole de l’Imam Malik :

والكيف غيرُ معقول

(wa l-kayfou ghayrou ma^qoul)

« Le comment est inconcevable, il est impossible selon la raison au sujet de Allah. »

L’Imam Abou Hanifah a interprété ce verset dans le même sens.

Qu’est-ce que le comment (al-kayf) ?

Le comment, c’est tout ce qui fait partie des caractéristiques des créatures, comme le mouvement ou l’immobi­lité. Tout cela est impossible au sujet du Créateur. On ne dit pas que le Créateur est en mouvement et on ne dit pas qu’Il est immobile parce que le mouvement et l’immobilité sont des caractéristiques des corps et Allah n’est pas un corps. Dieu n’est pas concerné par le mouvement et Il n’est pas concerné par l’immobilité. C’est pour cela que les musulmans disent que Allah n’est pas concerné par le comment.

Donc le comment, Allah en est exempt.

Au sujet de l’istiwa, comme la position assise est un comment, elle est inconcevable au sujet de Allah. La position assise ou l’établissement sont inconcevables au sujet du Créateur parce que la position assise fait partie des caractéristiques des créatures. En effet, la position assise n’est concevable et n’est valable que pour celui qui est composé de parties qui a une partie supérieure et une partie inférieure mais Allah ta^ala est exempt de tout cela.

Quant à la version où certains ont prétendu que l’Imam Malik aurait dit (wal-kayfou majhoul) c’est-à-dire que le comment serait inconnu, cette version n’est pas fiable (sahih), elle n’a été validée de la part d’aucun savant des trois premiers siècles (salaf) et elle n’a pas été confirmée de Malik ni d’aucun autre Imam en tant que version –seulement en tant que on-dit, rapportés par Al-Bayhaqiyy avec le terme (qil) de non confirmation–.

À son époque, il a été dit : « Y a-t-il des gens pour émettre des avis de jurisprudence alors qu’il y a Malik à Médine ! »

La croyance des savants malikites

Les savants Malikites étaient et n’ont jamais cessé d’être sur la croyance du tanzih, c’est-à-dire de l’exemption de Allah de tout attribut des créatures tel que l’endroit, la direction ou le comment.

Al-Baqil-laniyy

Le Qadi Abou Bakr Mouhammad Al-Baqil-laniyy Al-Malikiyy Al-‘Ach^ariyy (mort en 403 de l’Hégire) a dit dans “Al-‘Insaf fima yajibou-^tiqadouhou wa la yajouzou l-Jahlou bih” p 65 : « Nous ne disons pas que le Trône est un lieu d’établis­sement ou un endroit pour Allah car Allah ta^ala existe de toute éternité alors qu’il n’y a pas d’endroit de toute éternité. Lorsque les endroits ont été créés par Lui, Il n’a pas changé par rapport à ce qu’Il est de toute éternité. »

Al-Baqil-laniyy a dit également dans “Al-‘Insaf fima yajibou-^tiqadouhou wa la yajouzou l-Jahlou bih” p 64 : « Il est un devoir de savoir que le Seigneur ta^ala est exempt de tout ce qui indique l’entrée en existence ou un quelconque défaut. Ainsi, Il est exempt, ta^ala, de la caractérisation par les directions, d’être qualifié par les caractéristiques de ce qui entre en existence, Il n’est pas caractérisé non plus par le changement et le déplacement, ni la position debout, ni la position assise en raison de Sa parole ta^ala :

﴿لَيْسَ كَمِثْلِهِ شَىء﴾ 

(layça kamithlihi chay’)

« Rien n’est tel que Lui » sourat Ach-Choura / 11

et en raison de Sa parole :

﴿وَلـم يَكُن لَّهُ كُفُواً أَحَدٌ﴾ 

(wa lam yakoun lahou koufouwan ‘ahad) sourat Al-‘Ikhlas / 4

« Il n’a point d’équivalent ».

Car les attributs précédemment cités indiquent l’entrée en existence et Allah ta^ala est exempt de tout cela ».

Ibnou Battal

Le tanzih est également la croyance de l’Imam, le Chaykh des Mouhaddith Abou ^Abdi l-Lah Mouhammad Ibnou ‘Isma^il Al-Boukhariyy (mort en 256 de l’Hégire) l’auteur du fameux Sahih. Ceux qui ont fait les commentaires de son Sahih ont compris que Al-Boukhariyy exemptait Allah de l’endroit et de la direction.

Ainsi le Chaykh ^Aliyy Ibnou Khalaf  le Malikite réputé sous le surnom de Ibnou Battal, l’un des commentateurs du Sahih de Al-Boukhariyy, (décédé en 449 de l’Hégire) a dit : « L’objectif de Al-Boukhariyy dans ce chapitre, c’est de répliquer aux Jahmites qui ont attribué le corps à Allah en s’attachant à ces sens apparents alors qu’il a été authentifié que Allah n’est pas un corps. Il n’a donc pas besoin d’un endroit où s’établir, Il existe de toute éternité alors qu’il n’y a pas d’endroit de toute éternité » Fat-hou l-Bari tome 13 p 416.

Al-Qourtoubiyy

Le Moufassir –l’exégète– Mouhammad Ibnou Ahmad Al-‘Ansariyy Al-Qourtoubiyy le Malikite (mort en 671 de l’Hégire) a dit : « Par Al-^Aliyy, on vise ^oulouwwou l-qadr wal-manzilah –l’élévation par le mérite et l’éminence– et non pas ^oulouwwou l-makan –l’élévation par l’endroit– car Allah est exempt de la localisation » Al-Jami^ou li‘Ahkami l-Qour’an, sourat Al-Baqarah / 255, tome 3 p 278.

Al-Qourtoubiyy a dit également : « La signification de :

﴿فَوقَ عِباَدِهِ﴾

(fawqa ^ibadih) sourat Ali ^Imran / 18

c’est une fawqiyyah –supériorité– d’isti^lade domination– par la manifestation de Sa toute-puissance et la réalisation inéluctable de Sa volonté sur eux, c’est-à-dire que Ses esclaves sont assujettis à Sa volonté, et il ne s’agit pas d’une supériorité spatiale » (même référence, sourat Al-‘An^am / 18, tome 6 p 399) .

Et il a dit Al-Qourtoubiyy : « La règle, c’est Son exemption, souhanahou wa ta^ala, du mouvement, du déplacement et de l’occupation des endroits » (même référence sourat Al-‘An^am / 3, tome 6 p 390).

De même dans son exégèse de la ‘ayah (même référence sourat Al-Fajr / 22, tome 20 p 55) :

﴿وَجَاءَ رَبُّكَ وَالـملَكُ صَفًّا صفًّا﴾

(wa ja’a Rabbouka wa l-malakou saffan saffa) sourat Ali ^Imran / 22

« …des manifestations de la toute-puissance de Ton Seigneur viendront avec les anges, rangs par rangs » : « Allah, gloire à Lui, n’est pas qualifié par l’évolution d’un endroit à un autre, Il Lui est impossible le changement, le déplacement, Il n’a pas d’endroit ni d’époque. Il n’est pas sujet à l’instant ni au temps car l’écoulement du temps sur quelque chose implique que les moments passés lui échappent et celui à qui quelque chose échappe n’est pas tout puissant ».

Al-Qarafiyy

L’illustre savant ‘ousouliyy –spécialiste des fondements– le Chaykh Ahmad Ibnou Idris Al-Qarafiyy le malikite, l’égyptien, l’un des fouqaha –spécialistes de la jurisprudence– chez les malikites (mort en 684 de l’Hégire) a dit dans Al-’Ajwibatou l-Fakhirah p 93 :

“وهو -أي الله- ليس في جهةٍ ، ونراه نحن وهو ليس في جهة”

« Allah n’est pas dans une direction, nous –les croyants–, nous Le verrons sans qu’Il soit dans une direction ».

Mouhammad Mayyarah et Ibnou ^Achir

L’Illustre savant Mouhammad Mayyarah Al-Malikiyy (mort en 1072 de l’Hégire) dans son livre Ad-Dourrou th-Thamin wa l-Mawridou l-Ma^icommentaire de Al-Mourchidou l-Mou^in ^ala dDarouriyyi min ^Ouloumi d-Din du Chaykh ^Abdou l-Wahid Ibnou ^Achir Al-‘Ansariyy Al-‘Ach^ariyy Al-Malikiyy, que Allah leur fasse miséricorde à tous deux, a dit :

“أَجمعَ أَهْلُ الحَقِّ قَاطِبَةً على أنَّ الله تَعالى لا جِهَةَ له ، فلا فوقَ له ولا تحتَ ولا يمينَ ولا شمالَ ولا أمامَ ولا خَلْفَ”

 « Les gens de la vérité ont été unanimes sur le fait que Allah ta^ala n’a pas de direction, qu’Il n’a pas de dessus, ni de dessous, ni de droite, ni de gauche, ni de devant, ni de derrière » Ad-Dourrou th-Thamin p 30.

AzZourqaniyy

Le Chaykh Mouhammad Ibnou ^Abdi l-Baqi AzZourqaniyy Al-Malikiyy (mort en 1122 de l’Hégire) a dit dans son commentaire du Mouwatta’ de l’Imam Malik  (commentaire deAzZourqaniyy sur le Mouwatta’de l’Imam Malik tome 2 p 36) : « Al-Baydawiyy a dit : Puisqu’il a été confirmé avec les preuves catégoriques que Allah soubhanahou est exempt du corps et de la localisation, il Lui est impossible le nouzoul dans le sens d’un déplacement d’un endroit vers un endroit qui lui serait inférieur ».

Abou l-Barakat Ad-Dardir

Le Chaykh, l’illustre savant Abou l-Barakat ‘Ahmad Ibnou Mouhammad Ad-Dardir Al-Malikiyy Al-Misriyy (mort en 1201 de l’Hégire)  a dit, dans “Al-Kharidatou l-Bahiyyah” –dans le Recueil des Résumés d’Importance– n° 31 p 25, au sujet de Allah ta^ala :

“مُنَـزَّهٌ عن الحلول والجهة والاتصال والانفصال والسَّفه”

« Il est exempt de l’incarnation, de la direction, du contact, de la séparation et de ce qui serait stupide de Lui attribuer ».

Mouhammad ^Arabiyy At-Tabban

Le Mouhaddith –spécialiste de la transmission du hadith–, le Chaykh Mouhammad ^Arabiyy At-Tabban le Malikite, l’enseignant à Madraçatou l-Falah et à la Mosquée Mecquoise (décédé en 1390 de l’Hégire) a dit dans “Bara’atou l-‘Ach^ariyyin” tome 1 p 79 : « Les gens de raison, les gens de Ahlou s-Sounnah, les Chafi^ites, les Hanafites, les Malikites et ceux qui ne se sont pas égarés parmi les Hanbalites ainsi que d’autres se sont accordés à dire que Allah tabaraka wa ta^ala est exempt de l’endroit, du corps, de la limite et de la ressemblance avec Ses créatures ».

Ibnou ^Achour

Le Chaykh Mouhammad Tahir Ibnou ^Achour Al-Malikiyy (mort en 1393 de l’Hégire) a dit  : « Sa parole :

﴿مَن فِي السَّمَاءِ﴾ 

(man fi s-sama) sourat Al-Moulk / 17

fait partie à deux reprises de ce qui n’est pas explicite et dont le sens apparent donne le sens de l’incarnation dans un endroit, mais ceci n’est pas digne de Allah. »

Le Chaykh Mouhammad Tahir Ibnou ^Achour Al-Malikiyy est le président des mouftis malikites en Tunisie, le Chaykh de la mosquée de AzZaytounah et de ses annexes en Tunisie, rapporté dans Al-‘A^lam de AzZarkaliyy tome 6, p 174. Consulter également son exégèse At-Tahrir wat-Tanwir tome 29, p 33.

L’ascèse de l’Imam Malik

L’Imam Malik était un grand saint de l’Islam. Son attachement à la religion était total au point que son ascèse du bas-monde était impressionnante. En effet, il n’avait pas le cœur attaché au bas-monde et était extrêmement généreux.

Le grand mérite de la ville de Médine l’Illuminée

notre article détaillé sur la ville de Médine l’illuminée et ses grands mérites

Le Messager de Allah صلى الله عليه وسلم a dit :

((المدينة خيرٌ لهم لو كانوا يعلمون))

[rapporté par Al-Boukhariyy et Mouslim] (al-madinah khayroun lahoum law kanou ya^lamoun)

« Médine vaut mieux pour eux si seulement ils savaient. »

Le Prophète صلى الله عليه وسلم a dit aussi :

((المدينة تنفي خَبثَها كما ينفي الكِير خبث الحديد))

[rapporté par Al-Boukhariyy et Mouslim] (al-madinatou tanfi khabathaha kama yanfi l-kirou khabatha l-hadid)

« La terre de Médine rejette les corps des non musulmans qui y sont enterrés tout comme le soufflet de forge chasse les impuretés du fer. »

Al-kir c’est le soufflet de forge qu’utilise le forgeron pour enlever les impuretés du fer lorsque le fer rougit.

Son refus de quitter Médine

Il a été rapporté qu’un jour Ar-Rachid, le gouverneur des musulmans à l’époque de l’Imam Malik, l’avait interrogé: « Est ce que tu as une maison ? » Alors Malik lui a répondu : « Non je n’en ai pas. » Il lui a alors donné trois mille dinars en lui disant : « Achète une maison avec. » Il les a acceptés sans les dépenser.

Le Calife lui a alors proposé de le suivre pour enseigner son fameux ouvrage Al-Mouwatta’ et propager son madh-hab. L’Imam a refusé sa proposition en disant : « Pour ce qui est d’amener les gens à appliquer ce qu’il y a dans Al-Mouwatta’, il n’y a pas de voie pour cela, car les compagnons du Messager se sont dispersés dans les différents pays et ils ont transmis les hadith. Ainsi, dans chaque pays, il y a une part de la science du Prophète. Quant au fait de partir avec toi, je ne peux le faire. Le Messager de Allah صلى الله عليه وسلم a dit : ce qui signifie : « Médine vaut mieux pour eux si seulement ils le savaient. » »

L’Imam Malik a voulu dire par là qu’il n’était pas le seul savant à l’époque à transmettre la science de la religion, il y avait d’autres savants honorables auxquels les compagnons avaient transmis la science, il fallait donc laisser les gens choisir leur madh-hab. En effet, tant que la science de la religion est transmise par des savants qualifiés, elle garde son authenticité et sa chaîne de transmission depuis le Prophète. L’Imam Malik savait qu’il n’était pas le seul détenteur de cette science, et son refus d’imposer son enseignement démontre encore son humilité et sa modestie malgré son haut degré de science.

Puis Malik a dit à Ar-Rachid : « Voici les trois mille dinars. Si vous le souhaitez, reprenez-les, sinon laissez-les. » C’est-à-dire si tu m’as donné cet argent pour m’amener à quitter Médine, je ne prendrai pas le bas-monde en contrepartie de la ville du Messager de Allah.

La richesse ne l’a pas éloigné de l’ascèse

L’imam Malik était ascète, c’est-à-dire qu’il n’était pas épris du bas-monde. Lorsque l’argent et les biens lui ont été amenés des différentes contrées, puisque sa science et ses élèves s’étaient propagés, il distribuait les biens qu’il recevait dans les voies de bienfaisance.

Ce qui indique le fait qu’il était ascète et qu’il n’avait pas son cœur attaché au bas-monde, c’est sa grande générosité et son peu d’amour pour le bas-monde. En effet être ascète ne veut pas dire être pauvre. Mais être ascète signifie que le cœur n’est pas attaché à l’argent.

Ce qui indique aussi qu’il ne cherchait pas les biens de ce bas-monde, c’est sa parole : « J’étais parti voir Haroun Ar-Rachid et il m’a dit : “Ô Aba ^Abdi l-Lah –surnom de l’Imam Malik, il convient que tu viennes plus souvent chez moi pour que les enfants entendent le Mouwatta’.” » Malik lui avait répondu : « Que Allah honore l’Emir des croyants mais la science, on vient à elle, elle ne vient pas chez vous. » C’est alors que Haroun a dit : « Tu as dit vrai, allez à la mosquée pour écouter avec les gens. » Ainsi, il avait même décliné l’invitation du calife Haroun Ar-Rachid à transmettre la science chez lui, pour lui enseigner le respect dû à la transmission de la connaissance.

Le décès de l’Imam Malik

C’est vers l’an 179 de l’Hégire que l’Imam Malik est décédé. Sa vie au service de la science de la religion et son haut degré ont inspiré de nombreux poètes qui ont composé des vers à sa mémoire.

Il est décédé à Médine l’Illuminée, après dix nuits passées de rabi^ou l-‘awwal aux alentours de l’an 179 de l’Hégire. Il a été enterré au cimetière de Al-Baqi^ tout près de Ibrahim le fils du Prophète صلى الله عليه وسلم.

De nombreux poètes ont composé des vers pour lui rendre hommage parmi lesquels Ja^far Ibnou Ahmad As-Sarraj qui a dit de Malik qu’il avait conservé la Loi du Prophète Mouhammad صلى الله عليه وسلم par amour et par crainte pour la Loi, qu’il avait des chaînes de transmission fortes et qu’il inspirait le respect. Il a eu des élèves tous véridiques, qui avaient énormément de science. S’il n’y avait eu parmi ses élèves que le fils de Idris, l’Imam Ach-Chafi^iyy, à lui seul, cela aurait suffi pour l’honneur de l’imam Malik.

Que Dieu fasse miséricorde à l’Imam Malik Ibnou Anas et qu’Il nous fasse profiter de sa science.