Eviter les péchés Khoutbah

Khoutbah n°962 : L’envie

Parmi les maladies des cœurs, il y a l’envie (al-haçad). C’est le fait de détester qu’un musulman bénéficie d’un bienfait, ne pas supporter cela et agir en suivant ce sentiment. Alors, mon frère musulman, fais attention : si tu vois que ton frère profite d’une grâce et que tu détestes qu’il l’ait reçue en trouvant cela insupportable dans ton cœur et en souhaitant qu’elle le quitte, et si tu décides dans ton cœur d’agir pour la faire disparaître, ou si tu dis ou fais quelque chose pour la faire disparaître, alors tu auras commis ainsi un péché.

 

بِــــــــــــــــــسمِ اللهِ الرَّحمنِ الرَّحِيــــــــــــــــــــــم

Je commence par le nom de Allah, Celui Qui accorde Sa miséricorde à toutes les créatures dans le bas monde mais aux seuls croyants dans l’au-delà, Celui Qui accorde beaucoup de miséricordes aux croyants

الحَمدُ للهِ رَبِّ العَالَمِين

La louange est à Allah le Seigneur des mondes,

والصَّلاةُ والسَّلامُ عَلى سَيِّدِنَا مُحَمَّدٍ رَسُولِ اللهِ

Que l’honneur et l’élévation en degrés soient accordés à notre maître Mouhammad le Messager de Allah, ainsi que la préservation de sa communauté de ce que le Prophète craint pour elle.

Khoutbah n°962

Le vendredi 2 mars 2018 correspondant au 14 joumada l-‘akhirah 1439 de l’Hégire

Parmi les Maladies du Cœur : L’Envie

 

Al-hamdou lil-Lahi [1] wassalatou was-salamou ^ala sayyidina Mouhammadir-raçouli l-Lah ; ya ‘ayyouha l-Ladhina ‘amanou t-taqou l-Lah.

Louanges à Allah, nous Le louons, nous Lui demandons Son aide, nous L’implorons de nous guider sur le chemin de droiture et nous le remercions. Nous le supplions de nous pardonner et nous nous repentons à Lui. Nous demandons que Allah nous préserve du mal de nos âmes et du mal de nos mauvaises œuvres. Celui que Allah guide, personne ne peut l’égarer et celui qu’Il égare, personne ne peut le guider. Je témoigne qu’il n’est de dieu que Allah, qu’Il est le dieu unique et qu’Il n’a pas d’associé, Lui Qui n’a ni similaire, ni semblable, ni équivalent, Lui Qui est exempt d’avoir des dimensions, un corps et des membres.

La louange est à Allah Qui a créé les créatures en leur donnant des aspects et des formes différentes. Celui Qui a accordé un mérite à certaines personnes par rapport à d’autres, par leur comportement et l’usage de leur raison. Celui Qui a fait que le mérite se réalise par la piété, sans prendre en compte leurs aspects et leurs apparences, mais bien plutôt le contenu de leurs cœurs, distinguant ainsi les gens les uns des autres par la piété.

Et je témoigne que notre maître, notre bien-aimé, notre éminence et notre guide, la cause de notre joie, Mouhammad, est Son esclave et Son Messager, son élu et Son bien-aimé, celui que Allah a envoyé en tant que miséricorde pour les mondes, en tant que guide annonciateur de bonnes nouvelles et avertisseur d’un châtiment.

Ô Allah, élève davantage en degrés notre Maître Mouhammad, ses proches musulmans et les pieux de sa communauté, ainsi que ses compagnons bons et purs et préserve sa communauté de ce qu’il craint pour elle.

Esclaves de Allah, je vous recommande ainsi qu’à moi-même de faire preuve de piété à l’égard de Allah, Al-^Aliyy, Al-^Adhim, Lui Qui dit dans un verset explicite de Son Livre :

﴿ يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا اتَّقُوا اللَّهَ وَلْتَنظُرْ نَفْسٌ مَّا قَدَّمَتْ لِغَدٍ وَاتَّقُوا اللَّهَ إِنَّ اللَّهَ خَبِيرٌ بِمَا تَعْمَلُونَ ﴾

[sourat Al-Hachr / 18] (ya ayyouha l-ladhina ‘amanou t-taqou l-Laha wal-tandhour nafsoun ma qaddamat lighadin wat-taqou l-Laha ‘inna l-Laha khabiroun bima ta^maloun)

« Ô vous qui avez la foi, faites preuve de piété et que chacun considère ce qu’il a préparé pour l’au-delà, faites preuve de piété, certes Allah sait parfaitement tout ce que vous faites. »

 

Mes frères de foi, Allah tabaraka wata^ala nous ordonne dans cette ‘ayah de faire preuve de piété et de se rendre des comptes à soi-même, c’est-à-dire que chacun d’entre nous considère ce qu’il a préparé pour le Jour du jugement. S’il a agi en bien, qu’il remercie Allah pour Sa grâce et qu’il veille à rester sur la droiture. S’il a agi en mal, qu’il se reprenne, qu’il demande pardon et corrige son cœur. Car dans l’au-delà, ni l’argent, ni les enfants ne seront utiles pour personne, sauf pour celui qui viendra avec un cœur sain de toute mécréance. Mes frères de foi, la sauvegarde du cœur a lieu en le purifiant des caractères blâmables et des maladies néfastes qui mènent la personne qui en est atteinte à sa perte.

Parmi les maladies des cœurs, il y a l’envie (al-haçad). C’est le fait de détester qu’un musulman bénéficie d’un bienfait, ne pas supporter cela et agir en suivant ce sentiment. Alors, mon frère musulman, fais attention : si tu vois que ton frère profite d’une grâce et que tu détestes qu’il l’ait reçue en trouvant cela insupportable dans ton cœur et en souhaitant qu’elle le quitte, et si tu décides dans ton cœur d’agir pour la faire disparaître, ou si tu dis ou fais quelque chose pour la faire disparaître, alors tu auras commis ainsi un péché.

Mes frères de foi, nous voyons de nos jours beaucoup de gens être atteints par cette maladie du cœur. Voilà que quelqu’un n’arrive pas à supporter le bienfait dont son frère bénéficie et déteste qu’il l’ait reçu ; il souhaite alors qu’il en soit privé et agit en conséquence pour l’en priver. Il se peut que cela l’amène à devenir injuste, à mentir, à ruser, à tout faire pour faire disparaître cette grâce que son frère a reçue. Mais toi, l’envieux, aimerais-tu qu’on te fasse la même chose ?!

Dans le Qour’an, Allah a ordonné à Son prophète de demander la préservation contre le mal des envieux par Sa parole ta ^ala :

﴿ قُلْ أَعُوذُ بِرَبِّ الفَلَقِ ١ مِن شَرِّ مَا خَلَقَ ٢ وَمِن شَرِّ غَاسِقٍ إِذَا وَقَبَ ٣ وَمِن شَرِّ النَّفَّاثَاتِ في العُقَدِ ٤ وَمِن شَرِّ حاسِدٍ إِذَا حَسَدَ ٥ ﴾

(qoul ‘a^oudhou biRabbi l-falaq ; min charri ma khalaq ; wamin charri ghaçiqin ‘idha waqab ; wamin charri n-naffathati fi l-^ouqad ; wamin charri haçidin ‘idha haçad)

Allah a ordonné que l’on se préserve du mal des envieux quand ils envient, c’est-à-dire quand ils manifestent leur envie et agissent en conséquence ; c’est à ce moment-là que leur envie risque d’avoir un effet sur les autres. Mais s’il ne la manifeste pas, l’envieux seul en subira la nuisance, par sa contrariété que cet autre ait reçu ce bienfait.

Mon frère musulman, garde-toi de l’envie ! En effet, l’un des fils de ‘Adam n’a assassiné son frère qu’en raison de son envie. Garde-toi de l’envie car certes, Allah tabaraka wata^ala est Ar-Razzaq, Celui Qui accorde la subsistance. Il a partagé la subsistance entre Ses esclaves. Il n’y a pas une âme qui consommera la subsistance de quelqu’un d’autre. Ce que Allah a prédestiné a lieu et cela ne changera pas. C’est faire preuve d’une grande ignorance d’agir pour enlever un bienfait que ton frère a reçu pour en profiter toi-même. Car, s’il ne t’a pas été prédestiné, tu ne l’obtiendras jamais. À l’inverse, s’il t’a été prédestiné, nécessairement tu l’obtiendras. Alors, n’occupe pas ton cœur avec ça et sois satisfait de la part que Allah t’a accordée, sinon tu iras à ta perte. Nous demandons à Allah qu’Il nous protège.

Mes frères de foi, dans beaucoup de cas, la nuisance de l’envieux se retourne contre lui. Écoutez ce récit que le Hafidh Abou Nou^aym Al-‘Asbahaniyy rapporte dans Al-Hilyah de Bakr Ibnou ^Abdi l-Lah. Il a dit : « Dans le passé, un roi avait un huissier qu’il rapprochait de lui et qu’il consultait souvent. Cet huissier lui disait : ‟ Ô roi, agis avec bienfaisance avec le bienfaisant et laisse de côté le malfaisant, tu seras préservé de sa malfaisance.” C’est alors qu’un homme l’a envié en raison de sa proximité avec le roi et l’a calomnié en disant au roi : ‟Cet huissier, c’est quelqu’un qui dit aux gens que tu as une mauvaise haleine !” Alors, le roi lui dit : ‟Comment pourrais-je le savoir ?” L’homme lui dit : ‟Lorsqu’il viendra, rapproche-le de toi pour lui parler, il va tenir son nez avec sa main.”

Ensuite, ce calomniateur est parti voir l’huissier et l’a invité pour lui offrir une sauce dans laquelle il avait mis beaucoup d’ail. Le lendemain, l’huissier s’est rapproché du roi pour lui parler et c’est alors qu’il a mis sa main sur sa bouche. Sur ce, le roi lui ordonna de s’éloigner, et il demanda qu’on lui donne une plume et une feuille. Il écrivit une lettre qu’il scella et dit à l’huissier : ‟Va voir Untel !” Or la récompense du roi était –habituellement– de cent mille pièces.

L’huissier étant sorti, le calomniateur l’accueillit en lui disant : ‟Qu’est-ce que c’est ?” Il lui répondit : ‟C’est le roi qui me l’a donné” Alors, le calomniateur lui demanda s’il pouvait la lui offrir, et il lui en fit cadeau.

Le calomniateur prit la lettre et se rendit chez Untel. Mais lorsqu’ils ouvrirent la lettre, ils appelèrent les égorgeurs. Sur ce, le calomniateur dit : ‟Craignez Allah, c’est une erreur qui est tombée sur moi, vous n’avez qu’à demander au roi !” Ils lui répondirent : ‟On ne peut pas revenir au roi. Il est écrit dans la missive : “Quand le porteur de cet écrit arrivera, égorgez-le, dépecez-le et empaillez-le, puis envoyez-le-moi !” Alors, Ils l’égorgèrent, le dépecèrent ; et renvoyèrent sa dépouille chez le roi.

Lorsque le roi vit cela, il s’en étonna et dit à l’huissier : ‟Viens m’expliquer et dis-moi la vérité, quand tu t’es approché de moi pour me parler, pourquoi as-tu mis la main sur ton nez ?” L’huissier répondit au roi : ‟Cet homme m’avait invité à sa table en m’offrant une sauce dans laquelle il y avait mis beaucoup d’ail. Il m’en a fait à manger. Lorsque je me suis approché de vous, je ne voulais pas que vous déranger avec l’odeur de l’ail ! ” Alors, le roi lui dit : ‟Reviens à ta place et continue à me dire ce que tu me disais !” Et le roi lui fit parvenir une grande somme d’argent. »

Ô Allah, nous Te demandons de nous protéger.

Ayant tenu mes propos, je demande à Allah qu’Il me pardonne ainsi qu’à vous-mêmes.

 

 

Second Discours[2] :

Al-hamdou lil-Lahi wassalatou was-salamou ^ala sayyidina Mouhammadin raçouli l-Lah ; ya ‘ayyouha l-Ladhina ‘amanou ttaqou l-Lah.

Allahoumma ghfir lil-mou’minina wal-mou’minat.

[1] Il s’agit des piliers selon Ach-Chafi^iyy pour ceux qui seraient amenés à donner le discours entièrement en français. Les piliers devraient être dits en arabe.

[2] Il s’agit des piliers selon Ach-Chafi^iyy pour ceux qui seraient amenés à donner le discours entièrement en français. Les piliers devraient être dits en arabe.