Khoutbah

Khoutbah 873 : Dieu n’est pas un corps (le tawhid)

La science du Tawhid a un honneur par rapport aux autres sciences, car c’est une science qui concerne la plus honorable des connaissances. En effet, cette science concerne la connaissance de Allah ^azza wajall. Le Tawhid, selon Ahlou s-Sounnah, consiste à nier toute ressemblance entre Allah et Ses créatures et à nier l’athéisme, tout comme l’a cité Ibnou Hajar Al- ^Asqalaniyy dans son Commentaire du Sahih de Al-Boukhariyy.

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بِــــــــــــــــــسمِ اللهِ الرَّحمنِ الرَّحِيــــــــــــــــــــــم

Je commence par le nom de Allah, Celui Qui accorde Sa miséricorde à toutes les créatures dans le bas monde mais aux seuls croyants dans l’au-delà, Celui Qui accorde beaucoup de miséricordes aux croyants

الحَمدُ للهِ رَبِّ العَالَمِين

La louange est à Allah le Seigneur des mondes,

والصَّلاةُ والسَّلامُ عَلى سَيِّدِنَا مُحَمَّدٍ رَسُولِ اللهِ

Que l’honneur et l’élévation en degrés soient accordés à notre maître Mouhammad le Messager de Allah, ainsi que la préservation de sa communauté de ce que le Prophète craint pour elle.

Khoutbah n°873

Discours du vendredi 17 juin 2016 correspondant au 12 ramadan 1437 de l’Hégire

Allah n’est pas un corps et
n’a aucune ressemblance
avec les créatures

Mes frères de foi.

La louange est à Allah, nous Le remercions, nous recherchons Son aide, nous recherchons Sa bonne guidée, nous Le louons, nous demandons que Allah nous préserve du mal de nos âmes et de nos mauvaises œuvres, celui que Allah guide nul ne peut l’égarer et celui qu’Il égare nul ne peut le guider.

Je témoigne qu’il n’est de dieu que Allah, qu’il est le dieu unique et n’a pas d’associé, qu’Il n’a pas de semblable, ni d’opposant, ni d’équivalent. Il est Allah Celui Qui est unique, qui n’est pas un corps et n’a besoin de rien, Celui Qui n’engendre pas et Qui n’est pas engendré, Celui Qui n’a nul équivalent.

Je témoigne que notre maître, notre bien-aimé, notre guide, la cause de notre joie, Mouhammad, est l’esclave de Allah et Son Messager, celui qu’Il a élu et qu’Il agrée le plus, celui que Allah a envoyé en tant que miséricorde pour les mondes, qu’il a bien transmis le message, s’est acquitté de ce qui lui a été confié et qu’il a porté le message à la communauté, que Dieu le rétribue pour nous du meilleur de ce dont Il a rétribué un de Ses prophètes. Ô Allah honore et élève davantage en degré et accorde Tes bénédictions à notre maître Mouhammad ainsi qu’à tous ses frères prophètes. Ô Allah, honore et élève davantage en degrés notre maître Mouhammad ainsi que sa famille et ses compagnons bons et purs.

Esclaves de Allah, je vous recommande de faire preuve de piété à l’égard de Allah Al-^Aliyy, Al-Qadir, de persévérer sur la croyance des Prophètes, de persévérer sur la voie du Maître des prophètes, de persévérer sur la voie de l’Imam des waliyy et des pieux qui est le bien-aimé, le modèle ; et c’est celui qui a dit dans un hadith honoré :

(( وَاللهِ إِنِّي لأَعْلَمُكُمْ بِاللهِ عَزَّ وَجَلَّ وَأَخْشَاكُمْ لَهُ ))

[rapporté par Ahmad dans son Mousnad]

« Par Allah, je suis celui d’entre vous qui connaît le plus Allah ^azza wa jall et qui Le craint le plus ! »

Ainsi, le Prophète témoigne qu’il a le degré le plus élevé dans cette science qu’est la connaissance de Allah ta^ala et de Ses attributs. En effet, cette science est la plus honorable des sciences. Elle est la plus obligatoire et la plus prioritaire et ce, conformément à ce qu’indique Sa parole ta^ala :

﴿ فَاعْلَمْ أَنَّهُ لَا إِلَهَ إِلَّا اللَّهُ وَاسْتَغْفِرْ لِذَنبِكَ وَلِلْمُؤْمِنِينَ وَالْمُؤْمِنَاتِ وَاللَّهُ يَعْلَمُ مُتَقَلَّبَكُمْ وَمَثْوَاكُمْ ﴾

[sourat Mouhammad / 19] (fa^lam ‘annahou la ‘ilaha ‘il-la l-Lahou wastaghfir lidhanbika walil-mou’minina wal-mou’minati wal-Lahou ya^lamou moutaqallabakoum wamathwakoum)

« Sache –c’est-à-dire maintiens-toi sur la croyance– qu’il n’est de dieu que Allah et demande pardon pour ton péché ainsi que pour les croyants et les croyantes, certes Allah sait votre devenir. »

Dans cette ‘ayah, Allah soubhanahou wata^ala a fait précéder l’ordre de connaître l’unicité de Dieu, le Tawhid sur l’ordre de demander pardon, l’istighfar, du fait que le Tawhid concerne la connaissance des fondements alors que la demande du pardon, l’istighfar, se rapporte à la science des lois et des jugements pratiques. C’est pour cela que l’Imam Abou Hanifah a dit dans Al-fiqhou l-‘Absat :

( اعْلَمْ أَنَّ الفِقْهَ فى الدِّينِ أَفْضَلُ مِنَ الفِقْهِ فى الأَحْكَامِ )

« Sache que la connaissance dans la religion est meilleure que la connaissance dans les Lois. »

Quand il a mentionné la connaissance de la religion, il visait la connaissance des fondements de la religion, la connaissance de la croyance en l’unicité, le Tawhid.

Chers bien-aimés, la science du Tawhid a un honneur par rapport aux autres sciences, car c’est une science qui concerne la plus honorable des connaissances. En effet, cette science concerne la connaissance de Allah ^azza wajall. Le Tawhid, selon Ahlou s-Sounnah, consiste à nier toute ressemblance entre Allah et Ses créatures et à nier l’athéisme, tout comme l’a cité Ibnou Hajar Al- ^Asqalaniyy dans son Commentaire du Sahih de Al-Boukhariyy.

Le Tawhid est fondé sur la confirmation des attributs obligatoires selon la raison s’agissant de Allah tels que la science, la puissance, la volonté, tout en niant l’assimilation : c’est-à-dire en exemptant Allah de toute ressemblance avec Ses créatures. Cela est tiré du Qour’an honoré, en particulier la parole de Allah ta^ala :

﴿  لَيْسَ كَمِثْلِهِ شَيْءٌ وَهُوَ السَّمِيعُ البَصِيرُ ﴾

[sourat Ach-Choura] (layça kamithlihi chay’ wahouwa s-sami^ou l-Basir)

« Rien n’est tel que Lui et Il est Celui Qui entend et Qui voit. »

Ou encore la parole de Allah ta^ala :

﴿ وَلَمْ يَكُن لَّهُ كُفُوًا أَحَدٌ ﴾

[sourat Al-‘Ikhlas] (walam yakoun lahou koufouwan ‘ahad)

« Et Il n’a point d’équivalent, aucun. »

Également, il y a la parole de Allah ta^ala :

﴿ وَلِلّهِ الْمَثَلُ الأَعْلَىَ وَهُوَ الْعَزِيزُ الْحَكِيمُ ﴾

[sourat An-Nahl] (walil-Lahi l-mathalou l-‘a^la wahouwa l-^azizou l-hakim)

« Allah a les attributs qui sont exempts de toute imperfection et Il est Al-^Aziz, Al-Hakim. »

Et aussi la parole de Allah ta^ala :

﴿ فَلاَ تَضْرِبُواْ لِلّهِ الأَمْثَالَ إِنَّ اللّهَ يَعْلَمُ وَأَنتُمْ لاَ تَعْلَمُونَ ﴾

[sourat An-Nahl] (fala tadribou lil-Lahi l-‘amthala ‘inna l-Laha ya^lamou wa‘antoum la ta^lamoun)

 « N’attribuez pas de ressemblants à Allah, certes Allah sait votre devenir et vous, vous ne savez pas. »

Pour ce qui est de la ‘ayah :

﴿ لَيْسَ كَمِثْلِهِ شَيْءٌ ﴾

(layça kamithlihi chay’)

« Rien n’est tel que Lui »

c’est la ‘ayah la plus explicite qui soit parvenue au sujet de l’exemption de Allah de toute ressemblance avec Ses créatures. De cette ‘ayah, on comprend qu’il s’agit d’une exemption totale. L’explication de cette ‘ayah est que Allah n’a absolument aucune ressemblance avec quoi que ce soit, d’aucune manière que ce soit. cette ‘ayah comporte une négation de tout ce qui ne convient pas à Allah, à savoir : l’incapacité, l’ignorance, la limite, la couleur, les organes, la forme, l’image, l’aspect, la composition.

Concernant Sa parole ta^ala :

﴿ وَهُوَ السَّمِيعُ البَصِيرُ ﴾

(wahouwa s-Sami^ou l-Basir), il y a la confirmation de ce qui est digne au sujet de Allah.

En effet, l’ouïe est un attribut qui est digne à Son sujet ; il en est de même pour ce qui est de la vue. Mais dans cette ‘ayah, Allah a fait précéder l’exemption de toute ressemblance avec les créatures afin que l’on n’ait pas l’illusion que Son ouïe et Sa vue seraient semblables à l’ouïe et la vue d’autres que Lui. En effet, Allah voit sans avoir besoin de rayons lumineux et sans avoir besoin de rétine. Allah entend sans avoir besoin d’oreille, de tympan et d’aucun autre organe, car en ce qui concerne Allah ta^ala, rien n’est tel que Lui. Il n’est pas un corps et Il n’a pas de ressemblance avec les corps.

Mes frères de foi, le fait d’affirmer que Allah n’est pas un corps fait partie des choses sur lesquelles la communauté est unanime. Et c’est quelque chose qui a été décrétée par des savants du Salaf vertueux –qui font partie des trois premiers siècles de l’Hégire–. Par exemple, l’Imam Ahmad dont se réclame calomnieusement un certain nombre d’assimilateurs (mouchabbihah), a répliqué à ceux qui utilisent le terme corps (jism) au sujet de Allah. C’est ainsi qu’il a dit : « Les noms sont tirés de la Loi –la Chari^ah– et de la langue. Or les spécialistes de la langue désignent par ce nom « jism » (corps) ce qui a une largeur, une longueur, une épaisseur, une composition, une image et un assemblage. Or, Allah soubhanahou wata^ala est exempt de tout cela. De plus, cela n’est pas parvenu dans la Loi –c’est-à-dire qu’il n’est pas parvenu dans les textes religieux l’attribution du jism (corps) à Allah. Cela est donc infondé. » C’est-à-dire qu’il est infondé de donner le nom jism (corps) à Allah aussi bien dans la Loi que selon la langue. Cela a été rapporté de l’Imam Ahmad par Abou l-Fadl At-Tamimiyy Al-Baghdadiyy qui était le plus grand savant des hanbalites de Baghdad à son époque et le fils de leur plus grand savant. Cela a été rapporté aussi de l’Imam Ahmad par Al-Bayhaqiyy dans son livre Manaqibou Ahmad.

Mes frères de foi, le sens de ses propos, en général, est que les noms sont connus à partir de la langue ou bien à partir des textes de la Loi. Certains noms ont été connus à partir de la langue, à savoir : l’homme, le cheval et autres. Et d’autres noms sont connus à partir des textes de la Loi de l’Islam, à savoir : asSalat –la prière– telle qu’elle est définie dans la Loi de l’Islam.

Dans la langue, le mot jism qui signifie corps, désigne ce qui a trois dimensions, une longueur, une largeur, une profondeur ou une épaisseur, une composition, une image et un assemblage. Or on n’attribue absolument pas cela à Allah car sinon, cela signifierait qu’Il serait semblable à Ses créatures. Et cela contredirait la parole de Allah :

﴿ لَيْسَ كَمِثْلِهِ شَيْءٌ ﴾

[sourat Ach-Choura/11] (layça kamithlihi chay’)

« Rien n’est tel que Lui. »

De plus, si Allah était un corps ayant une longueur, une largeur, une épaisseur, une composition, une image et un assemblage, Il aurait besoin de qui L’aurait caractérisé par cette longueur, par cette largeur, par cette épaisseur, par cette composition et par cette image. Or, la raison ne conçoit pas qu’un être qui a besoin d’autrui soit Dieu. La signification du corps est donc impossible au sujet de Allah selon la Loi et selon la raison. D’autre part, le terme même, c’est-à-dire le mot jism –le corps–, n’est pas parvenu dans les textes de la Loi au sujet de Allah et il n’est pas permis de nommer Allah si ce n’est par un nom que Allah a confirmé dans la textes religieux comme étant le Sien, comme l’ont cité l’Imam de Ahlou s-Sounnah Abou l-Haçan Al-‘Ach^ariyy et d’autres. On n’attribue à Allah que ce qu’Il nous a appris comme étant l’un de Ses attributs. Il est donc faux d’employer ce mot corps (jism) au sujet de Allah.

En outre, l’auteur du livre Al-Khisal a rapporté de l’Imam Ahmad lui-même qu’il déclare mécréant celui qui dit que Allah serait un corps pas comme les autres corps. Cela est conforme à ce qui est parvenu du reste des imams. En effet, il a été confirmé que Ach-Chafi^iyy déclarait mécréant le moujassim –celui qui attribue le corps à Allah–, tout comme AsSouyoutiyy l’a rapporté de lui dans son livre Al-‘Achbahou wan-Nadha’ir. Il en est de même dans le livre Al-Minhajou l-Qawim de Ibnou Hajar Al-Haytamiyy qui cite « Al-Qarafiyy et d’autres ont rapporté que Ach-Chafi^iyy, Ahmad, Malik et Abou Hanifah ont déclaré mécréants ceux qui attribuent la direction et le corps à Allah. » C’est à dire que la personne qui considère que Allah serait un corps ou serait dans un endroit est mécréante car tout cela fait partie des attributs des humains.

L’Imam, le salafiyy Abou Ja^far AtTahawiyy, dans son Traité de croyance qu’il a indiqué comme présentant la croyance de Ahlou s-Sounnah wal-Jama^ah, a dit : « Celui qui qualifie Allah par une des significations des humains est  devenu mécréant. » Or, le corps, la composition, l’image et l’aspect font partie des significations des humains. Celui qui attribue quoi que ce soit de ces choses-là à Allah devient mécréant catégoriquement.

L’Imam Abou l- Haçan Al -Ach^ariyy dans son livre An-Nawadir a dit : « Celui qui croit que Allah est un corps n’a pas connu son Seigneur et il est mécréant. »

Ô Allah, par le degré des prophètes et des messagers, par le degré des waliyy et des vertueux, par le degré des Imam Ahmad Ibnou Hanbal, Ach-Chafi^iyy, Malik, Abou Hanifah et Al-‘Awza^iyy et de tous les savants qui œuvrent, fais que nous persévérions sur leur croyance. Ô Allah, fais que nous soyons de ceux qui soutiennent la religion et qui répliquent aux déviés et aux égarés. Ô Allah, Toi Qui est le plus miséricordieux des miséricordieux.

Ayant tenu mes propos, je demande que Allah me pardonne ainsi qu’à vous-mêmes.