Khoutbah

Khoutbah n°862 : Celui qui s’endort repu alors que son voisin a faim

une personne qui s’endort repue en sachant qu’à côté de chez elle son voisin a faim, n’aura pas un degré de foi complète, il s’agit de quelqu’un qui s’endort rassasié le soir alors qu’il est au courant de l’état de son voisin croyant, il sait qu’il fait partie des nécessiteux. Que dire alors de celui qui, non seulement n’éprouve pas de miséricorde envers ce voisin-là mais le charge encore plus parce qu’il ne peut pas le supporter.

vendredi_01-04-16 (1)

بِسمِ اللهِ الرَّحمـنِ الرَّحِيم

Je commence par le nom de Allah, Celui Qui accorde Sa miséricorde à toutes les créatures dans le bas monde mais aux seuls croyants dans l’au-delà, Celui Qui accorde beaucoup de miséricordes aux croyants

الحَمدُ للهِ رَبِّ العَالَمِين

La louange est à Allah le Seigneur des mondes,

والصَّلاةُ والسَّلامُ عَلى سَيِّدِنَا مُحَمَّدٍ رَسُولِ اللهِ

Que l’honneur et l’élévation en degrés soient accordés à notre maître Mouhammad le Messager de Allah, ainsi que la préservation de sa communauté de ce que le Prophète craint pour elle.

Khoutbah n°862

Le vendredi 1er Avril 2016 correspondant au 23 joumada l-‘akhirah 1437 de l’Hégire

Explication du hadith qui signifie : « Qui s’endort repu en sachant qu’à côté de chez lui son voisin a faim, n’a pas atteint un degré de foi complète. »

 

La louange est à Allah. Encore une fois, la louange est à Allah ; la louange est à Allah et salut et paix à Ses esclaves qu’Il a élus ; la louange est à Allah Celui Qui est unique, Qui ne se divise pas, Qui n’est pas multiple, Dont toutes les créatures ont besoin alors que Lui n’a besoin de rien, Celui Qui n’engendre pas et Qui n’est pas engendré et Qui n’a pas d’équivalent. Nous Le louons, nous recherchons Son aide, nous recherchons Sa bonne guidée et nous Le remercions. À Lui reviennent les bienfaits reçus et les grâces ainsi que les bonnes rétributions. À Toi la louange, ô notre Seigneur, pour ce que Tu nous accordes ; louange à Allah Qui nous a guidés à cela. Nous n’aurions certainement pas été guidés si Dieu ne nous avait pas guidés.

Louange à Allah et que l’élévation en degré et la préservation des craintes quant au sort de sa communauté soient accordées à notre maître Mouhammad, le Messager de Allah, ainsi qu’à sa famille, à ses compagnons et à ceux qui les ont suivis, d’une louange qui soit en rapport avec Ses bienfaits. Que l’élévation en degré et la préservation de sa communauté de ce que le Prophète craint pour elle, soient accordées à celui que Allah a envoyé en tant que miséricorde pour les mondes, pour qu’il soit témoin, guide annonciateur de bonne nouvelle et avertisseur d’un châtiment, appelant à la religion que Allah agrée par Sa volonté, flambeau radieux et lune resplendissante.

Chers bien-aimés croyants, je vous recommande ainsi qu’à moi-même de faire preuve de piété à l’égard de Allah Al-^Adhim. Allah tabaraka wata^ala dit dans le Qour’an honoré :

﴿ كُلُواْ مِن طَيِّبَاتِ مَا رَزَقْنَاكُمْ ﴾

[sourat Al-A^raf / 160] (koulou min tayyibati ma razaqnakoum)

« Mangez des bonnes choses que Nous vous avons accordées en subsistance. »

Et le Prophète salla l-Lahou ^alayhi wasallam dit :

(( إِنَّ رُوحَ القُدُسِ نَفَثَ في رُوعِي أَنَّهُ لَنْ تَمُوتَ نَفْسٌ حَتَّى تَسْتَكْمِلَ رِزْقَها وأَجَلَها فَأَجْمِلُوا في الطَّلَبِ خُذُوا ما حَلَّ ودَعُوا ما حَرُمَ ))

(‘inna rouha l-qoudouci nafatha fi rou^i ‘annahou lan tamouta nafsoun hatta tastakmila rizqaha wa’ajalaha fa’ajmilou fi ttalab, khoudhou ma halla wada^ou ma haroum)

« Certes, Jibril a insufflé dans mon cœur que personne ne mourra avant que ne s’achève sa subsistance et son terme. Alors, recherchez votre subsistance sans exagération. Prenez ce qui est licite et délaissez ce qui est interdit. »

D’autre part, le Prophète salla l-Lahou ^alayhi wasallam a dit :

(( ما ءامَنَ بِي مَنْ باتَ شَبْعانَ وجارُهُ جائِعٌ إِلى جَنْبِهِ وهُوَ يَعْلَمُ بِهِ ))

[rapporté par At-Tabaraniyy dans Al-Mou^jamou l-Kabir](maamana bi man bata chab^ana wajarouhou ja’i^oun ‘ilajanbihi wahouwa ya^lamou bih)

« N’aura pas eu une foi complète en moi celui qui s’endort repu en sachant qu’à côté de chez lui son voisin a faim. »

Chers frères de foi, en ces jours difficiles que les musulmans endurent, celui qui est véridique envers Dieu se distinguera de celui qui ne l’est pas. Ceux qui font des sacrifices et qui sont sincères se distingueront des opportunistes et des orgueilleux. Celui qui est cupide et préfère son propre confort et son propre bien-être se distinguera de celui qui est altruiste même s’il est dans la difficulté. Ceux qui sont préoccupés par la situation des musulmans et par leurs problèmes, se distingueront des autres.

La parole du Prophète salla l-Lahou ^alayhi wasallam que Jibril a insufflée dans son cœur, que personne ne mourra avant d’avoir fini de prendre la totalité de sa subsistance et avant d’atteindre son terme, indique que nos âges sont limités et que nos termes sont fixés. Celui qui ne mourra pas d’un coup d’épée mourra autrement. Elle indique également que notre subsistance est déterminée et que personne d’autre que nous ne nous la prendra. Elle indique aussi que nos souffles sont comptés : ainsi, aucune blessure ne rapproche le terme, et aucune bonne santé, aucun bien être, aucune jeunesse et aucune vigueur ne le retarde. Chacun meurt lorsque son terme est atteint, chacun consomme la subsistance qui lui a été prédestinée. Personne ne peut retarder ^Azra’il ^alayhi s-salam ni le faire venir plus tôt. C’est pour cela que le Prophète salla l-Lahou ^alayhi wasallam nous a enseigné de nous suffire de peu de choses. C’est ainsi que, d’après Ka^b Ibnou ^Oujrah, le Prophète salla l-Lahou ^alayhi wasallam a dit :

(( يا كَعْبَ بْنَ عُجْرَةَ إِنَّهُ لا يَدْخُلُ الجَنَّةَ لَحْمٌ نَبَتَ مِنْ سُحْتٍ النارُ أَوْلَى بِهِ ))

[rapporté par Al-Hakim dans Al-Moustadrak] (ya Ka^ba bna ^Oujrata ‘innahou la yadkhoulou l-jannata lahmoun nabata min souht, an-narou ‘awla bih)

« Ô Ka^b Ibnou ^Oujrah, aucune chair ayant poussé sur l’interdit n’entrera [directement] au Paradis, le feu la prendra prioritairement. »

L’être humain a besoin de Allah quand il est dans la difficulté, tout comme il a besoin de Lui quand il est dans l’aisance. L’être humain a besoin de Allah en période d’épreuve, tout comme il a besoin de Allah en période de bien-être.

Personne ne peut se passer de Allah ne serait-ce le temps d’un clin d’œil. Si des gens sont atteints par une épreuve ou si une épreuve s’abat sur une autre ville que la tienne, ne sois pas cupide. Sois plutôt doux, indulgent et généreux ; aies un grand cœur.

Le Prophète salla l-Lahou ^alayhi wasallam a dit :

(( ما ءامَنَ بِي مَنْ باتَ شَبْعانَ وجارُهُ جائِعٌ إِلى جَنْبِهِ وهُوَ يَعْلَمُ بِهِ ))

c’est-à-dire qu’une personne qui s’endort repue en sachant qu’à côté de chez elle son voisin a faim, n’aura pas un degré de foi complète, il s’agit de quelqu’un qui s’endort rassasié le soir alors qu’il est au courant de l’état de son voisin croyant, il sait qu’il fait partie des nécessiteux. Que dire alors de celui qui, non seulement n’éprouve pas de miséricorde envers ce voisin-là mais le charge encore plus parce qu’il ne peut pas le supporter.

Attachez-vous au fait d’avoir de la miséricorde envers vos frères musulmans quand des nuages noirs et compacts passent au-dessus de leur tête. Cela consiste à ouvrir large votre cœur et votre maison, à les aider avec tout ce qui vous est possible. En effet, la difficulté, le tourment, l’épreuve se déplacent comme une pièce de jeu d’échecs qui passe d’une case à une autre. Que chacun d’entre nous prenne des leçons sur les événements passés. Car les croyants sont comme un même corps tout comme l’a dit le Prophète salla l-Lahou ^alayhi wasallam. Par conséquent, il ne convient pas d’exploiter les difficultés de vos frères croyants, il ne convient pas d’être de ceux qui, au lieu de les soulager, alourdissent leurs épreuves alors que la rude guerre les a déjà mis dans une situation difficile.

Exhortez vos frères, ceux dont vous avez connaissance qu’ils sont dans l’aisance financière, afin qu’ils fassent preuve de miséricorde envers les gens qui sont dans la pauvreté, dans le besoin et dans la difficulté. Car, pour celui qui en est capable, ne pas combler les besoins de première nécessité est quelque chose de blâmable qu’il est un devoir de réprouver. Quand une épreuve s’aggrave, il se peut qu’elle touche les vertueux tout comme les non vertueux. Cependant, les vertueux seront au rassemblement selon leurs intentions. Il a été rapporté que le Prophète salla l-Lahou ^alayhi wasallam a dit :

(( إِنَّ الناسَ إِذا رَأَوُا الـمُنْكَرَ فَلَمْ يُغَيِّرُوهُ يُوشِكُ أَنْ يَعُمَّهُمُ اللهُ بِعِقابٍ ))

[rapporté par Ibnou Hibban dans son Sahih] (‘inna n-naça ‘idha ra’awou l-mounkara falam youghayyirouhou youchikou ‘an you^ammahoumou l-Lahou bi^iqab)

« Lorsque les gens voient une chose blâmable et ne font rien pour la réprimer, il s’en faut de peu que Allah ne fasse s’abattre sur eux un châtiment généralisé. »

Celui d’entre nous qui a été éprouvé par une catastrophe, qu’il loue Allah. Car le croyant est ainsi, il y a un bien pour lui dans tous les cas. Si un bien le touche et qu’il loue Allah, ce sera un bien pour lui ; et si un mal l’atteint et qu’il patiente, ce sera aussi un bien pour lui.

Ayant dit mes propos, je demande que Allah me pardonne ainsi qu’à vous-mêmes.